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Le rêve du démiurge Intégrale 1 de Francis Berthelot
Recevoir un livre via une masse critique est toujours un plaisir, je vais commencer cet avis en remerciant Babelio et Dystopia pour l'envoi de cet intégral regroupant les trois premiers tomes de la série fantastique le rêve du démiurge de Francis Berthelot.

Recevoir un livre via une masse critique c'est toujours aussi un peu la loterie, l'occasion de sortir quelque peu de ses sentiers battus, de découvrir des titres que l'on n'aurait pas forcément achetés ou empruntés. Parfois cela conduit à des déceptions, d'autres fois à de belles découvertes et je dois dire que le rêve du démiurge en fut assurément une. de tous les genres de l'imaginaire, le fantastique est celui que je lis le moins, c'est un tort sans doute car il y a visiblement de très bons écrits fantastiques et cette série en fait partie même si je me suis un peu forcé à finir ce premier intégral.

Non qu'il soit mauvais bien au contraire, j'ai même adoré le dernier tome mais parce que cette lecture ne correspond tout simplement pas à ce que je veux lire en ce moment. Je voudrais quelque chose de léger et les trois romans qui constituent cet intégrale ne le sont pas. J'aurais bien aimé le poser pour le reprendre plus tard mais j'ai sur ma page d'accueil indiqué aujourd'hui “Vous avez 0 jours de retard sur la publication de votre chronique”. Je me suis donc dépêché notamment hier durant une partie de ma journée de finir le dernier tome dont j'ai lu les dernières pages ce matin afin d'écrire ce petit avis dans les temps.

Parler de cet intégrale n'est pas évident et j'en suis d'autant plus admiratif de la préface écrite par Samuel Minne sur la série dans son ensemble. Je viens de la relire et je me dis qu'elle ne peut que rendre curieux et donner envie de découvrir cette série singulière. La première chose qui m'a frappé quand j'ai commencé ma lecture, c'est la beauté de la plume de Francis Berthelot, ces trois romans sont tous très bien écrits. Avec une plume riche et travaillée, Francis Berthelot a ici écrit des histoires qui ne sont guère gaies mais qui s'avèrent sublimées par son style d'écriture.

Non, le rêve du démiurge n'est pas une lecture où vous allez rire, au contraire je me suis dit lors de ma lecture que cela plombe même quelque peu le moral en cette fin d'année tant il se dégage parfois des textes un mal-être des personnages que nous présente l'auteur. Un mal-être psychologique ou physique, une tristesse de ce qui a été, de ce qui est, du poids du passé, de ces secrets et non-dit, autant de choses à accepter, assimiler pour continuer d'avancer. Pourtant il dégage de la lecture toujours une certaine poésie et une touche d'espoir dans l'avenir de ces personnages que je ne vais pas oublier de sitôt et que j'espère bien retrouver dans les tomes suivants. Ces personnages l'auteur leur a donné une âme. Dans des romans relativement courts il leur a donné une réelle consistance, et réellement humain ils paraissent dans toutes leurs failles et complexités. C'est ici l'un des véritables tours de force de la part de l'auteur qui a plusieurs fois réussi à me toucher lors de ma lecture notamment avec la magnifique fin du tome 2 le Jongleur Interrompu.

Je me rends compte que je ne vous ai pas fait de résumé de ces trois histoires pouvant se lire de manière indépendante mais dont le tome 3 rassemble des personnages des deux premiers. Je ne ressens à vrai dire ni l'envie ni le besoin d'en dire plus. Je vais tout simplement finir cet avis en vous conseillant cette lecture, ne serait-ce que pour la beauté de la plume de l'auteur mais aussi pour découvrir l'univers et l'atmosphère riche et travaillée qui se dégage au fil de ces trois tomes qui ne devraient pas vous laisser indifférents. Pour moi une chose est sûre, je me pencherai l'année prochaine sur la suite de cette série étant très curieux de découvrir ce que l'auteur y raconte.
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Je viens de terminer le rêve du démiurge, et je suis toute émue...
J'ai découvert un univers, une atmosphère, des personnages, une plume magnifiques.

Ce tome 1 de l'intégrale rassemble 3 romans. 3 histoires différentes, à des époques différentes.

L'ombre du soldat commence en 1953, dans un petit village du sud, profondément marqué par la guerre. Olivier est le fils des aubergistes, une mère solaire, un père porté sur la bouteille. C'est en recevant un cadeau de noël, un pantin de bois habillé en hussard, que tout va basculer.

