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3,44

sur 1283 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai adoré ce livre (dont j‘ai relu nombre de passages jubilatoires !). Je devrais m'arrêter ici, d'autres lecteurs ont dit l'essentiel.

Mon propre parcours m'a amené gamin au Mexique puis, quelques décennies après, en Espagne et au Portugal dans les lieux mentionnés dans ce récit. Ce qui m'a amusé dans cette farce uchronique (…qui se tient !), c'est que ça fonctionne (okay, je suis le seul à l'avoir appréciée dans ma tribu !) si l'on accepte de changer de point de vue, voire de morale !
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J'aurais souhaité apprendre cette histoire du monde lorsque j'étais à l'école.
Ce n'aurait pas été incongru et peut-être plus humain malgré la violence qu'on y trouve quand même.
Atahualpa me semble une personne consciente de son pouvoir, mais également souhaitant le bien de son peuple, dans la mesure du possible
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Une fresque uchronique des plus divertissantes.

Laurent Binet, avec L Histoire pour formation, décide cette fois-ci d'y modifier un détail. Nous en observons alors, sous sa plume très fluide, les conséquences en chaîne.
Un travail d'imagination spectaculaire est opéré dans le roman par des péripéties haletantes. "Mais où va-t-il chercher tout ça ?" se demande-t-on souvent. En outre, les faits ont l'air si palpables qu'on jurerait les avoir appris en cours d'Histoire.

On sent évidemment frémir l'immense travail de documentation de par la peinture de la psychologie des différentes strates sociales de l'époque. Tout cela paraît si réel. C'est d'ailleurs ce que cherche consciencieusement Laurent Binet dans ses romans : la vérité à tout prix. L'Histoire du détail. L'exactitude de l'instant. Cette fresque continue qui s'étend au fil de ses oeuvres est grandiose.
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🌎 Civilizations - Laurent Binet 🌍
@editionsgrasset

Résumé :
Vers l'an mille : la fille d'Erik le Rouge met cap au sud avec son mari, quelques hommes, du bétail et des chevaux.
1492 : Colomb ne découvre pas l'Amérique.
1531 : les Incas envahissent l'Europe.

Ce qui a manqué aux Incas pour résister aux conquistadors : le cheval, le fer, les anticorps. Dans Civilizations, les Vikings les leur ont apportés. Quelques siècles plus tard, Atahualpa débarque dans l'Europe de Charles Quint. Il trouve un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques. Mais surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement – des alliés.

