Nous, les vivants

Ce livre m'a attirée par le contraste entre son titre "Nous, les vivants" et sa photo de couverture vertigineusement vide.

Grâce à une écriture simple mais élégante, Olivier Bleys nous transporte dans les Andes aux côtés du narrateur, Jonas, pilote d'hélicoptère qui se retrouve coincé dans le refuge de haute montagne Maravilla. Il y cohabite avec le gardien du refuge ainsi qu'avec un garde-frontière de passage. La vie et les conversations s'organisent entre essentiel et insignifiant.

Le lecteur est bien au chaud dans le refuge pour découvrir le spectacle grandiose. La tempête soulève la neige et la colle, épaisseur après épaisseur, à la baie vitrée surplombant le vide.

Le roman ne raconte pas uniquement le récit du quotidien esseulé dans l'immensité blanche et hostile, en haut d'une falaise gris anthracite battue par les vents violents et glacés. C' est en réalité le récit d'un chemin initiatique. le renoncement permet d'accéder à l'essentiel, soi, mais aussi de s'en libérer.




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Lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman, je n'ai pas pris la peine de lire le résumé, je savais juste que l'histoire se déroulait dans un refuge des Andes, à la frontière entre l'Argentine et le Chili.

Jonas, pilote d'hélicoptère, est envoyé ravitailler le refuge de Maravilla. Une tempête le bloque avec les deux autres hommes et à partir de là, j'ai mis un moment à comprendre où l'auteur voulait en venir.

Non, non, oubliez les récits d'anthropophagie, de survivalisme ou plus trivial de partouze entre mecs. Rien de tout cela, malgré tout, il y avait comme une atmosphère bizarre dans le récit, comme si tout contribuait à retenir Jonas, le pilote, dans le refuge.

Le récit se lit assez vite, le style est simple, sans pour autant être simpliste. Les décors sont assez bien décrits et l'auteur arrive sans problème à nous immerger dans la neige, le froid et l'immensité des montagnes. La Nature est un personnage à part entière et ne pas l'écouter serait dangereux, à cet endroit.

Si Jonas, le pilote, est normal, les personnages du refuge, par contre, ne sont pas banals du tout. Surtout le vérificateur de frontière, Jésus (non, je ne ferai pas mon mauvais jeu de mots qui pourrait choquer les gens).

Tu fais quoi dans la vie ? Ben, je vérifie la frontière entre l'Argentine et le Chili… Ben mon vieux ! Déjà que tu ne portes pas un prénom des plus facile… Même si, en Amérique du Sud, il soit plus courant que dans nos contrées.

Ce roman est un huis-clos qui ne devient jamais oppressant, sauf lorsque l'on se demande si tout n'est pas en train de se liguer contre Jonas, l'empêchant de quitter cette montagne.

L'élément fantastique semble être tout proche et pourtant, non, rien de fantastique, dans le fond. Mais la chute pourrait être brutale, si on ne la voit pas venir… Je l'avais pressentie, malgré tout, ce fut un choc de constater que j'avais raison.

Un roman bizarre, que j'ai lu sans vraiment l'apprécier, mais sans le détester. Pas d'ennui ressenti, juste zéros émotions.

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Absolument sublime !
Une écriture magnifique, brillante. Un roman au ton posé, calme. Aux images d'air pur, de nature, de beauté des grandes hauteurs Andines. Ça m'a fait du bien ! Une ambiance de silence et de solitude. Mais aussi la difficulté du terrain, l'éloignement de toute civilisation, qui s'étiole peu à peu.

Et la question ! On avance... mais où va-t-on ? Pourquoi y va-t-on ? C'est un mystère. On est enveloppé d'une curiosité envoûtante, effrayante parfois, qui imprime avec force et certitude sa marque à chaque pas... dans la neige.

Ce récit est une question qui s'étire tout au long d'une expédition. La réponse ... au dernier pas ! Si vous n'aimez pas ce qui se devine d'avance, alors vous serez servi ! Je ne divulgacherai rien aux futurs lecteurs.

Jonas, tout comme le personnage biblique homonyme, se trouve coincé dans un autre monde, étrange, insaisissable et plutôt hostile. Puis, il est embarqué à son insu par Jésus dans une expédition à travers les hautes montagnes andines. Longue et difficile marche dont on ne comprend vraiment ni le but ni l'utilité... délimiter les frontières entre Argentine et Chili … !? Une entreprise qui parait absurde tant elle menée avec peu de moyens et imposant aux marcheurs de braver tant de difficultés.