Le jongleur interrompu se situe dans un village de Bretagne en 1966. Un cirque s'installe pour quelques jours et bouleverse la vie de Petrel, le marginal de Lesquirec.

Paris, 1968. Melusath, le génie du théâtre, projette son ombre et sa sagesse sur une petite troupe de théâtre qui joue sa dernière chance.

Le poids du secret, la mélancolie, la fatalité, la mère, la filiation, la guerre, le malheur, la culpabilité, l'oubli... Des thèmes récurrents qui marquent ce premier tome, servis par une écriture imagée, délicate, toute en finesse. Quelques éléments fantastiques amènent rêve et fantaisie dans ces récits sombres mais porteurs d'espoir. Les personnages sont ciselés, profonds. Francis Berthelot nous offre un univers tourmenté et poétique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dystopia pour cette très belle découverte.



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J'ai reçu ce livre grâce à la Masse critique Babelio d'octobre, merci pour cette lecture 🙂

Tome 1: L'Ombre du Soldat. 139 pages. 1995.

1952. Dans un petit village du Sud de la France, le petit Olivier est le souffre-douleur de ses camarades et le témoin de la mésentente entre ses parents. En grandissant, il va découvrir les secrets des adultes, liés à l'Occupation.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et la lecture de la préface m'avait laissée un peu perplexe. J'ai vite compris pourquoi il était difficile de parler de ce roman.

On est rapidement plongé-e dans une ambiance qui oscille entre le drame historique et le fantastique (au sens littéraire du terme: on ne sait pas s'il y a réellement un élément surnaturel ou si c'est l'imagination du protagoniste qui travaille). Les évènements sont assez violents, surtout que le personnage principal est un enfant. le contexte historique est délicat à traiter, mais l'auteur s'en sort avec brio. On sent les tensions dans le village, les secrets se dévoilent peu à peu sous les yeux d'Olivier.

Tome 2: le Jongleur interrompu. 150 pages. 1996.

Bretagne, 1966. Pétrel, un adolescent vivant en marge de la société rigide de son village, voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'un cirque. Il est rapidement fasciné par Constantin, un jongleur mourant.

Je ne pensais pas aimer ce roman, quand j'ai vu qu'il se déroulait dans le milieu du cirque. Contrairement à beaucoup de lecteur-ice-s, c'est un contexte qui ne me fait absolument pas rêver, voire qui me rebute un peu. Finalement j'ai été extrêmement surprise par ce récit, qui a été mon préféré de cette Intégrale.

Il faut dire qu'on s'attarde assez peu sur le cirque en lui-même, même s'il a son importance. Ce sont les personnages et les relations qui se nouent entre eux, leur évolution au contact les uns des autres et de leur environnement, ce coin de Bretagne battu par la mer et par les vents, qui font tout l'intérêt de l'histoire.

Tome 3: Mélusath. 255 pages. 1999.

Une troupe de théâtre au bord de la faillite s'efforce de monter une pièce malgré les nombreuses difficultés qu'elle rencontre. Arrive dans le groupe Gus, un peintre amnésique et halluciné, chargé de créer les décors et une fresque qui aura des propriétés assez inhabituelles.

Avec ce roman, situé quatre après le précédent, on fait le lien entre les deux premiers tomes, qui ne semblaient pas appartenir à la même série. On entre également de plein pied dans le surnaturel.

Je n'ai pas complètement adhéré à ce tome, même si globalement ç'a été une bonne lecture. C'est en partie dû aux circonstances: s'agissant d'une Intégrale reçue grâce à la Masse critique, j'ai dû enchaîner la lecture des trois romans assez rapidement, alors que j'aurais préféré faire des pauses plus longues entre chaque. Vu les sujets abordés et le traitement assez cruel, en particulier dans Mélusath, qui en est fait, c'était assez lourd. En plus, pendant la lecture de ce tome-ci, j'ai constamment été dérangée et n'ai jamais pu me concentrer très longtemps, lire plus de quelques pages à la suite, alors que j'avais dévoré les autres chacun d'une traite. Bref, mon ressenti en a pâti.

D'autre part, si j'avais pu éprouver de l'empathie pour les personnages des premiers tomes, ça n'a pas été le cas ici. le contexte du théâtre et de la peinture m'ont beaucoup plu, mais je n'ai pas apprécié les personnages et du coup j'avais juste hâte d'arriver à la fin pour voir comment l'auteur allait les sortir des problèmes où il les avait plongés. Je pense que l'élément surnaturel n'a pas aidé, j'aurais préféré qu'on reste dans l'incertitude sur ce point, comme avec le tome 1.

