- Si tu as besoin de parler à quelqu'un, me dit-il avant de partir, appelle-moi. Je sais écouter.
Je ne pus réprimer un petit ricanement qui eut l'air de le blesser.
- Rien de personnel, m'empressai-je de le rassurer. Je suis sûre que tu sais très bien écouter, mais je ne sais pas parler.
— Calme-toi, Morgane. Je ne fais rien. Tu récupères, couchée dans ton lit.
J'attrapai le drap et le tirai jusqu'à mes épaules en le tenant des deux mains.
—Je ne te crois pas.
Ses épaules s'affaissèrent.
— Je n'ai rien fait pour mériter ta méfiance.
J'éclatai de rire, un brin hystérique.
— Flash d'informations à ton attention: me tromper afin de pouvoir contrôler mon corps sans être interrompu est une violation de ma confiance.
Il pencha la tête sur le côté, l'air véritablement intrigué.
— J'avais plus d'une raison pour agir ainsi, mais je ne t'ai pas froidement trompée pour satisfaire uniquement mes buts. Tu dois savoir que je suis sincèrement attiré par toi.
Le rire hystérique voulut refaire surface mais je le réprimai.
— Je ne sais rien. Tu peux savoir tout ce que je pense, tout ce que je ressens, tout ce qui est caché sous ma surface. Et je peux savoir ce que tu veux bien me dire. C'est tout ! Est-ce que je suis juste supposée croire sur parole que toute cette scène ne fait pas partie d'une autre manigance ?
Il sourit d'un air contrit mais, si je ne l'avais pas mieux connu, j'aurais juré déceler dans ses yeux une expression blessée.
— Je comprends ton point de vue. Et, non, je ne te demanderais pas, surtout pas à toi, de croire quoi que ce soit sur parole.
-Alors où donc maman et toi avez-vous disparu? demandai-je.
Il me dévisagea calmement.
-Si nous avions voulu que ru le saches, nous t'aurions laissé notre adresse.