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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un relais de chasse perdu au milieu des bois, 10 hommes se retrouvent pour traquer le gibier.
Ces hommes ont en commun leurs convictions politiques.
Un jeune interprète français excepté, ces hommes entretiennent entre-eux des relations subtiles faites de rivalité, de colère, d'amitié, de regrets et de souvenirs. Si ils ne sont pas tous amis, la plupart ont été camarades lors de la construction des révolutions et de la construction des états communistes.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler des indices...
Les personnages sont mis en place par leur relation avec Vassili Alexandrovitch, instigateur de cette fameuse partie de chasse et j'ai trouvé ce moyen de narration très original et bien pensé.
L'histoire se lit agréablement même si je dois avouer avoir eu un peu de mal à cerner les exactes positions de chacun. Mais je tiens à ne pas trop développer mon appréciation qui risquerait de dévoiler quelques éléments de l'histoire.
Par contre je peux parler du dessin : c'est de l'excellent travail, de l'excellent Bilal. On retrouve ici son trait caractéristique : des visages froids et souvent fermés mais avec un dessin d'une grande finesse.
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Je relis tranquillement ce monstre de la BD paru en 1983 (avant la chute du mur), "partie de Chasse"; un monument de Bilal, dessiné avec brio. Tout commence dans un train qui file vers les forêts de Pologne, à travers l'hiver rigoureux de l'Est et la neige. Des serveurs apportent des bouteilles de vodka. L'histoire est contée par un jeune interprète. Les dirigeants racontent leurs souvenirs idéologiques, leur parcours. le personnage central, Vassili Alexandrovitch Tchevtchenko est muet. Tous convergent vers une grande bâtisse luxueuse, isolée. La chasse va commencer, tout est prêt, les véhicules, les lourds manteaux, les chapkas fourrées et les armes.
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Partie de chasseEnki Bilal – Christin

Cette « partie de chasse » raconte l'affrontement entre des apparatchiks de l'Union soviétique et de ses pays frères, c'est une lutte entre les anciens et les nouveaux, y sont relatés certains moments clés de la Révolution Russe.

Ce qui m'a surtout attirée dans cette BD ce sont les dessins, j'adore le graphisme de Bilal, l'histoire est un peu compliquée. Je pense que pour bien la comprendre il faut connaître l'histoire de l'URSS, mais les dessins sont somptueux. Les visages sont très expressifs, les animaux sont très réalistes, le monstre de la page 69 est magnifique.

Un bon récit historique, une histoire glauque et de superbes dessins voilà de quoi passer un bon moment.
A lire !
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Une BD éditée en 1984 et dont l'action se situe en 1983, soit six ans avant la chute du mur de Berlin. Vassili Alexandrovitch Tchevtchenkko, vétéran soviétique au pouvoir mais plongé dans le mutisme par la maladie, a organisé une chasse à l'ours en Pologne. Il a invité une dizaine de responsables des différents pays de l'Est dont il est ou a été proche autrefois. Il a aussi invité Serguei Chavanidzé, son successeur pressenti, ainsi que Günther Schütz, jeune technocrate du COMECON et un jeune militant français pour servir de traducteur car Chavanidzé ne parle que russe (tous les autres parlent français). le récit commence dans un train qui traverse une campagne glaciale et enneigée. Golozov raconte au jeune interprète le parcours de Tchevtchenko, depuis sa première rencontre avec Lénine. Puis c'est l'arrivée dans une vaste demeure isolée, les invités qui font connaissance. L'atmosphère est lourde et assez glauque, les rencontres au bar, à la piscine ou autres sont l'occasion de faire revivre les souvenirs des luttes passées et les liens qui unissent chaque invité à Tchevtchenko. L'album reflète parfaitement la situation de 1983 et montre comment «soixante ans d'idéal communiste s'effilochent face aux réalités». En fait tous ces vétérans sont à la fois parfaitement lucides et très désabusés, très fortement opposés à Chavanidzé qui fait figure de jeune loup. La partie de chasse dure trois jours au cours desquels nous découvrons tout ce contexte et elle finit par un «accident» de chasse : Chavanidzé est malencontreusement tué par balle par le jeune interprète, qui n'était en fait là que pour servir d'idiot utile. Il s'agissait en fait d'un complot planifié par Tchevtchenko pour éliminer le jeune loup dangereux. Seul le jeune Schütz n'était pas au courant, mais se laisse assez aisément convaincre malgré ses protestations. Quand au jeune interprète, il n'a guère d'autre choix que de confirmer la version accidentelle. Dans le train du retour Tchevtchenko se suicide, hanté par le souvenir de la femme qu'il a aimé et sacrifié à ses idéaux politiques dans les années 30. Les dessins sont splendides, et les récits enchâssés parfaitement intégrés, le décor glacial et gris convient à merveille à ce récit froid et cynique sur les rouages de la conquête du pouvoir. Il était rare jusque là de trouver une BD porteuse d'un message aussi fort.
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C'est dans une datcha cernée par le froid de l'hiver que se réunissent, autour de Vassili Alexandrovitch Tchevtchenko, de hauts personnages politiques des Républiques socialistes d'Europe centrale et orientale. Il faut dire que Tchevtchenko est un homme de l'ombre mais un homme puissant, proche de Staline en son temps et qui survécut à ce dernier jusqu'aux années 1980.

