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Un livre ou il ne se passe rien? Quelques moments choisis, quelques trames de vies y sont quand meme decrites, mais c'est accessoire, comme une excuse pour planter le portrait de quelques personnages. Trois personnages feminins. L'arriere grand-mere de la narratrice, sa grand-mere, sa tante. Quelques generations d'une famille tres british, tres high society, tres excentrique. Vues du continent elles sont toutes un peu toquees, la grand-mere folle patentee. Et un quatrieme personnage: la narratrice, qui les raconte et cherche a les comprendre.


L'arriere grand-mere, qui se veut la gardienne d'une “bienseance” figee et egoiste, une femme sans coeur et sans reproche qui fait froid dans le dos. Je la verrais bien figurante ou star dans un thriller gothique. La grand-mere fait pitie, habitant (ou habitee par) un monde de fees, d'elfes et de diaboliques sorcieres. Elle finira par etre enfermee en hopital. La tante est surement le personnage le plus emouvant: frivole, amusante, superficielle, aimant le luxe et vivant pour les plaisirs, elle reussit quand meme son deuxieme essai de suicide.


Granny Webster est un livre qui joue avec le lecteur. Ce sont les memoires familiales de la narratrice (il parait que l'auteure s'est inspiree de sa propre famille) mais aussi son essai de comprendre ce qui a peut-etre marque sa propre personnalite. C'est la chronique de la décadence d'une lignee noble mais aussi l'expose des travers de la haute societe britannique. le tout baigne dans beaucoup d'humour, acide et sarcastique, une auto-ironie qui distille des moments d'oppressante melancolie, et en filigrane, une atmosphere obscure, gothique.
Il faut croire que rire du gothique est un sport tres british. Mais ce livre n'est pas reserve qu'aux tenants du Brexit, il peut faire sourire aussi les continentaux.
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"Je ne crois pas avoir jamais rencontré un être humain qui souriait aussi rarement, qui trouvait si peu de quoi l'amuser dans la vie. Elle était fière de son manque d'humour, comme si elle le considérait comme une vertu propre à l'aristocratie écossaise. Si l'humour peut parfois être utilisé comme une défense contre les coups de fouet de la douleur, de l'échec, du désespoir et du deuil en réduisant ceux-ci à l'absurde, l'arrière-grand-mère Webster dédaignait de faire usage d'un tel bouclier qu'elle jugeait tout juste bon pour les "congés payés" (p. 14)

La narratrice, pré-adolescente, raconte deux mois de convalescence auprès d'une arrière grand-mère, Granny Webster, aristocrate irlandaise , vivant seule avec une domestique infirme, Richards... dans une immense
maison glaciale....sans chauffage central...suprême faiblesse pour cette vieille femme inflexible, remplie de principes...d'un sinistre sans nom.... Mais on est d'origine aristocratique ou pas !!!; il faut tenir son rang et être au dessus de la "mêlée"...Une vraie sorcière "anti-vie"....

Cela sera l'occasion pour la narratrice (l'auteure) de remonter l'histoire familiale...

Le père de la narratrice, décédé très prématurément dont elle n'a quasi aucun souvenir... Une tante, Livia, frivole et fantaisiste, adorant sa nièce... mais finira par se suicider... Une grand-mère, fille de la granny Webster, ayant fini à l'asile....Une aristocratie... tentant de maintenir sans succès les apparences, et son rang !!

Caroline Blackwood... a le don de la narration , du détail qui tue...et des descriptions au vitriol !!

J'ai découvert cette auteure... dans les années 80, avec un roman (épuisé) , "Le Destin de Mary Rose"; Ce qui m'avait frappé c'était l' analyse psychologique redoutablement "fouillée", et une sorte d'humour noir, et virulent ! Il est bien dommage que si peu de traductions françaises
de ses textes n'existent !!

En dépit ou grâce... à ce ton au vitriol, cette lecture est prenante... entre ambiance mortifère, et détails qui ne peuvent que provoquer le rire... même si ce dernier est souvent quelque peu jaune !!!