Quel roman! Cette uchronie est juste géniale. L'idée est originale, ouvre sur un potentiel de possibilités énorme et Laurent Binet relève admirablement le défi.
Je ne suis pas très calée sur l'histoire des Incas, j'ai donc appris beaucoup de choses et j'ai adoré ça (même si j'ai bien galéré avec les noms plein de consonnes lol). J'ai aimé aussi retrouvé l'histoire de France et d'Europe, au temps de François Ier et Charles Quint, voir les bouleversements engendrés par l'arrivée de ce peuple inconnu. Et toujours cette question en arrière plan : Et si?
Bref une uchronie parfaitement réussie (et l'on sait que ce n'est pas un exercice facile), intéressante et enrichissante.
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On ne change pas le monde avec des si, et pourtant c'est exactement ce que fait Laurent Binet dans ce livre absolument génial tant dans son écriture que dans sa conception.
Des chevaux, de la poudre et des anticorps, voilà tout ce qu'il a manqué aux Incas pour résister à Christophe Colomb et aux conquistadors qui l'ont suivi au début du XVIeme siècle. Dans ce livre ils en sont pourvus (grâce aux vikings ayant débarqué en Amérique quelques siècles plus tôt) et le centre du monde bascule de Madrid à Mexico. Laurent Binet ne s'arrête pas à l'épisode de la "découverte" de l'Amérique mais déroule, en mélangeant savamment de la fiction et des faits et personnages historiques, une nouvelle géopolitique du monde sur plusieurs générations.
Guerres, paix, voyages, échanges, romances cette uchronie où se croisent Charles Quint, Atahualpa, Cervantès et Christophe Colomb est une superbe réussite à l'instar d'ailleurs de HHhH, premier roman de l'auteur, qui a un vrai talent pour les fictions historiques !
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Ce fait de revisiter l'histoire est culturellement très interessant. Notons que David Kirk avait déjà pratiqué ce type de critique narrative pour « Samouraï » (si tant est que, dans son cas, la vie de Myamoto Musashi soit autant légende que réelle).
« Civilizations » de Laurent Binet est un pur chef-d'oeuvre teinté d'intelligence ! Il n'est pas improbable du tout que l'Europe puisse avoir été à la merci des Incas si ces derniers avaient eu une expérience victorieuse de l'invasion viking qui les a fait souffrir lors des standhög pirates d'Erik le Rouge. J'aime assez l'idée d'une Babylone implantée en Jamaïque !
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Avec bien des "si", on peut réinventer le monde, réécrire L Histoire ou encore redessiner les cartes ... tant au sens propre qu'au sens figuré.
En lisant "Civilizations" de Laurent Binet, nous sommes plongés dans plusieurs siècles d'histoire renouvelée et réécrite où ce que nous connaissons comme étant la "Vieille Europe" ou le "Vieux continent" devient au cours du 15e et 16e siècle le" Nouveau Monde", peuplé de Levantins.
Car il faut en effet garder à l'esprit mais aussi reconnaître l'audacieux scénario adopté par l'auteur d'inverser les rôles, dés lors que Christophe Colomb échoue dans sa quête d'une nouvelle route des Indes, laissant alors les fameux Indiens / Incas débarquer en Europe, à Lisbonne précisément, tout juste terrassé par un tremblement de terre, et qui va être le point de départ d'un nouvel Empire.

Riche d'hypothèses, Laurent Binet nous offre un bel hommage historique à des royaumes, dynasties et civilisations aujourd'hui disparues, il réécrit l'Histoire du monde telle que nous l'avons appris sur les bancs de l'école et y distille des éléments nouveaux. Les questions du pouvoir, de l'annexion des pays, de l'extension des royaumes ou Empires, auxquelles s'ajoute l'épineuse question des croyances rappellent les idées fortes d'Humanisme à l'époque de la Renaissance et l'apparition de Michel de Montaigne en fin d'ouvrage clôt cet hommage qui ne manque pas de rappeler un passage célèbre de ses "Essais" relatif aux "Cannibales".

Un trés bon roman avec des surprises, qui nous rappelle que le sort du Monde et le cours des choses dépend parfois de peu ...
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Et si on refaisait le monde… Et si…
Et si Christophe Colomb n'avait pas découvert l'Amérique, et si… C'est le postulat de départ du dernier livre de Laurent Binet.
Une uchronie où l'auteur semble s'être amusé à jouer en transposant certains évènements, en parodiant, en inventant.
Vous me feriez bien une petite valse à l'envers, allez, hop !! les filles d'Erik le Rouge voguent en descendant vers le sud, conquièrent des contrées où les habitants meurent après quelques mois de cohabitation. Et oui, ils possèdent ces fameux anticorps qui les protègent de maladies et leurs permettent de gagner des pays inconnus et puis, la tribu de Freydis possède le fer, ce qui change beaucoup de choses. Les populations se mélangent au gré des amours et des naissances.
Dans son journal (quelque peu différent de l'original!) Christoph Colomb raconte qu'il est prisonnier du roi Taïnos, et enseigne le castillan à sa fille, Higuénamota -nous verrons plus tard l'utilité de cet apprentissage-.
Tout n'est pas d'or au pays des Incas. Huascar qui règne à Cuzco, l'empire des quatre quartiers défait son demi-frère Atahualpa. Ce dernier quitte Cuba sur les caravelles de Christophe Colomb, prend la direction de l'est et se retrouve à Lisbonne, lors d'un tremblement de terre. Ils sont recueillis par des tondus qui vénèrent un dieu clouté (traduction : dans un monastère tenu par des moines).
Fidèle d'entre les fidèles, la princesse taïno Higuénamota, vous savez celle qui a appris le castillan avec Colomb, sait aussi bien enflammer le regard que négocier habilement. L'inca Atahualpa, personnage omniprésent, omnipotent et quelque peu sage, sans se départir de ses traditions, mène la danse. Il défait Charles Quint, prend le pouvoir en Espagne. Atahualpa a du génie et impose sa façon de gouverner et régenter la vie des populations. Question religion, l'empereur est tolérant à condition que l'on vénère également son dieu Soleil. Il continue sa progression vers l'est et fonde un Empire. Mais... les mexicains, aidés des anglais vont jouer un bel air de carioca à Atahualpa