Au final, l'ensemble de cette lecture a été surprenante, tant sur le fond que sur la forme. Les thèmes abordés étaient super intéressants et l'auteur a choisi des angles d'attaque inattendus. La plume est agréable, assez particulière. On nous propose des images et métaphores originales, pour traiter des sujets difficiles. le seul reproche que j'aurais à faire est qu'on a souvent des généralisations sur les femmes, genre des choses dont « les femmes » auraient le secret ou des comportements qui s'expliquent par le fait que les personnages sont « des femmes »…

Un ensemble de romans très atypique, que ce soit par les thèmes abordés ou leur traitement. A ne pas lire à un moment où vous seriez déprimé-e ou angoissé-e, par contre, c'est assez anxiogène. Raison pour laquelle je ne parle pas d'une « excellente lecture », ce serait cruel envers les personnages, mais ç'a été une très chouette découverte.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Pour commencer, merci à Babelio et à son masse critique pour ce livre.

Francis Berthelot, je connaissais seulement de nom. Il faut dire qu'une certaine autrice que j'apprécie en parle souvent. du coup, je me suis dit « tentons ».

Dans cette chronique, je parlerai surtout du premier récit de cette intégrale. Car c'est le seul que j'ai lu pour le moment, même si j'ai commencé le 2. Si je n'ai pas lu les trois livres de cette intégrale, ce n'est pas pour une question de qualité, enfin si (mais parce que c'est très bon).

Je ne savais pas à quoi m'attendre. La surprise fut très bonne pour ce qui est de la qualité de la plume. La vache, c'est bon ! Tout est là. Ça se lit comme une feuille coule sur une rivière. le mot est toujours juste. On est dedans. Il y a une étrange délicatesse et une légèreté dans la plume qui est assez incroyable. D'autant plus incroyable que le thème du premier livre, lui, n'a rien de léger ! C'est même tout le contraire.

On va donc suivre un jeune garçon, dans un petit village un peu isolé, qui va voir son monde se déconstruire au fur et à mesure qu'il découvre l'Histoire et les secrets de son village. Et l'Histoire, c'est la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande. Plume légère pour sujet lourd. Et dur.

Personnellement, j'ai eu du mal. Pour avoir eu la chance d'avoir des grands-parents qui ont subi et vécu cette guerre et qui m'en on parlé. Je suis toute de suite mal à l'aise, car l'Histoire est d'abord l'histoire (avec le petit H) de ma famille, mon passé. Et ce n'est pas du tout le genre de chose que j'avais envie de lire.

Malgré cela, ce premier livre est aussi horrible que touchant. de plus, le manque de manichéisme primaire donne une force à l'ensemble, ce qui est super appréciable.

Je ne regrette pas la lecture de ce premier livre, mais j'avoue que je n'étais peut-être pas dans les meilleures dispositions pour le livre. Heureusement que la plume est sublime.

J'ai commencé le deuxième livre.

Je ne pourrais donc pas en dire grand-chose, mais encore une fois, il y a cette écriture incroyable.

Donc soyons honnêtes, je ne peux que conseiller la lecture de cette intégrale juste pour la qualité de la plume de l'auteur. Et c'est ce qui va me faire tenir sur les livres suivants je pense, car on sent toujours une pointe de tristesse derrière les mots et que j'ai besoin de chose plus positive en ce moment.

À conseiller sans hélistations !