Alors, une question philosophique m'est apparue : Mais n'est-ce pas notre destin à tous d'être arrivés à la vie sans le vouloir, et de devoir parcourir le chemin qu'elle nous impose quels que soient les difficultés, voire les absurdités qu'elle nous révèle jour après jour ?

Jésus se montre toujours directif, sans émotion, très calme. Il est très énigmatique. Son nom est déjà révélateur du mystère qu'il incarne. Petit à petit, mine de rien, il parvient à faire rentrer Jonas dans une autre dimension, la sienne.
C'est effrayant de voir à quel point, il parvient à dénuder Jonas de quasiment tout, une très grande partie de sa volonté, de sa combativité, de sa réflexion, de son identité, de son histoire, de ses souvenirs, d'une grande partie de son matériel, de sa bienséance, de ses repères spatio-temporels. Jésus impose un certain vide, l'environnement des hauteurs andines y participe.
Jonas étant devenu quasiment aliéné, Jésus lui montre la dernière partie du chemin, de l'autre côté de la frontière, là où l'on va seul …

Le refuge de Maravilla située à 4 200 mètres dans les Andes est pris dans la tempête. Un pilote d'hélicoptère venu le ravitailler se retrouve coincé.

C'est là que nos trois personnages, le pilote, le gardien et un ingénieur des frontières vont cohabiter. Dans ce coin isolé du monde, ces trois hommes sont-ils encore de ce monde ?

Olivier Bleys nous fait voyager de la réalité au rêve et c'est une belle histoire.

Il me souvient avoir lu des livres à l'atmosphère étrange. En particulier un roman néerlandais (je crois me souvenir) qui traitait de la traversée de la Mer du Nord par un père et sa fille sur un voilier. L'affaire commençait bien et se terminait dans un étrange malaise dû à la difficulté pour lecteur de distinguer le plausible de l'imaginaire.

Si vous aimez que l'on vous raconte une histoire et que cette dernière, progressivement, vous fasse littéralement décoller, glisser sur "l'autre versant des choses" et vous invite à poursuivre, longtemps après avoir refermé le roman, le voyage initié par le livre, alors vous aimerez ce "Nous, les vivants".

Frontière, limite, versant, étrangeté : tout cela est fort bien rendu tout comme la transition entre le début et la fin du voyage ; le dépouillement du style sert bien le propos de l'auteur qui flirte parfois avec l'expression poétique..

L'éditeur (c'est son rôle) nous parle sur la quatrième de couverture d'envoûtement. le terme est trop fort sans doute, mais en tout cas le charme opère au fur et à mesure que la lecture progresse et l'on reste admiratif de la façon avec laquelle l'auteur nous emmène si loin de nos bases (c'est le cas de le dire !).

Je ne vous dis rien de l'histoire si ce n'est qu'elle est contemporaine et se situe dans la Cordillère des Andes. En refermant le livre, vous vous direz sans doute, comme moi, qu'elle est universelle.

Étonnant roman mélangeant à merveille l'aventure en montagne et le fantastique.
On se laisse complètement surprendre par le dénouement !

Roman de montagne atypique qui mêle plusieurs genres pour un beau résultat qui aurait pu être encore meilleur avec quelques pages de plus pour donner une fin moins abrupte.

Un début avec des descriptions fracassantes du changement de temps en montagne, avec le déchaînement des éléments, orage, tempête, neige, pouvait laisser supposer une suite paisible dans le refuge. Et finalement, non. Débute alors un huis clos pathétique entre trois personnes, dans le refuge, avec le gardien -- on ne connaîtra ni son prénom, ni son nom, le héros, Jonas et le vérificateur de frontière, Jésus, qui marche sur la neige profonde sans y enfoncer, tel un autre Jésus sur les eaux du lac de Tibériade..

Immédiatement, les images bibliques se mettent en place, Jonas enfermé dans le refuge-baleine, et le prophète Jésus qui l'invite à le suivre, en le laissant grandir, durement souvent, pour trouver le passage. La citation de l'Evangile de Luc, en tête du dernier chapitre, vient conforter la dimension mystique que prend le roman à ce stade de l'arrivée sur la frontière, allant jusqu'à la statue du Christ, Rédempteur des Andes, dans un festival où réalité et onirisme ne peuvent être départagés.

Ainsi, l'auteur laisse à chaque lecteur la possibilité d'interpréter la fin à sa convenance, m'amenant presque à reconsidérer mon propos du début de cette critique sur le caractère abrupt de cette fin. Mais, nous sommes en haute montagne et la chute devait sans doute être brutale.