Les incas découvrent et adorent un certain breuvage noir qui enivre, le vin bien sûr. Nos moutons deviennent, c'est quasi logique, de petits lamas blancs, les tondus lisent des livres qui parlent.….
A Tolède, une réécriture du massacre de la Saint Barthélémy avec celui des catholiques de Tolède par Atahualpa et ses amis. Une autre vision du camp du Drap d'Or...
Je me demande si Laurent Binet ne profite pas de l'occasion pour évoquer, appeler de ses voeux, une société plus égalitaire, plus humaine comme celle qu'Atahualpa met en route avec le soutien des pauvres, des hérétiques selon la doctrine catholique
L'écriture imagée, imaginative de Laurent Binet fait que je ne me suis jamais ennuyée à lire ce livre jubilatoire. Une fois refermé, cette uchronie prend une autre dimension et amène à réfléchir sur notre monde actuel. Parce que, en tout premier, il y a le plaisir jubilatoire de la lecture, puis vient la réflexion.
Ce que je viens d'écrire est plat, très loin de la jubilation des mots de ce livre qui parle. J'espère vous avoir donné, un tout petit peu, l'envie de le lire.

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Une uchronie qui inverse les rôles de conquérants et de conquis entre l'empire Incas et l'Europe du XVIème siècle, à travers une fresque historique intelligente et palpitante.

Laurent Binet, déjà récompensé en 2010 par le prix Goncourt du premier roman pour son livre sur l'assassinat du gouverneur nazi de Prague intitulé : "HHhH", se voit cette fois-ci obtenir le grand prix du roman de l'académie française pour un nouveau titre traitant d'histoire avec "Civilizations".

Dans cette version de l'Histoire qui nous est proposée, les Incas ont eu accès, par un contact antérieur avec un groupe vikings, au fer, aux chevaux et aux anticorps des maladies européennes. C'est donc tout autrement que se déroule la rencontre entre les deux continents.
Dirigés par Atahualpa, 200 Incas débarquent à Lisbonne, point de départ de leur immense conquête permise par le génie stratégique et diplomatique de l'empereur du soleil mais surtout par les divisions et la misère qui hante l'Europe moderne.
En effet Laurent Binet nous donne à voir, par le truchement d'observateurs extra-européens, un vieux continent déchiré par les guerres de religions, la misère paysanne ou les catastrophes naturelles.
Grisant par ses jeux de références historiques et de décalage culturels, "Civilizations" est également un livre de questionnement sur l'altérité, la tolérance et qui nous rappelle que L Histoire n'était pas écrite à l'avance...
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Il est des « si » qui mettent Paris en bouteille.
Ici Binet nous apporte les Incas en Europe en lieu et place des conquistadors en Amérique du Sud.
Et c'est passionnant.
D'abord parce que Binet mêle à la perfection la « vraie » histoire du XVIème siècle en Europe avec cette nouvelle version.
Ensuite parce que l'on (re)découvre une société latino américaine ambivalente, avec ses rites sacrificiels barbares d'un côté et sa très grande tolérance à toutes autres formes de cultures et religions d'autre part.
Et enfin, Binet saupoudre l'ensemble d'un humour fin et discret qui rend la lecture de ce roman amusante en plus d'être passionnante.
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