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Bret Blevins (Illustrateur)
EAN : 9781534308701
128 pages
Image Comics (22/01/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Stellar was taken as a child and transformed into the ultimate weapon, one that would end an intergalactic war. She succeeded...at everything except finding peace.

Reduced to a bounty hunter, she scours the worlds she’s broken, searching for redemption. But there are other weapons loose in the galaxy, who just can’t leave the war behind them.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Jospeh Keatinge, dessinés, encrés et mis en couleurs par Bret Blevins, avec un lettrage réalisé par Rus Wooton. La page de garde indique que le personnage a été créé par Robert Kirkman & Marc Silvestri.

Sur une autre planète, vraisemblablement dans un futur lointain, Stellar marche vers le bureau des primes, avec son prisonnier Melan Karkinos, enchaîné, qu'elle tire derrière elle. Derrière eux, se trouvent un vaisseau spatial qui s'est écrasé, un robot géant éventré, une statue gigantesque en pierre dont les parties sont brisées et éparpillées. Karkinos essaye d'engager la conversation avec Stellar, mais elle ne répond que brièvement. Ses phrases laissent sous-entendre qu'elle a été une guerrière qui a donné la mort à beaucoup d'opposants, parfois au cours de véritables massacres. Elle arrive enfin au bâtiment qui abrite le bureau où elle peut réclamer la récompense sur la tête mise à prix de son prisonnier. le bureaucrate lui répond que si elle n'est pas enregistrée et reconnue par le gouvernement en place, il ne peut pas lui verser de prime. En entendant cela, Karkinos lui suggère de la libérer. Elle lui flanque une bonne dérouillée, et repart avec lui, toujours en le traînant par sa chaîne. Elle le ramène jusqu'au vaisseau qui s'est écrasé, en fait fiché dans la poitrine d'un extraterrestre géant. Elle y retrouve un fichier qui contient des indications sur l'équipage : Umbra, Aphelion, Apogee, Zenith et elle-même. Elle localise l'endroit où elle veut se rendre grâce au système de navigation de l'appareil.

À une autre époque, sur une autre planète, Stellar s'était écrasée sur la place d'un village, sans blessure. Interpellée par un autochtone, elle avait indiqué qu'elle venait délivrer un avertissement. Au temps présent, Stellar a atteint l'endroit qu'elle souhaitait, avec toujours son prisonnier. Elle salue Therrick, le maître des lieux. Il dirige une sorte de ferme qui se double d'un orphelinat. Il explique à Stellar que les conditions de vie de cette petite communauté se dégrade au fur et à mesure du temps qui passe, avec moins de nourriture, moins d'eau potable. Il indique à Stellar que 16 mois ou 9 semaines ont passé depuis son départ. le soir, Stellar monte sur une hauteur pour regarder la plaine en contrebas. Elle se souvient de la fois où elle s'y était écrasée, poursuivie par 3 individus portant une combinaison similaire à a sienne : Umbra, Apogee, Aphelion.

Le concept de ce personnage a été créé par Robert Kirkman (studios Skybound) et Marc Silvestri (studios Top Cow) pour un épisode pilote paru en 2009, avec 4 autres pilotes créés par les mêmes auteurs. L'épisode pilote de Stellar était dessiné par Bernard Chang. 9 ans plus tard, Robert Kirkman confie ce personnage à Joe Keatinge (par exemple scénariste de la série Shutter, dessiné par Leila del Luca) et à Bret Blevins, dessinateur d'épisodes de la série New Mutants (scénario de Louise Simonson) et de la série The Bozz Chronicles (scénario de David Michelinie). Il s'agit donc d'une histoire complète qui ne nécessite pas d'avoir lu l'épisode pilote pour comprendre. Au fil des séquences, le lecteur comprend que Stellar a été enlevée de son milieu d'origine et transformée génétiquement pour devenir une soldate dotée de capacités surhumaines. Elle a suivi ce programme avec 4 autres individus : Umbra, Aphelion, Apogee, Zenith. Petit à petit, il apparaît que ces individus sont incapables de lutter contre leur vocation de guerrier, et que les conflits les rattrapent toujours. Il apparaît également que Zenith cherche à se venger de Stellar coûte que coûte, ou tout du moins à lui faire mal par tous les moyens, jusqu'à l'acharnement. Il faut donc un peu de temps pour comprendre cette dynamique qui structure le récit. En démarrant le troisième épisode, le lecteur se demande s'il n'a pas raté une page ou deux. le même ressenti se produit avec le début du quatrième épisode. Il faut un peu de temps pour comprendre ce qui provoque cette forme de rupture dans la narration de l'intrigue.

Selon toute vraisemblance, dans la production pléthorique d'Image Comics dans les années 2010, le lecteur n'est pas venu par hasard à cette histoire. Il se peut qu'il cherchât une histoire de superhéros dans un contexte de science-fiction, influencé par la couverture. Il ne s'agit pas d'une histoire de superhéros, à peine d'une histoire de supersoldat, car cette composante reste en arrière-plan. Il faut même que le lecteur fasse un effort conscient pour se souvenir que Stellar fut une soldate, et qu'il fasse le lien avec son comportement. Il est plus probable que le lecteur ait admiré Bret Blevins dans ses travaux précédents, et qu'il souhaite retrouver ce dessinateur qui avait une forte personnalité graphique, en particulier en représentant des silhouettes humaines et des visages assez effilés, presqu'étirés, ce qui leur donnait une apparence assez inquiétante. Sur la couverture VO, le lecteur peut voir une trace de cette propension à allonger les visages. Il constate que Bret Blevins s'est occupé de toute la partie graphique (dessin, encrage couleur) et il a déclaré dans des interviews qu'il avait disposé du temps nécessaire pour pouvoir peaufiner ses pages.