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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les administrateurs pour leur patience, car oui, j'ai bien tardé à poster cette critique de livre, 19 jours de retard exactement... Car j'étais en panne d'internet pendant tout ce temps et plus encore, car je n'avais plus aucun accès au net depuis le 15 avril... Free est mon fournisseur, qui dépend de France Télécom... Ceci explique cela. Fi ! C'est résolu ce jour à l'instant, et je m'empresse de poster ma critique écrite depuis belle lurette, mais impostable pour les raisons citées ci-dessus. OUf, merci de votre attention. Allez, on passe aux choses "sérieuses". Voici ma critique.
Reçu ce livre dans le cadre d'un Masse Critique – je remercie d'ailleurs Babelio et Dystopia Workshop, éditeur expéditeur de cet ouvrage – je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'histoires… Je m'attendais à un récit et un style de genre fantastique et étrange, mais non, enfin si, mais non, mais en fait si… Hum… bon, crache le morceau !
C'est en fait 3 récits qui se suivent sans se suivre. Trois époques, trois « voyages », et de multiples personnages qui ne se croiseront pas ou peut-être que si…
Je suis entrée sans problèmes dans la première histoire, celle d'un enfant malheureux qui cherche à comprendre d'où il vient, celle d'une femme amoureuse qui a beaucoup souffert par cet amour, une histoire de revanche plus que de vengeance, une histoire forte et triste qui se passe après guerre en milieu rural. Puis tout soudain, on est à l'océan, du côté de la Bretagne, à une époque pas très située, peut-être les années 70/80. le monde circacien se révèle à nous, ainsi que des rancoeurs encore, et des secrets lourds et poisseux. Là, le Démiurge commence à me perdre, pas dans l'histoire, qui est très cohérente, ou si ce n'est cohérente, qui me semble facile à suivre, mais dans les personnages je me perds, personnages dont je ne me sens pas proche, avec lesquels je n'arrive pas à créer l'empathie ressentie avec le premier récit. Je m'ennuie un peu. J'en suis navrée, mais c'est ainsi. Cette quête triste et perdue d'avance me semble-t-il, me laisse un goût amer à chaque fois que je reprends la lecture. Et puis vient la 3ème histoire, et là, le Démiurge m'a complètement perdue, je n'ai plus envie de continuer, cette histoire de théâtre me laisse complètement vide. Aucune émotion pour moi, je n'aime déjà pas tellement le cirque, et le théâtre, encore moins, et là, il est question d'un drame grec qui m'est hermétique, j'y suis et reste fermée. Impossible de continuer ma lecture, pourtant j'ai essayé, mais rien à faire. Là, le Démiurge m'a perdue pour de bon, réfractaire que je suis au théâtre dans le théâtre, la tragi-comédie ne prend pas sur moi.
En somme, je n'ai ni aimé ni détesté ce livre, il me laisse indifférente. Je reconnais une belle écriture, un style riche et poétique, mais je bloque. Je ne ressens rien pour ces personnages ni pour leur histoire.
Alors j'avoue, j'abandonne au début de la 3ème histoire, car d'autres livres m'attendent, qui eux, me font envie. Encore désolée, mais le rêve du Démiurge n'était pas le mien. Peut-être, certainement même, l'est-il et le sera-t-il pour d'autres lecteurs, je n'en doute pas. En tout cas, continuons de rêver et d'aimer les rêves des autres, c'est vital par les temps qui courent.
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Livre reçu par Masse Critique.
Ce recueil contient trois récits déjà parus séparément à partir de 1999.
Premier récit : L'ombre du soldat
L'histoire se situe en 1953, le personnage principal est un enfant que nous allons suivre de ses huit ans à la fin de son adolescence.
Je l'ai trouvée très bien écrite et passionnante même si le sujet n'est pas a priori ma tasse de thé (l'après-guerre, la cohabitation entre les anciens résistants et les anciens collabos, la difficulté de pardonner pour pouvoir continuer à faire société).
Le petit Olivier, fils d'un couple d'aubergistes dans un village drômois, a toujours été tenu à l'écart des histoires des adultes, il est né juste après la guerre et ne connait presque rien du passé de ses parents : père prisonnier en Autriche, mère tondue à la Libération pour avoir frayé avec un soldat allemand.
L'année de ses huit ans il reçoit un jouet à Noël : c'est un soldat articulé, l'air d'un vétéran, à l'allure très germanique. Cela va faire remonter en lui tout ce qu'il a probablement entendu inconsciemment dire autour de lui, et ce soldat en quelque sorte lui parle et va le guider dans sa quête de sens.
Et en même temps il va jouer le rôle d'un petit démon intérieur, celui qui vous souffle à l'oreille de faire ce qu'il ne faudrait surtout pas. C'est la version rationnelle, je vous laisse imaginer toutes les alternatives fantastiques que vous voudrez.

Second récit : le jongleur interrompu
1966, un cirque s'installe pour deux jours dans un petit village de pêcheurs dans le Finistère.
Là encore on peut voir du surnaturel ou pas, chacun sa lecture. J'aime beaucoup ce principe, l'auteur se glisse entre ombre et lumière.
C'est toujours aussi bien écrit, on suit cette fois encore un jeune homme tourmenté, de ce village, qui tombe sous le charme d'un jongleur de ce cirque. Un homme malade qui a voulu venir dans ce coin de Bretagne pour rejoindre le lieu d'une légende qu'on lui racontait enfant. Pendant le spectacle, la maladie est oubliée, les habits de lumière le font resplendir. Une fois le costume enlevé, il n'a plus de feu que dans le fond de ses yeux.

