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Citations sur Un feu au coeur du vent (23)

Nuit de grand vent
extrait 4
  
  
  
  
Mon cœur s’emplit d’une odeur d’herbe,
Du parfum du soleil inondant l’horizon.
D’un souffle agité, gigantesque, débordant,
Pareil au feulement de la tigresse en amour
Et de l’ivresse bleue de la vie.

Mon cœur s’est coupé de la terre, s’est envolé,
Il va dans la vague bleue du vent, comme une aile enivrée ;
D’astre en astre il promène, tel un vautour cruel,
L’emblème d’une étoile lointaine.


// Jibananda Das (1899 - 1954)

/Traduit du bengali par France Bhattacharya
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Nuit de grand vent
extrait 3
  
  
  
  
Les étoiles depuis des millénaires défuntes sur la poitrine du ciel
Ont ravivé hier d’innombrables cieux morts.
Toutes les belles que j’avais vues mourir en Assyrie, en Egypte,
   à Vidisha
Se levaient dans la brume sur les lointains du ciel,
Cohortes armées de hautes lances,
Était-ce pour tuer la mort ?
Était-ce pour révéler la victoire de la vie,
Était-ce pour dresser la sombre colonne de l’amour ?
Paralysé, fasciné,
La violence bleue de la nuit dernière m’avait déchiré ;
La terre fut balayée comme un insecte
Entre les ailes ouvertes du ciel.
Et un grand souffle céleste entra par ma fenêtre
Avec des sifflements de zèbres affolés
Par des rugissements du lion.



// Jibananda Das (1899 - 1954)

/Traduit du bengali par France Bhattacharya
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Nuit de grand vent
extrait 2
  
  
  
  
Hier tous les astres morts s’étaient levés ;
Pas un creux dans le ciel ;
Et je voyais dans les étoiles les visages gris des morts qui furent
   aimés sur terre.
En cette nuit obscure, à la cime du figuier, tous les astres brillaient
Comme le yeux des faucons amoureux humides de rosée.
Au clair de lune le ciel luisait comme cette cape en peau de
   panthère
Sur les épaules d’une reine de Babylone !
Quelle nuit extraordinaire !



// Jibananda Das (1899 - 1954)

/Traduit du bengali par France Bhattacharya
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Nuit de grand vent
extrait 1
  
  
  
  
Ce fut une nuit de grand vent que celle d’hier – une nuit d’étoiles
   sans nombre.
Toute la nuit le vent joua dans ma moustiquaire
Qui tantôt se gonflait comme le ventre de l’océan pendant la
   mousson,
Tantôt, s’arrachant du lit,
Voulait voler vers les étoiles ;
Par moments il me semblait dans mon sommeil
Que je ne l’avais plus au-dessus de la tête,
Qu’elle s’envolait, se rapprochant du giron d’Arcturus,
Comme un héron blanc dans la vague bleue du vent !
Quelle nuit merveilleuse !



// Jibananda Das (1899 - 1954)

/Traduit du bengali par France Bhattacharya
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Je me suis levé comme le silence,
Face à moi le soleil levant.
D'où vient-il ?
Il se lève tout comme moi.
À l'aide de mille mains, il nage
À travers le bleu sans fin.
La boue a souri avec la floraison du lotus,
La fleur a souri avec le vrombissement de l'abeille,
La terre a commencé a bouger sur ses pieds,
L'immobilité s'est mise à gambader comme une biche.
L'eau a laissé pousser ses ailes pour toucher le ciel.
Le ciel a laissé pousser ses jambes pour toucher la terre.
Moi aussi je marche,
Comme le soleil qui ne tourne jamais les talons,
Dispersant les chants des oiseaux,
Faisant voler des gouttes de rosée.
Dans mon sillage, la cime des arbres secouant la tête,
Les tendres plantes grimpantes s'emmêlant,
Les minces pousses d'herbes claquant des doigts,
Elles marchent.
Le vent, par vague, faisant parler le coeur des grottes,
Faisant marcher une multitude de fleurs,
Voyage avec moi. ...
     
La toile de l'univers - extrait
     
C. Narayana Reddy (1931-2017), s'est imposé comme un des poètes majeurs de langue télougoue. Député au Parlement indien, il a publié plus de soixante ouvrages, accordant toujours une place à la poésie comme tremplin de son oeuvre. « De quel temps suis-je l'enfant ? », s'interroge-t-il, exaltant le poème comme le lieu nécessaire d'une amplitude aimantée. | pp. 208-210 & Notice : p. 311
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Regardez là, vers l'est
l'horizon est une lueur rose ;
les étoiles voisines
pâlissent devant la lumière croissante.
Écoutez le grincement et le fracas des roues
du char du soleil en route vers le sud ;
le bec de la lumière s'ouvre
et avale l'obscurité.
...
ouvrez chaque blessure
en une fleur épanouie ;
quand la cicatrice disparaît,
la blessure peut palpiter à l'intérieur
et dans l'eau qui court
faire fleurir le rouge lotus ;
comme le sang qui goutte
du pétale qui se fane,
la froide eau de la rivière
montre en son sein la traînée de sang.
     