Tout le long du récit, Bret Blevins dessine les personnages de manière plus classique, sans allongement de silhouette ou de visage. Dès la première page, le lecteur apprécie le soin apporté aux décors et aux angles de prises de vue, avec une complémentarité impressionnante de la mise en couleur. Au long de ces 6 épisodes, l'artiste montre donc de nombreux environnements : site de naufrage d'un vaisseau spatial (avec une forme d'humour discret dans l'agencement des décombres et des cadavres), étrange caverne d'Ali Baba pour l'orphelinat, déserts rocheux, cité lumineuse, pavillon isolé, belle plage. Il faut que le lecteur prenne un peu de recul pour se rendre compte que Blevins peut ne pas représenter d'arrière-plan plusieurs pages durant. Il ne s'en aperçoit pas forcément car même pendant ces séquences, les pages continuent à présenter un intérêt visuel. le dessinateur fait en sorte que les personnages occupent alors la majeure partie de la surface des cases considérées, et les camaïeux de couleurs installent une ambiance qui nourrit la narration visuelle. En outre, le dessinateur varie le découpage de ses planches en fonction de la nature de la scène, avec des cases sagement disposées en rangée, ou des cases de la largeur de la page, allant jusqu'à une page compte 16 cases de taille identique, à raison de 4 cases sur autant de lignes.

Bret Blevins sait donner une présence peu commune à ses personnages. Alors que Stellar porte une combinaison moulante pendant les 2 tiers du récit, il évite d'insister sur son postérieur ou sa poitrine, mettant plutôt en avant sa force et son visage. le lecteur retrouve un peu de l'intensité des regards qu'il y avait dans les dessins de Blevins dans les années 1985/1996. C'est encore plus flagrant sur le visage de Zenith, ce qui induit un doute dans l'esprit du lecteur qui ne sait plus trop s'il a un visage si marqué parce que c'est une expression de sa personnalité ou parce que ce sont les traits de sa race, ce qui sert fort bien le scénario. Bret Blevins réussit aussi bien les scènes d'action, fort bien rehaussées par les couleurs, que les séquences de dialogue et les scènes plus calmes. le lecteur peut se projeter dans les environnements de science-fiction sans avoir l'impression de décors en carton-pâte, et il ressent la volonté des personnages en place. Il ne s'attend pas forcément à ce que les combats physiques aient autant d'impact, et pourtant Blevins réalise quelques cases proches du gore quand Stellar ou ses compagnons se servent de leur force augmentée.

Le lecteur se laisse donc gagner par le charme discret et sophistiqué des dessins de Bret Blevins, même si l'histoire ne lui semble pas toujours claire. Il faut un peu de temps pour qu'il s'assure de la logique temporelle d'une scène à l'autre, et qu'il n'a pas perdu le fil quand il se produit une solution de continuité. Joseph Keatinge parie sur le fait que ses lecteurs sont à même de conserver en tête les sous-entendus, à commencer par le fait que Stellar est une jeune femme qui a subi un processus la transformant en supersoldat. En effet s'il ne fait pas cet effort conscient, il n'est pas sûr qu'il comprenne ce qui la motive à se comporter de la sorte. Par ailleurs, il se produit plusieurs sauts dans le temps et dans l'espace, et là encore charge au lecteur de formuler le lien logique. Sous cette réserve, il assiste alors à la tragédie d'un individu qui a perdu sa raison d'être, car il n'y a plus de guerre à mener… sauf contre un individu qui est lui aussi tourmenté par le besoin de trouver une nouvelle raison de vivre. Considéré sous cet angle, l'histoire prend une dimension d'une rare cruauté à condition d'accepter de jouer le jeu d'imaginer le ressenti des 2 principaux protagonistes.

Ce tome constitue une belle surprise puisqu'il correspond au retour inespéré de Bret Blevins aux comics. Même s'il a abandonné les tics graphiques qui ont établi sa renommée 20 ans plutôt, il réalise des planches présentant une belle qualité esthétique, avec une narration fluide, bien équilibrée entre spectaculaire et intime. L'intrigue en elle-même nécessite une participation active du lecteur pour envisager les motivations des 2 principaux personnages, voire même une projection dans leur situation pour comprendre leurs réactions et leur comportement. En fonction de ce qu'il attend le lecteur peut prendre plaisir à de beaux visuels pour une histoire de science-fiction originale (4 étoiles), ou estimer que le parti pris narratif de Joseph Keatinge ne suffit pas pour que les personnages s'incarnent (3 étoiles).
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critiques presse (1)
Sceneario
28 décembre 2018
On est réellement pris dans l'intrigue, mais on garde tout du long le sentiment de rester en retrait de l'histoire, de ne pas avoir tout les éléments en main, que ça ne va pas jusqu'au bout... Et c'est un peu dommage, car il y a un vrai univers qui s'ouvre à nous.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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