Troisième récit : Melusath
1970, Paris. Dans un théâtre au bord de la ruine, la troupe monte un Oreste et Pylade qui pourrait être leur dernière chance. Mais rien ne va. En en appelant au génie du théâtre grâce à la magie de leur décorateur, un artiste dont l'art du trompe-l'oeil est inégalé, ils ont invité un génie bien réel, à moins qu'ils soient sujets à une hallucination collective sous l'effet de substances diverses (ce qui en 1970 n'est pas exclu). Celui-ci, par divers tours de passe-passe plus ou moins impressionnants, va faire l'analyse de toute la troupe et les aider à résoudre ce qui les empêche d'avancer et de mener à bien leur projet.

C'est le récit le plus prenant des trois je trouve, et on y retrouve des personnages des deux autres.

Je tiens à souligner l'intérêt de la préface qui nous donne le contexte et se révèle très utile quand on ne connait pas l'auteur. C'est une très belle découverte, je pense que les autres tomes de cette intégrale ne vont pas tarder à rejoindre ma pile à lire.
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Résumé:"« Par-delà sa conception soignée, le Rêve du démiurge se révèle à de nombreux égards audacieux et d'une très grande richesse. La profusion de personnages qui se croisent et se retrouvent d'un volume à l'autre ne fait que mieux mettre en valeur les figures les plus fortes de son univers. Les manifestations fantastiques montrent une imagination fertile et une constante originalité d'inspiration. […] Les drames familiaux d'ampleur exceptionnelle abondent ; leurs protagonistes ne s'y réduisent pourtant pas, tortionnaires comme victimes ont conscience de leurs pulsions ou de leur condition, et seul le choix délibéré de la cruauté froide empêche la rédemption de certains. […] S'il est possible de lire ces romans isolément, les relations qu'ils tissent les uns entre les autres incitent puissamment à découvrir le cycle dans son ensemble."

MON AVIS: Je ne connaissais pas du tout Francis Berthelot et la lecture de ce premier tome d'une intégrale qui en comprends trois, m'a ravi. Ce volume est composé de trois romans chacun avec un thème diffèrent mais qui met en avant l'âme et le ressenti profond de chaque personnages importants.

Dans "l'ombre d'un soldat" Olivier est un jeune garçon qui sent peser sur lu le lourd passé de ses parents et même son amie Muriel n'arrivera pas à le détourner de ce besoin de savoir quel en soit le prix à payer. Il est aussi en lutte avec lui même, à l'heure où les attirances pointent leur nez, il refuse de s'accepter tel qu'il est.
L'écriture est foisonnante, riche et sombre.

Dans "le jongleur interrompu" j'ai découvert un étrange couple qui évoluent dans un cirque. Un jongleur fabuleux rongé par la maladie et une médium disgracieuse et très douée. Lui aime les hommes, elle, elle l'aime lui. Leur arrivée dans un petit village breton ne va pas passer inaperçu notamment au yeux de "l'idiot" du village et de ses habitants complices silencieux d'un vieux despote que personne n'ose affronter.
Là aussi il y a beaucoup de noirceur, de non-dit, de luttes intestines qui ne sont pas faites pour éclaircir l'horizon. C'est triste et beau, poètique et douloureux.

Dans "Mélusath" je retrouvé trois personnages importants des deux précédents tomes. Olivier, qui a oublié qui il est, Muriel qui retrouve Olivier par hasard dans ce théâtre au bord de la ruine mais que lui ne veut pas reconnaître et Lily-Rhum la médium.
Le fantastique s'invite ici sous la forme d'un "génie" du théâtre prenant vit sous le pinceau d'Olivier/Gus. le génie Mélusath est la mêche qui va permettre à tous de voir enfin la réalité en face aussi douloureuse soit elle. C'est un bon génie aux méthodes rudes mais qui va permette à à Olivier, Katri, Willfried, Lily-Rhum d'affronter ce qui les bloque et les empêche d'être eux même.

Jamais je n'aurais lu cet auteur sans Babelio et je remercie leur masse critique et les éditions le bélial pour cette belle lecture.