Sacrifice - extraits.
     
Ayyappa Paniker (1930-2006)
Poète prolixe, en quête de célébrations toujours neuves, Paniker a vécu l'écriture poétique comme la possibilité réelle d'un surcroît d'espace. Livre après livre, qu'il écrive en malayalam ou en anglais, il décline une poésie-vertige, travaillée par les grands archétypes (chant, vision, sacrifice, exil...), une poésie capable de susciter un espoir vivant. | pp. 196, 198 & Notice : p. 311
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Trouve l’Amour de tous les commencements...



Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le,
Alors chaque jour est émotion durable
Jamais ne se rompra le commencement.
Si le doux sage joue, subtil, du Plein Amour,
Pierre précieuse,
Lotus flottant sur le lac,
Alors la lune s’élève dans le ciel bleu,
L’étoile accrochée,
Les deux prises l’une à l’autre ;
Deux lettres enlacées pour être,
Trois pour le rituel,
L’extase portée vers.

L’Amour agit
Si tu sais mourir vivant à l’Amour,
Immortel tu deviendras dans le monde mortel

Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le.


// Dîn Doyal
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UN MOT POUR LE VENT



Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent.

Un autre mot, une phrase qui en soit pleine
Comme une voile, des vers
Qui se déplacent avec la légèreté du vent
Sur l’herbe ou parmi les arbres,
Qui bruissent en descendant le feuillage de la signification,
Un son qui évoque les sens, celui, soudain,
Lourd et mat, du fruit
Et de longs silences
À la surface du vent et en dessous.

Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent ;
Aveugle comme Homère, méditant sur la mer vineuse,
Je médite sur le vent, fouillant
Les sources de nombreux chants en moi qui n’ont pas vu
le jour,
Révélant en un éclair la flamme constante,
Un feu au cœur du vent.

Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent.


// Nissim Ezekiel (1924-2004)
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LA CHANSON AU BOUT DU MONDE



J’ai aimé
J’ai aimé tant de choses qui passent

J’ai aimé le grand vent
et le ressac
et l’oiseau libre sur son rocher
J’ai aimé ce tendre visage
et cette mère comme le large
j’ai aimé
j’ai aimé tant de choses qui passent

Mais ce vent me disait autre chose et ce
visage me souriait d’ailleurs et cet
oiseau volait par mon cœur
depuis
depuis des âges

J’ai aimé
J’ai aimé tant d’infortunes
et promené un chagrin comme les âges

Et j’ai aimé enfin
ce qui battait dans mon cœur
partout
ce qui chantait dans mes chagrins
partout
ce qui souriait dans tout

J’ai aimé Toi qui es mon voyage et mon grand large
et mon océan au bout des peines et des chemins

Ô Toi, mon oiseau
si vieux
si chantant toujours
je ne savais pas
je ne savais pas
que je t’aimais toujours
depuis toujours

Tu es mon ciel et mon enfer et ma joie et ma peine
et ce qui chante toujours-toujours

Avec un cri aussi
de ne pas t’avoir aimé toujours
de n’avoir pas su
ce que je savais depuis des âges
avec les rochers et le ressac
et le n’importe quoi
qui passe
qui passe
qui est toujours


//Satprem (1923-2007)
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LA CHANSON DES ÂGES PERDUS



Il y a quelque chose qui
manque qui manque tant
dans nos vies

Une fenêtre qui s’ouvrirait
un infini qui sourirait
un coin du cœur
qui s’enfoncerait
dans Ta grande vague
qui coulerait là
comme à jamais

Il y a quelque chose qui manque
qui manque tant
dans nos vies
Un quelque chose qui est pour toujours
qui comble chaque heure
comme une musique connue
comme une douceur perdue
et retrouvée dans cet instant

Il y a quelque chose qui crie
qui crie tant dans nos vies
Quelque chose qui n’est pas là
et qui troue nos vies

d’une peine sans nom
d’un appel si vieux
qu’il est comme toutes les peines
du monde
d’un appel si chaud
qu’il est comme un amour
sans fond
pour toutes ces vies
ces vies perdues

Ah ! trouvera-t-on
ce quelque chose qui
manque qui manque tant
dans une petite seconde
comme dans les âges perdus ?


//Satprem (1923-2007)
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