L'URSS lance ses dernières forces dans la guerre froide. Tchevtchenko, jugé probablement trop vieux, a été remplacé par un Géorgien nommé Chavanidzé. Cette réunion en Pologne sera alors l'occasion de se souvenir du passé, des liens que chacun entretient avec Tchevtchenko, et de passer, encore une fois, à l'action.

Servie une nouvelle fois par un dessin brillant, à la fois sombre et coloré, réaliste et, par là-même, terrifiant, Partie de chasse est une histoire de cynisme politique, d'actions cachées, de complots et d'idéologie à servir. le livre s'évertue à découvrir ces liens d'homme à homme qui ont contribué à faire avancer le progrès pour les masses, et à dresser le portrait d'un pays qui est comme la coquille vide d'un idéal ancien, dénaturé, disparu dans les idées mais toujours présent et puissant dans les faits.

Partie de chasse fait partie des oeuvres fortes de Bilal, lequel ajoute à son don habituel pour la science-fiction, celui des récits politiques et historiques.
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Une partie de chasse, une partie d'histoire,
un ancien important Russe, désormais paralysé invite quelques vieux amis à une partie de chasse.

Les dessins sont déroutants, j'ai trouvé cela super sanglants, froids, cela reflète bien l'ambiance de l'histoire... est-ce que cela se joue dans la forêt ou dans le monde réel?

Si quelqu'un a compris quelque chose il m'explique. Je vais sans doute me prendre des claques mais ça ou Lynch... même combat.

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Une partie de chasse qui réunit des grands dignitaires de l'URSS dans une datcha somptueuse, propriété d'état, située à la croisée de l'URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne, et la Roumanie.
Sont représentés les pays frères européens: le puissant mais aphasique apparatchik vassili le géorgien, Janos le hongrois, Ion le roumain, Tadeusz le polonais, Evgueni l'ukrainien, Vasil le bulgare, Pavel le tchèque et Günther l' allemand de l'est. Tous sont des amis politiques et ont eu un poids considérable dans l'histoire à un moment ou à un autre.
Une partie de chasse aux gibiers à poils et à plumes, petit et gros avec ses joies, gueuletons et vodka, battues avec les chiens, démonstration de chasse de faucon et ses inconvénients les inévitables accidents...de chasse bien entendu.
En ce qui concerne le Graphisme Bilal est égal à lui-même
On a droit a de magnifiques paysages sous la neige dans une contrée boisée a la limite du tableau du Monet sans la pie, du Bruegel avec aussi les chasseurs, un magnifique train soviétique bleu aux formes galbées perdu dans la neige là aussi il y a du du Monet « train dans la neige»
Un train aux banquettes somptueuses et, à peine esquissées, des boiseries princières, train fatigué dans le froid qui a vécu mais encore robuste et qui assume.
De magnifiques couleurs: les blancs immaculés ou sales de la neige, le rouge du feu, des arbres et surtout du sang et des magnifiques églises orthodoxes
de curieuses couleurs or sur les têtes ou visages de certains personnages du passé, les auréolant de sainteté et de mystère, ainsi que pour les dômes des églises tout cela ressemble un peu à de vieilles photos sépia. Des couleurs du passé des dignitaires qu'on ne retrouve pas dans les scènes du présent de la narration c'est à dire la partie de chasse.
Et toujours cette note de bleu très cru et sale du train que l'on retrouve un petit peu de partout, à petite dose, dans la piscine, dans les montants d'une fenêtre, sur un dôme d'église.
du gibier et des oiseaux de proies : rapaces, faucons, tête de faucon, le faucon est vraiment l'animal fétiche de Bilal, épervier, gibier à ailes perdrix et corbeaux omniprésents sur les charognes. Ours et cerfs sur pied ou abattus sanguinolents.
Des personnages très typé notamment les moujiks, les popes, les militaires baignant dans une ambiance toujours sépia en moins violacé
Les dignitaires aux traits affaissés, lourds et tristes, vieillards fatigués et patibulaires que même leur raout alcoolisé ne déride pas sont souvent représenté en discussion et en gros plan : des viandards impénitents qui abattent tout ce qui leur déplaît.
Une exception la femme décédée de Vassili représentée sous des traits purs nimbés d'or et de sang quoique que d'une pâleur maladive angoissante.
Pour le reste on notera la superbe tatra 603, la voiture de Pavel, modèle d'avant 1962 avec ses trois phares et supposée avoir un V8 arrière voiture officielle des apparatchiks mais aussi appelée par le peuple la «tueuse de ministres»
Bref un festival de formes et de couleurs qui semblent très vraies.
Pour le scénario s'attaquer à la période soviétique n'est pas une mince affaire. Il y a tellement de choses à dire de cette période et de cet empire: des atrocités, des mythes, des mensonges, des omissions, des propagandes, des meurtres, des massacres, du KGB et de ces dignitaires au début enthousiastes et idéalistes dans leur jeunesse et désabusés et abattus après quelques décennies de pseudo pouvoir. Christin se débrouille bien pour rendre cette atmosphère angoissante, les dialogues, les souvenirs des uns et des autres par des analepses qui viennent éclairer le parcours de ces dignitaires. Un sans faute pour cette période de l'histoire complexe et encore assez mal connue, mais on y croit.
En fait l'association Bilal/Christin fonctionne bien et met le graphisme et le scénario à valeur égale les deux s'imbriquent parfaitement
Un petit reproche toutefois la disposition des personnages lors de discussions d'une case à l'autre les personnages ne se retrouvent pas à la position adéquate: il y a une confusion d'emplacements et de positions de ces personnages c'est pas grand chose mais une petite erreur de script
A lire, relire ou découvrir.
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Difficile pour moi de parler de « Partie de chasse » du duo Bilal-Christin. En effet il forme avec « Les Phalanges de l'Ordre Noir » une de mes bases en matières de BD, de plus il semble ardu de parler maladroitement d'une oeuvre si forte. Essayons tout de même...