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Le rêve du démiurge est une des plus belles séries fantastiques que j'ai jamais lues.
J'en recommande vivement la réédition chez Distopia Workshop . Trois volumes pour neuf romans (j'écris cela de mémoire).
Les huit premiers romans peuvent presque se lire de façon indépendante les uns des autres. Petite curiosité : le premier roman ne s'inscrit pas dans la veine fantastique.
Privilègiez la lecture des 8 volumes dans l'ordre de parution.. Il y a des liens d'un livre à l'autre et la lecture dans l'ordre chronologique donne une saveur complémentaire à chacun des récits.
Enfin le dernier roman est une mise en abîme des huit premiers. On y fait notamment connaissance d'un écrivain qui ressemble étonnamment à Francis Berthelot. L'ensemble est un pur chef d'oeuvre.
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Pour ma deuxième participation à la Masse critique de Babelio, parmi ma liste de livres sélectionnés, figurait « Le rêve du démiurge » intégrale 1 de Francis Berthelot édité chez Dystopia.
Auteur contemporain, j'avais entendu son nom circuler sur les forums plutôt spécialisés dans les littératures de l'imaginaire. J'avais également débuté son cycle Khanaor (cycle de fantasy sorti dans les années 80) assez prometteur, dont j'appréciais style et ambiance.
Le cycle « le Rêve du démiurge » est lui même sorti courant des années 90 et 2000.
Après la lecture d'une préface instructive écrite par Samuel Minne, j'ai eu envie d'en découvrir un peu plus sur l'auteur et j'ai découvert un artiste, scientifique de formation, compositeur de musique, et surtout (c'est ce qui va nous intéresser le plus dans cette chronique) un auteur qui explore le rapport du réel et du surnaturel ainsi que la zone où les deux se rencontrent.
Dans le cycle « Le rêve du Démiurge », à partir du troisième tome de cette intégrale, une touche d'imaginaire vient s'entremêler au récit réaliste, où vont se croiser des personnages des deux premiers romans.
Si les romans peuvent se lire indépendamment, je suis heureuse de les avoir découvert dans cette intégrale, me contraignant à un ordre chronologique cohérent, qui prend toute sa signification dans le troisième tome. Lire le troisième tome « Mélusath » sans avoir lu les précédents, serait se priver de toute une continuité d'ordre chronologique pour le récit, mais aussi de toute une richesse d'interprétation et de compréhension des personnages.
Le deux premiers tomes se classent dans la littérature blanche. Des thèmes communs, fils conducteurs donnent une cohésion à l'intégrale. Ainsi, dans ces deux premiers récits, on découvre des personnages principaux présentant des similarités : des garçons solitaires (une solitude involontaire et parfois refuge bienvenu), victimes de harcèlement, proies de traumatismes d'enfance liés aux secrets, aux non-dits et aux rapports familiaux conflictuels. Ce sont également deux personnages gays qui ne vivent pas forcément bien leur situation, et logiquement pas au grand jour (un secret de plus à garder), puisque l'action se déroule dans les années 50-60. Ce deux artistes s'avèrent également adeptes, à leur manière, du trompe l'oeil (art que l'on retrouve dans les tomes 2 et 3). 
De plus, même si ce sont deux romans réalistes, on y décèle des atmosphères propres à l'imaginaire, fantasmagories de l'enfance ou étrangetés à peine perceptibles, accessibles aux rêveurs et aux artistes.

Dans le premier tome « L'ombre d'un soldat », Olivier est un petit garçon perturbé. En effet, enfant de l'après guerre (deuxième guerre mondiale), il souffre des non-dit omniprésents dans sa maison, dans son village... Ce sont des attitudes d'adultes parfois déroutantes, des mots lancés avec fausse désinvolture, des reproches, de la colère, des disputes et un sujet commun : la grande guerre.
Du haut de ses six ans, Olivier comprend que quelque chose de terrible s'est passé au sein de sa famille, de son village et que sa mère y joue un rôle primordial. Une mère qu'il place sur un piédestal, belle, gentille et douce, présente et chaleureuse, aux antipodes d'un père bourru et bien souvent alcoolisé.
Quand, secrets et non-dit deviennent trop lourds à porter, Olivier accompagné d'un pantin hussard à la langue bien pendue, poussé par une curiosité presque malsaine et obsessionnelle se met en quête de vérité. Pourtant, le pauvre garçon est loin d'être préparé à ce qu'il va apprendre.
La vérité, c'est celle de la guerre et des actes odieux qu'on exécute en son nom, celle d'une résistance courageuse, celle de l'amour et de la rédemption, celle de la haine qui suit les heures noires de celle ci, même quand elle s'est arrêtée.
Les méfaits effroyables de la guerre et sa stupidité odieuse sont donc dénoncés avec virulence... ainsi que les traces indélébiles, qu'elle laisse et se transmettent à la génération suivante, laissant des enfants innocents marqués par les traumas de leurs parents.
Ce récit s'est imposé à moi, sombre, intense et juste, bouleversant. Je me suis pris une claque à la lecture et c'est le tome que je préfère dans cette intégrale, même si j'ai également beaucoup apprécié les suivants.