Une romancière au ton original, et difficilement oubliable !!
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La narratrice est une jeune fille de quatorze ans qui fait sa convalescence chez son arrière-grand-mère, à Dunmartin en Irlande. Mais celle-ci a un drôle de caractère et une posture qui fait frémir l'adolescente timide… Malgré la peur qu'elle lui inspire, elle exerce une certaine fascination sur elle et lui donne envie d'en savoir plus sur sa famille.
Une lecture bien sympathique, la plume de l'auteur mélange humour noir et frayeur. Les descriptions de la vieille dame m'ont laissé une drôle d'impression, entre sourire et grimace. Contrairement à ce que laisse penser le titre, l'auteur ne parle pas que l'arrière-grand-mère Webster. C'est aussi le portrait d'une famille qui sombre… Pourtant, j'ai pris plaisir à lire ce petit livre doucement et à découvrir ces personnages burlesques qui paraissent si réels. C'est peut-être parce que l'auteur s'est inspiré de sa propre arrière-grand-mère ?
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Tout d'abord quelques mot sur l'auteure : "Caroline Blackwood est née en 1931 en Irlande du Nord dans le domaine familial de Clandeboye." Sa mère est l'héritière de la richissime famille anglo-irlandaise Guinness (oui, c'est bien une famille de l'Ascendancy anglo-irlandaise !). Je résume en disant qu'elle a eu une vie passionnante et bien remplie. Elle est décédée en 1996 d'un cancer. Great Granny Webster (titre original) a été publié en 1977 et fut sélectionné pour le fameux Book Prize. Mais Caroline a publié tout un tas d'ouvrage qui ne sont hélas pas publié en France. Et je dis tout de suite que c'est bien dommage !! Celui-ci est une réédition et c'est une excellente initiative de la part du Livre de Poche.

En effet, c'est tout juste un régal d'humour noir et d'ambiance victorienne gothique à souhait, bien que ça se déroule au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C'est une succession de portraits, tout plus excentriques les uns que les autres, mais chacun à leur manière. Tout d'abord la fameuse arrière grand-mère, lugubre à souhait, "délabrée et proche de la tombe" (du moins au premier abord), vivant à Hove, dans la banlieue de Brighton, dont la maison n'a pas respiré l'air du dehors depuis au moins l'ère victorienne (j'exagère à peine), servi par une unique domestique borgne. En fait cette archi-vieille vit dans son monde imaginaire, elle est limite autiste dans son comportement, ne sortant jamais, vivant en recluse sur son fauteuil, observant d'un oeil condescendant cette nouvelle génération qui profite des congés payés. Néanmoins, elle a, semble-t-il, à sa manière bien particulière, une forme d'affection pour son arrière petite-fille. Pour preuve de son amour, elle lui léguera un lit à baldaquin décoré d'un ananas. Ridicule à souhait. La vieille dame sera gothique jusque dans sa mort.... qui est un moment d'anthologie savoureux à la toute fin du roman.

Une large évocation est faite de la grand-mère Dunmartin, complètement fêlée, mais il faut dire que quand on a eu comme mère Madame Webster, il y a de quoi. Je reprocherai juste quelques longueurs dans l'évocation de cette grand-mère et du manoir usltérien Dunmartin dégoûtant à souhait et au-delà de l'imaginable.

Je ne vais pas vous raconter chacun des personnages mais je dois bien avouer que ce tout petit livre d'à peine 160 pages est un délice. Avis aux amateurs d'ambiance victorienne et d'humour noir.
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[...]j'ai adoré ce petit bouquin. Il me semble décrire la décadence d'une famille bien comme il faut. Encore que, pour qu'il y ait une décadence, il faut qu'il y ait eu une apogée, ce que le livre se garde bien de raconter. Il n'est finalement que délicieusement méchant ce qui, comme vous le savez, me rend infiniment joyeuse. Oui, c'est comme ça, méchanceté bien écrite est joie du lecteur. Et gentillesse mal écrite ruine de l'âme, assurément.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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«Granny Webster» est un livre étrange. À regarder la couverture, le titre, à lire la biographie mondaine de Caroline Blackwood, son auteure, on se dit vaguement, avec quelques préjugés, que l'intrigue ne nous empêchera pas de dormir.

En fait, on est tout à fait inquiété par cette lecture, et cette inquiétude ne se dissipe absolument pas lorsque l'on referme le livre. Il semble même que l'éditeur soit de mèche avec l'écrivaine par delà le temps puisque la dernière page est aussi la dernière du volume. Vous voudriez tourner le feuillet, ne serait-ce que pour vous ressaisir, mais c'est la quatrième de couverture que vous avez entre les doigts. Dommage…

«Granny Webster» est étrange pour bien des raisons.
Pour cette narratrice dont ne sait rien, si ce n'est qu'elle doit être un peu asociale pour que sa tante qui rappelle le personnage de Tante Mame lui reproche son mutisme exacerbé.
Pour cette narration qui semble conduire fatalement à un dénouement spectaculaire mais (attention, un spoiler va suivre) qui ne débouche sur rien. On s'attend à ce que de l'incroyable se produise, que le passé parle enfin, que les secrets soient découverts, mais non.
Sans doute à cause de cette narratrice, qui ne le veut peut-être pas vraiment, qui nous dit bien ce qu'elle veut.

