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Citations sur HHhH (182)

Lorsque était exigée d'eux, exceptionnellement une certaine modération, les chefs nazis ne craignaient donc pas de contrecarrer les ordres de leur Führer. C'est intéressant si l'on songe que l'obéissance aux ordres, au nom de l'honneur militaire et du serment prêté, fut le seul argument invoqué après guerre pour justifier tous leurs crimes.
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Pendant quinze ans, j'ai détesté Flaubert, parce qu'il me semblait responsable d'une certaine littérature française, dénuée de grandeur et de fantaisie, qui se complaisait dans la peinture de toutes les médiocrités, s'abîmant avec délice dans le réalisme le plus emmerdant, se délectant d'un univers petit-bourgeois qu'elle prétendait dénoncer.
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Mais évidemment, la version de la "femme-derrière-tout-ça" a toujours quelque chose de plus séduisant...
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Je sans bien que ma soif de documentation, saine à la base, devient quelque peu mortifère : au bout du compte un prétexte pour reculer le moment de l'écriture
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Gabcík, c'est son nom, est un personnage qui a vraiment existé. A-t-il entendu, au-dehors, derrière les volets d'un appartement plongé dans l'obscurité, seul, allongé sur un petit lit de fer, a-t-il écouté le grincement tellement reconnaissable des tramways de Prague ? Je veux le croire. Comme je connais bien Prague, je peux imaginer le numéro du tramway (mais peut-être a-t-il changé), son itinéraire, et l'endroit d'où, derrière les volets clos, Gabjík attend, allongé, pense et écoute. Nous sommes à Prague, à l'angle de Vyšehradska et de Trojijka. Le tramway n° 18 (ou 22) s'est arrêté devant le Jardin Botanique. Nous sommes surtout en 1942. Dans Le Livre du rire et de l'oubli, Kundera laisse entendre qu'il a un peu honte d'avoir à baptiser ses personnages, et bien que cette honte ne soit guère perceptible dans ses romans, qui regorgent de Tomas, Tamina et autres Tereza, il y a là l'intuition d'une évidence : quoi de plus vulgaire que d'attribuer arbitrairement, dans un puéril souci d'effet de réel ou, dans le meilleur des cas, simplement de commodité, un nom inventé à un personnage inventé ? Kundera aurait dû, à mon avis, aller plus loin : quoi de plus vulgaire, en effet, qu'un personnage inventé ?
Gabjík, lui, a donc vraiment existé, et c'était bel et bien à ce nom qu'il répondait (quoique pas toujours). Son histoire est tout aussi vraie qu'elle est exceptionnelle. Lui et ses camarades sont, à mes yeux, les auteurs d'un des plus grands actes de résistance de l'histoire humaine, et sans conteste du plus haut fait de résistance de la Seconde Guerre mondiale. Depuis longtemps, je souhaitais lui rendre hommage. Depuis longtemps, je le vois, allongé dans cette petite chambre, les volets clos, fenêtre ouverte, écouter le grincement du tramway qui s'arrête devant le Jardin Botanique (dans quel sens ? Je ne sais pas). Mais si je couche cette image sur le papier, comme je suis sournoisement en train de le faire, je ne suis pas sûr de lui rendre hommage. Je réduis cet homme au rang de vulgaire personnage, et ses actes à de la littérature : alchimie infamante mais qu'y puis-je ? Je ne veux pas traîner cette vision toute ma vie sans avoir, au moins, essayé de la restituer. J'espère simplement que derrière l'épaisse couche réfléchissante d'idéalisation que je vais appliquer à cette histoire fabuleuse, le miroir sans tain de la réalité historique se laissera encore traverser.
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C'est un combat perdu d'avance. Je ne peux pas raconter cette histoire telle qu'elle devrait l'être. Tout ce fatras de personnages, d'événements, de dates, et l'arborescence infinie des liens de cause à effet, et ces gens, ces vrais gens qui ont vraiment existé, avec leur vie, leurs actes et leurs pensées dont je frôle un pan infime... Je me cogne sans cesse contre ce mur de l'Histoire sur lequel grimpe et s'étend, sans jamais s'arrêter, toujours plus haut et toujours plus dru, le lierre décourageant de la causalité.
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Heydrich, comme Sherlock Holmes, joue du violon (mais mieux que lui). Et comme Sherlock Holmes, il s'occupe d'enquêtes criminelles. Sauf que, à la différence du détective, lui ne cherche pas la vérité; il la fabrique, c'est autre chose.
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Jamais aucun drapeau n'aura autant dit ce qu'il veut dire que cette croix noire sur disque blanc sur fond rouge. Cela dit, quelqu'un m'a fait remarquer un jour que c'était exactement les couleurs de Darty, j'avoue que ça m'a laissé perplexe...
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J'espère simplement que derrière l'épaisse couche réfléchissante d'idéalisation que je vais appliquer à cette histoire fabuleuse, le miroir sans tain de la réalité historique se laissera encore traverser.
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Cet été, au zoo de Kiev, un homme est entré dans la fosse au lion. A un visiteur qui voulait le retenir, il a dit, en enjambant la barrière : « Dieu me sauvera. » Et il s’est fait dévoré vivant. Si j’avais été là, je lui aurais dit : « Il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte. »
Dieu n’a été d’aucune utilité aux gens qui sont morts à Babi Yar. (…)
Entre 1941 et 1943, les nazis ont fait du « fossé de la grand-mère » ce qui est probablement le plus grand charnier de toute l’histoire de l’humanité…
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