Dans le deuxième tome « Le jongleur interrompu », Petrel jeune garçon peu considéré par les habitants de son village portuaire breton, mène une existence solitaire, sans famille si ce n'est la femme qui l'a recueillit et un grand père qui le hait.
Petrel, épileptique, en proie à de nombreuses crises, qui le laissent, le plus souvent, inconscient, souillé et honteux, encaisse au quotidien hostilité ou railleries. Il s'enferme dans sa solitude et dans son atelier d'empaillage, où il fait des merveilles. Il possède le talent de rendre « vivants » les animaux après leur trépas, par son souci du détail et un souffle d'illusion, comme une technique savante de trompe l'oeil appliquée à son art.
Quand le cirque s'installe dans le village il voue au jongleur une fascination sensuelle et amoureuse.
Dans ce tome, on découvre l'évolution de Pétrel après l'arrivée des forains : entre amitiés qui se nouent, secrets qui se dévoilent, le jeune homme se libère.
Le jongleur Constentin suit le chemin contraire, se détériore, faisant face à une maladie qui le délite peu à peu.
La maladie prend donc, une place importante dans ce récit parallèlement aux thèmes déjà abordés dans le « l'ombre d'un soldat », tel le trauma de l'enfance, les non dits et le harcèlement.

Dans le troisième tome, « Melusath », le trompe l'oeil devient un sujet explicite. Gus, artiste des rues, le pratique avec virtuosité et met à profit ses talents pour le théâtre du Dragon et sa troupe d'acteurs. L'art y trouve donc la part belle. Entre ses oeuvres et oeuvres théâtrales, l'artiste donne accidentellement vie à Melusath, le génie du théâtre, qui va s'ingénier à bousculer les personnages, les pousser dans leurs retranchements, au risque de bouleverser leur vie au passage, au nom de l'oeuvre théâtrale et du succès de la pièce à venir.
Ici se mêle donc réel et fantastique qui se matérialise dans ce personnage imaginaire.
Je ne veux pas trop dévoiler ce tome, où on retrouve des personnages des deux tomes précédents, ce avec grand plaisir (je préfère vous en laisser la surprise et ne pas vous spoiler).

Si les thèmes de diversité sont bien abordés (personnages lgbt), ainsi que la maladie, je n'ai qu'un seul bémol à apporter à ce début de cycle : la place des femmes les plus importantes de ces trois tomes.
Certes les personnages féminins apparaissent comme courageuses, vulnérables et fortes, indépendantes et libérées, pourtant deux d'entre elles (et non des moindres), la mère d'Olivier, mais surtout Katri, l'actrice vieillissante et sur le déclin de « Melusah », tiennent un rôle toxique dans leur relation avec les hommes des romans. Même Lili Rhum, dans le deuxième tome entretient une relation trouble avec son compagnon.
Leur caractérisation n'en est pas moins réussie et je comprends leur détresse dans le récit. Elles ne sont pas représentées négativement et n'en restent pas moins attachantes. Pourtant, et cela m'a plus perturbée avec Katri, elles freinent les personnages masculins dans leur épanouissement.
Katri a peur de vieillir et réagit en diva. Je le comprends, mais sa réaction excessive envers les deux hommes, qui l'ont ignorée, et qui entretiennent une relation, m'a semblé moins cohérente : surtout dans son entêtement et la culpabilité impactée sur la relation des deux hommes.
(J'aime beaucoup le personnage de Lili Rhum et j'espère la retrouver ultérieurement dans le cycle.)

Pour ce qui concerne l'écriture, la plume de Francis Berthelot est immersive. Elle m'a scotchée dès le début du livre et j'ai découvert un style riche, foisonnant, très plaisant. L'auteur s'impose en conteur, il nous livre une histoire, certes, mais remplie de vie, de secrets, de fantasmagories. Il nous emporte au fil des pages et je l'ai suivi avec une certaine fascination. Les récits sont vivants, les villages et les villageois décrits avec un précision et une cohérence qui apportent un aspect concret et crédible à la narration, ainsi prête à accueillir la note surnaturelle tant attendue. Celle ci apparaît avec un dosage équilibré, sans excès.