Étrange parce que si le roman ne comporte guère de péripéties, le lecteur pourtant est captivé par la généalogie de cette famille éclatée. L'héroïne est envoyée en convalescence chez son arrière-grand-mère, à 14 ans. Une aïeule victorienne, très dure, qui n'évoque le père de la jeune fille, tué en Birmanie, qu'au moment du départ...
Ensuite, la jeune personne vieillit, on le comprend, nous relate les discussions qu'elle mène avec les proches de ses parents, semble-t-il pour en apprendre davantage sur ce père dont elle ne garde aucun souvenir. Des proches qui lui parlent essentiellement de sa grand-mère, devenue folle, persuadée d'être une fée, haïssant ses enfants. On est complètement happé par le récit, et, encore une fois, comme souvent dans la littérature anglaise, par l'importance extrême d'une demeure qui est au centre de celui-ci (évidemment, on pense à «Rebecca»…), celle de Dunmartin Hall. Cela m'a fait songer plus d'une fois au livre de Sarah Waters, qui, sur le même principe, m'a fait languir tout au long de son «Indésirable» : une demeure ancestrale, délabrée, après la Seconde Guerre Mondiale, la gentry britannique qui vit ses dernières heures dans tous les sens du terme…
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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attention, chef d'oeuvre ! Un très beau portrait de famille, dérangeant, sinistre et plein de folie. Humour anglais décapant en prime.
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Dans ce roman, paru en 1977, l'auteure nous décrit plusieurs membres d'une famille qu'on qualifierait aujourd'hui, à tout le moins, de dysfonctionnels.
D'abord, l'arrière-grand-mère, qui donne son titre au roman, une vieille femme austère, froide et figée, dans une demeure qui l'est tout autant qu'elle, où son arrière-petite-fille, adolescente, va passer un certain temps, convalescente.
La tante de la jeune fille, Lavinia, dont on nous dresse ensuite le portrait, n'est guère plus équilibrée. Fêtarde, fantasque, instable et suicidaire, vivant dans un luxueux appartement moderne (selon l'époque) de Chelsea, elle paraît comme l'antithèse de Granny Webster.
Enfin, il y a la grand-mère : carrément folle, du moins par intermittence, vivant dans une énorme demeure glaciale et délabrée en Irlande du Nord, et se réfugiant dans un monde imaginaire, celui des elfes et des fées.
Avec une belle plume, littéraire, Caroline Blackwood nous brosse ces portraits de femmes, toutes trois malheureuses, chacune à leur façon : enfermées dans leur solitude.
On passe d'une atmosphère à une autre. Celle d'un roman presque victorien, aux accents gothiques, puis subitement nous voici au coeur des Seventies, avec un personnage aux moeurs débridées vivant dans un décorum clinquant.
J'ai lu ce roman sans déplaisir, mais curieusement sans être surpris à aucun moment, avec des impressions de déjà-vu (figures victoriennes, images des années 1970).
L'auteure nous décrit ses personnages avec une certaine distance et finalement peu d'empathie. Aucun n'a suscité chez moi un attachement quelconque, sinon une certaine commisération. Je les ai vus "à distance", comme j'ai lu ce roman, "à distance", sans vraiment m'y attacher. Et je pense pas en garder un souvenir profond, ni même en garder le simple souvenir. Bien écrit, mais anecdotique.
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Envoyée en convalescence, une jeune fille se retrouve chez son arrière-grand-mère au bord de la mer. Une ancêtre victorienne, figée dans les conventions et qui aura passé sa vie à la voir passer et non la vivre.
Caroline Blackwood est une descendante de la famille Guiness. Elle raconte sa famille, ses secrets, suicide, solitude, conventions qui étouffent.
Le texte a vieilli. Ecrit dans les années 1970, l'histoire et le style sont désuets.
Cela sent la règlement de compte.
Mais Caroline Blackwood a été la compagne du peintre Lucian Freud et sa vie, peut-être faite d'errances, a été la sienne, vécue intensément.
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Ce livre est semblable à une boite de chocolats fourrés aux amphétamines. F.Wyndham -Sunday Times-
Jubilatoire et très drôle
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