L'exubérance de Gianni Biondillio s'exprime de la première à la dernière page dans une sorte de Po charriant pèle-mêle analyse (assez superficielle) de la société italienne, souvent intéressante grâce aux détails et points de vue, descriptions des quartiers et de leur faune, digressions quelquefois un peu longues pour introduire les personnages, dialogues enlevés n'évitant pas toujours la lourdeur et, presque juste parce qu'il le faut bien, sujets d'enquêtes policières dans lesquelles le banal ou l'insignifiant sont généralement les vrais points d'accès à la résolution des questions essentielles. Soit, analogiquement parlant, un genre de polar-spaghetti puisqu'il suffit de tirer avec suffisamment de persévérance une des extrémités du contenu pour venir à bout de la totalité de l'assiette.
Pas de génie policier, ni de superflic musclé mais des personnages étonnamment bien campés, tous plus humains les uns que les autres, c'est-à-dire plutôt faibles et faillibles mais si attachants, à commencer par Ferraro et Lanza, une vraie trouvaille celui-là!
La mort au coeur démarre comme un diesel et finit en turbo, sauce piquante.
J'ai finalement décidé de plutôt bien aimer, de même qu'on ne peut pas ne pas aimer l'Italie, même quand il pleut.
PS: Petit exercice pour les amateurs de westerns, reconnaître (l'auteur, ni la traductrice, ni l'éditeur ne fournissent aucune aide) l'impérissable parole d'un célèbre cow-boy jouant sa vie dans le duel final et le film de
Sergio Leone dont elle est extraite.