En conclusion, vous l'aurez compris, j'ai adoré ma lecture de cette première intégrale du cycle « Le rêve du démiurge". Et je me suis posé une seule et unique question au fil des pages : pourquoi ne l'ai-je pas lu avant ?!!!
C'est une pépite sombre, au récit parfois violent, mais sensible et pertinent, intense et troublant, où les personnages se retrouvent confrontés à leur part de ténèbres.
A découvrir absolument. Évidemment, je compte bien découvrir la suite du cycle et d'autres ouvraiges de l'auteur...
Je remercie Babelio et les éditions Dystopia pour leur confiance et Francis Berthelot pour cette excellente lecture.

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J'aime le mot "démiurge" mais son emploi peut être prétentieux et je n'étais pas sûre d'aimer autant ce recueil de récits, plus de romans que de nouvelles, qu'il était plein de promesses.

Eh bien, dès les premières pages de "L'Ombre du soldat", je me suis laissée captiver. On suit les pas d'Olivier Canteloup, un très petit garçon innocent, son amie Muriel qui a le sentiment que sa mère ne l'aime pas, dont le frère, Laurent, le brutalise et le fascine. Soudain, pour parvenir à se dire, sans doute, tout ce qui suinte d'anormal autour de lui, dans cette France d'après-guerre, et qu'il ne veut pas s'avouer, son cadeau de Noël, un hussard, prend la parole et l'incite à aller écouter à la porte de ses parents, en train de se disputer... Un voile se déchire... Et le drame familial prend racine dans l'histoire du village et même de l'Europe, la violence se communique aux individus et Olivier s'en retrouve assailli sans comprendre comment y échapper... Ce récit est magnifique, poignant. Je découvre l'écriture de Francis Berthelot avec, et j'aime sans réserve.

"Le Jongleur interrompu" (tome 2)

Je me suis demandé rapidement, si l'on pouvait jouer au jeu des ressemblances entre ces deux premiers romans ; le second rapporte les destins croisés d'un adolescent révolté, surnommé Pétrel, auquel on a tu un secret de famille (ressemblance n°1) et celui d'un jongleur pris par une grave maladie, Constantin, qui fascine l'adolescent (ressemblance n°2, la troisième serait la compagne dévouée et platonique). Tous deux jouent avec le feu, dans tous les sens du terme et rêvent de l'île d'Anaon qui est à une heure de barque de Lesquirec, le village de "Pétrel". Ambiance d'amitié virile, de dévouement féminin très maternel et d'hostilité bête et méchante d'un village qui cultive l'entre-soi jusqu'à la monstruosité.

Ce roman comporte les plus belles pages que j'aie jamais lues sur l'agonie.

"Mélusath" (tome 3)

Avec ce nom de démon antique, on se dit que le titre va peut-être nous offrir un peu de soufre et je n'ai pas été déçue. Les clins d'oeils aux romans précédents se poursuivent, j'ai même retrouvé avec plaisir des personnages du "Jongleur interrompu"... La certitude que je lirai les deux autres tomes s'affermit à ce moment-là, car je me rends compte qu'aucun personnage n'a jusqu'ici complètement livré son secret... et ceux que l'on retrouve gardent des choses à explorer eux-mêmes.

C'est cette fois dans le monde du spectacle total, musique, chant, peinture, couture, que nous sommes conviés. Gus, un dessinateur en trompe-l'oeil des rues, amnésique, est repéré par une belle cantatrice actrice* qui le trouve à son goût au point de faire fi de la différence d'âge. Voulant l'aider à trouver un emploi plus digne de son talent exceptionnel, Katri lui présente Wilfried Retter, son Directeur de troupe à la recherche d'un plasticien pour refaire les décors de la pièce "Oreste et Pylade", et assiste, déconfite, au coup de foudre entre Gus et Wilfried. Or Gus, prié de redorer le théâtre du Dragon, va doter la fresque du hall d'un petit dieu du théâtre...

J'ai trouvé Mélusath, le petit dieu du théâtre, fort antipathique, tout comme le hussard de "L'Ombre du soldat" le fut, mais on ne peut leur ôter le mérite de faire accoucher dans la douleur les vérités les moins décidées à le faire... Tome très psychanalytique ! Et le merveilleux du premier tome s'installe sans plus d'ambages, on ne peut plus parler de fantastique selon définition de Todorov.

*pourquoi ai-je cru qu'il s'agissait d'une cantatrice ?... pour ne guère me tromper, finalement ? Encore un coup de Mélusath !
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