Christin nous entraine dans une ambiance très « fin-de-siècle », pour emprunter un terme anglais, (la BD est sortie en 1983, à une période où bien peu avaient prévu la chute du bloc soviétique), que le dessin froid et distant, avec quelques touches de couleurs vives (rouges évidemment...) de Bilal sublime.
Les deux générations d'apparatchiks sentent autant la naphtaline l'une que l'autre, tout en faisant preuve d'une maitrise sans faille des règles des jeux de pouvoir mortels... L'histoire est ficelée de main de maître, chaque détail à son importance. le doute est laissé sur la véracité historique. Il est même entretenu par les portraits des personnages à la fin de l'ouvrage. Je ne suis pas un spécialiste de la période et préfère ne pas me prononcer sur ça, toutefois, Janos Molnar ou plutôt Molnár János est un peu un nom à la Dupont/Martin en France.

J'ai pris, repris et je reprendrai toujours autant de plaisir à lire « Partie de chasse » pour l'harmonie entre le scénariste et le dessinateur, pour le thème historique, pour l'écho que cette BD me renvoi, pour son cynisme plein d'espoir.
Lien : https://penseesdunfrancaisen..
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1983…
Pierre Christin et son compère Enki Bilal imaginent un récit contemporain, prenant source dans ce qu'il pourrait encore rester de la Révolution russe, s'inventent des personnages à la biographie tellement réaliste qu'elle paraît tangible.
La partie de chasse qu'ils s'apprêtent à écrire se passe au présent, quelque part en Russie, dans un bunker palace perdu dans une campagne enneigée, loin de toute civilisation. À quoi bon montrer la Russie telle qu'elle est devenue de toute façon ? Ce qu'il en reste : une résidence 4 étoiles, certes un peu vieillie mais tout confort, piscine et observatoire compris. le lieu parfait pour accueillir les vieux révolutionnaires aigris, usés par le sale temps, les rancunes et les mains rouges.

[...]

Une sorte de meeting de briscards politiques, émoustillés par une énième partie de chasse comme d'autres iraient passer un week-end au ski. Chacun son truc !

[...]

En voulant nous présenter chacun des 9 politiciens protagonistes (sans compter le jeune interprète qui a un rôle déterminant mais pas de background à proprement parler), Pierre Christin nous noie plus qu'il ne nous intéresse. La faute à un jargon politique dur à avaler et d'autant plus avec la distance (nous nous plaçons ici 32 ans après l'année d'édition, qui fait de plus référence à des faits bien antérieurs). le scénariste prend du plaisir à placer tous les organes de pouvoir russes dans son texte (Comité central, Kominform, Sécuritate, Politburo, etc.), ce qui rend la digestion difficile.
La mise en place souffre de ces longueurs mais n'est-elle pas aussi nécessaire pour que nous puissions appréhender les rancoeurs intestines, les douleurs lancinantes et les amitiés sincères ?

[...]

Passé ce cap des présentations, la montée en puissance est palpable. L'effet « centre de vacances » agit comme un huis-clos, dans cette demeure blockhaus perdue au milieu de rien : il y a un épervier dans la fauconnerie !

[...]

Voir l'article complet sur Bedea Jacta Est...
Lien : https://bedeajactaest.wordpr..
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