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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Haile, immigré érythréen et petit délinquant est libéré de prison par un commando jusqu'aux dents. Problème : si les gardiens qui accompagnaient Hailé dans un fourgon cellulaire en direction de l'hôpital sont restés sur le carreau, c'est aussi le cas de plusieurs des attaquants qui ont apparemment été mis hors d'état de nuire par celui-là même qu'ils venaient libérer ou par un autre complice. Dès lors se pose la question de savoir qui est ce tueur méthodique et entraîné qui se dissimulait sous l'apparence du simple petit criminel. C'est là le travail de la commissaire Rinaldi et de l'inspecteur Ferraro qui vont traquer l'évadé des rues de Milan jusqu'au sud de la Botte.

En suivant le parcours de ce tueur, du désert érythréen à l'Italie en passant par la Libye et, parallèlement, celui des policiers qui le poursuivent, Gianni Biondillo, comme il l'a lui-même expliqué lors du festival Toulouse Polars du Sud, dresse un portrait sans fard des filières de l'immigration et de la mafia qui les gère mais aussi une sorte d'anti-guide touristique de l'Italie. Une trame qui pour autant ne prend jamais le pas sur l'étude des personnages et de leurs relations complexes car, bien entendu, derrière tout cela, au coeur de tout cela, il y des hommes et des femmes avec des motivations diverses, voire divergentes, y compris du côté des enquêteurs.

Cela donne en fin de compte un road-trip assez décalé servi par une écriture alerte au service d'un récit particulièrement bien construit. Et si la résolution d'une partie des affaires que l'on suit en parallèle par le truchement d'un étrange policier tenant du génie un peu fou peut apparaître un peu trop artificielle ou tirée par les cheveux, il n'en demeure pas moins que même une fois la lecture terminée, le roman continue de faire son chemin dans l'esprit du lecteur. Bref, un roman qui divertit tout en donnant à penser. Un bon livre.

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Comment Haile, détenu érythréen a-t-il réussi à s'évader de sa prison ? Qui sont ses complices alors qu'il avait été arrêté pour une raison anodine, ne semblant pas faire partie d'une organisation quelconque ? Fait-il partie d'une mafia plus large ? L'inspecteur Ferraro devra enquêter aux côtés de Elena Rinaldi, commissaire d'une unité d'élite, et accessoirement son ex maîtresse.


« de toute façon, il n'y avait rien à faire, avec la vie. Qu'elle te plaise ou non, il fallait la vivre. Arrivés là, mieux valait arrêter de jouer les déprimés existentialistes. Nous ne pouvons que proposer notre bonne volonté et notre sourire, ce qui ne fait jamais de mal face aux précipices. » (p. 48)


C'est avec talent que Gianni Biondillo campe ses personnages. Talent dans la psychologie de ses personnages avec cet inspecteur désoeuvré entre son ex-femme, sa fille qui grandit et cette maîtresse sous les ordres de qui il doit collaborer, si possible avec brio , avec aussi Elena, commissaire qui doit diriger des hommes pas toujours enclin à écouter une femme, et enfin Haile, homme perdu dans la jungle italienne dont on découvre l'histoire page après page.


Talent dans l'intrigue également, en multipliant les points de vue le lecteur s'attache non seulement à l'enquête mais aussi au présent et au passé de Haile avec en toile de fond l'immigration clandestine, les trafics de haut vol, la violence, et ces hommes sanguinaires, perdus, aux codes d'honneur facilement transigés.


Talent dans l'observation de la société italienne et des moeurs contemporaines.


Talent dans le style enfin avec des pages au lyrisme brûlant comme ce dernier passage qui fait écho aux premières lignes :



"Il la vit. Ce n'était certes pas celle de son enfance, épaisse comme une couverture, blanche comme le lait, mais c'en était ; elle s'insinuait timidement, on aurait dit qu'elle rentrait à la maison, après une longue absence, on aurait dit un nuage qui avait perdu son troupeau, qui cherchait le repos dans cette vieille cour d'immeubles milanais, mince, fragile, mais c'en était ; elle était là, elle s'étendait, prenait les mesures du bassin de pierre et de crépi, faisait pâlir l'obscurité, lui donnait un air fantastique, se gonflait, humidifiait l'air, la peau, adoucissait les douleurs, émouvait, rappelait la mort et pourtant la fuyait, suspendait le temps, paralysait les choses, les personnes, le monde, interrompait les peurs, les amplifiait, fantasmatique, consolait, racontait et faisait taire, apeurait quand elle se raréfiait, trompait quand elle devenait dense, sculptait avec le givre, se dissolvait avec l'air, effaçait, remémorait, perdait les choses lointaines, les gardait avec elle, éclairait, annulait, blanchissait. Il la vit, étreignant sa fille, et cela lui suffisait. La brume, la brume."




Du grand art !
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La trame a été vue et re vue... Mais l'écriture, les différents styles d'écriture, en font un livre très réussi, rythmé, inventif.
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J'ai eu du mal à entrer dans le roman à cause de l'écriture... Mais une fois que je m'y suis habituée, je ne l'ai pas lâché !!
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