Parfois, il aimerait savoir encore pleurer. A cause de la solitude où il s'emmure ; mais aussi de la médiocrité qu'il trouve en eux. Lorsqu'il pénètre les forêts de leurs esprits, il s'occupe d'abord de neutraliser les vrilles mentales qu'ils tendent vers lui. Ensuite, le temps qu'ils réagissent, il explore leur paysage intime. Les premiers temps, il a été surpris : il y a rencontré des bosquets plus verts, plus luxuriants, des torrents plus sauvages que chez les enfants de la secte. Pourtant, les vraies règles lui sont vite apparues : des arbres alignés, des champs creusés de sillons, des rivières endiguées dans les parpaings ; bref, une rigueur autre, mais tout aussi sévère. (...) Partout, il retrouve cette soumission à un ordre supérieur, adulte sans doute, mais au sens tyrannique du terme.
Puis elle reprend, en tendant son visage au soleil : "Le théâtre, c'est le mensonge élevé à la perfection du cristal. Il ne renie pas sa nature : au contraire, il la revendique. Mais c'est pour cela qu'il est pure vérité. Plus il affiche ses artifices, ses masques, ses trompe-l'œil, plus il révèle l'immuable de l'homme."