Un mot pour terminer sur le cadre grandiose des sommets andins, omniprésents dans l'histoire, qui lui donnent une dimension fantastique allant parfaitement de pair avec ce côté mystique que l'on peut ressentir vers les sommets.

Et puis, conclusion par le titre dont, finalement, j'ai ressenti la portée en refermant ce livre : Nous, les vivants. Qui sont et où sont les morts?

Une randonnée en hélicoptère qui tourne mail. Un mystérieux Jésus qu'il faut suivre pour échapper à son destin, ou pas...

Jonas est pilote d'hélicoptère, chargé de ravitailler les refuges dans les montagnes hostiles des Andes. Maravilla est l'un d'eux, planté dans un décor acéré de parois et d'à-pics et perché à 4200 mètres d'altitude. Il est accueilli par le gardien et un autre homme, nommé Jésus et chargé d'une étrange mission : surveiller la frontière entre l'Argentine et le Chili. Or, sur place, une tempête va le bloquer au refuge pour un temps qui semble s'éterniser. Et tandis que les journées s'écoulent dans la monotonie d'un horizon bouché par la neige, le souvenir de sa femme et de sa fille ne cesse de le hanter.

« Nous, les vivants » est un court roman d'Olivier Bleys. L'intrigue est d'emblée aussi prenante que dépaysante. Avec une écriture ciselée, l'auteur décrit des paysages vertigineux de rudesse et de beauté dans lesquels l'homme est ramené à l'humilité de sa condition. Sous la plume riche d'Olivier Bleys, la neige, la glace, le givre se parent de diamant et leur chatoiement vient supplanter – un temps – leur dureté à l'égard de toute vie.

Nous suivons le voyage de Jonas jusqu'au refuge, puis son isolement en son sein et la détresse qui grandit en lui au fur et à mesure du temps qui s'écoule. Peu à peu et insidieusement, la tonalité de l'intrigue change, des éléments surnaturels s'immisçant çà et là. le récit semble alors osciller à la frontière – ténue – entre le réel et le rêve.

Et, tandis que la tempête cingle au dehors, piégeant ses occupants au-dedans, les contraignant au spectacle des bourrasques, tout aussi terrifiant que fascinant, le roman nous emporte dans le tourbillon de ses pages, nous capturant dans ses rets, nous captivant et envoûtant… jusqu'au final, surprenant et puissant !

Jonas est marié avec Catalina et a une petite fille Rosario. Il est pilote d'hélicoptère sur la base de Uspallata dans les Andes.

Il vient en aide aux alpinistes en difficulté et ravitaille les refuges inaccessibles comme celui de Maravilla perché à 4200 mètres d'altitude.

Il part donc en mission de routine et retrouve à Maravilla le gardien du refuge et un personnage mystérieux, Jésus, en mission de vérification des frontières entre le Chili et l'Argentine.

Parce qu'il se laisse tenter par un thé avec les deux hommes il se retrouve bloqué par une tempête de neige dans l'impossibilité de décoller.

Le lendemain les 3 hommes commencent à dégager l'hélico par grand froid, pour se réchauffer ils boivent de l'alcool local mais tournées après tournées ils finissent totalement saouls et le pilote reste une nuit de plus au refuge.

Tout commence de manière très réaliste et petit à petit l'auteur introduit des détails surprenant (le premier que j'ai relevé c'est que Jésus ne s'enfonce quasiment pas dans la neige alors que les deux autres y sont à mi cuisse...)

Le pilote perd les notions de temps et d'espace la radio du refuge ne fonctionne pas, la photo de sa femme et de sa fille s'efface petit à petit.

Il parvient à redémarrer l'hélico et a décoller mais il n'arrive pas à sortir de la vallée et revient toujours sur le refuge comme aimanté. Après le crash de l'hélico il est sauver par le gardien du refuge qui le soigne et Jésus l'emmène avec lui sur les traces de la frontière en pleine cordillère des Andes. Commence une randonnée initiatique qu'ils vont finir totalement nu après avoir abandonné petit à petit la totalité de leur matériel.

Ils se rendent au passage des anges où la frontière semble floue et Jésus pousse le pilote à franchir ce passage seul.

C'est un récit très onirique qui part d'une base bien réelle et réaliste et qui dérive totalement vers une forme de conte, un véritable voyage initiatique pendant lequel le héro se dépossède de ses biens et de toutes ses attaches pour franchir "le passage".