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EAN : 9782226326072
192 pages
Albin Michel (22/08/2018)
3.32/5   56 notes
Résumé :
Perché dans les Andes à 4 200 mètres d’altitude, le refuge de Maravilla défie la raison. C’est là, au ras du vide, que Jonas, un pilote d’hélicoptère venu ravitailler le gardien, se trouve bloqué par une tempête.

Dans la petite maison cernée par les neiges, il fait la connaissance d’un personnage étrange prénommé Jésus que l’on a chargé de surveiller l’improbable frontière entre l’Argentine et le Chili. Commence alors, dans l’immense solitude des mont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous partez dans les Andes avec Olivier Bleys, quelque part à la frontière du Chili et de l'Argentine, vous rencontrerez une ambiance onirique et méditative sur la condition humaine qui nous rappelle avec bonheur des grands romans.

Des héros confrontés à une nature infiniment supérieure et implacable y jouent leur destin d'être Humain. C'est le cas de l'océan, pour un pêcheur cubain d'Hemigway, c'est le cas de la haute montagne avec les éléments déchaînés, d'un fameux écrivain pionnier de l'aéropostale. Je crois que ce roman là s'inscrit dans cette belle tradition.

Dans cette histoire, Jonas, pilote d'hélicoptère part ravitailler un refuge et reste cloué sur place par le mauvais temps. Suit un étrange huis clos avec le gardien du refuge, et le vérificateur de la frontière prénommé Jesus. Perte des repères temporels, attente, symbolique très forte de la frontière, aux confins du conte fantastique intervenant dans le récit d'aventures. On reste cloué à sa lecture pour avoir le fin mot de tout cet irrationnel, qui surgit progressivement et on est bercé par la poésie du texte.

Un court roman qui laisse pensif , je crois que je vais relire Saint Exupéry...

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Roman de montagne atypique qui mêle plusieurs genres pour un beau résultat qui aurait pu être encore meilleur avec quelques pages de plus pour donner une fin moins abrupte.

Un début avec des descriptions fracassantes du changement de temps en montagne, avec le déchaînement des éléments, orage, tempête, neige, pouvait laisser supposer une suite paisible dans le refuge. Et finalement, non. Débute alors un huis clos pathétique entre trois personnes, dans le refuge, avec le gardien -- on ne connaîtra ni son prénom, ni son nom, le héros, Jonas et le vérificateur de frontière, Jésus, qui marche sur la neige profonde sans y enfoncer, tel un autre Jésus sur les eaux du lac de Tibériade..

Immédiatement, les images bibliques se mettent en place, Jonas enfermé dans le refuge-baleine, et le prophète Jésus qui l'invite à le suivre, en le laissant grandir, durement souvent, pour trouver le passage. La citation de l'Evangile de Luc, en tête du dernier chapitre, vient conforter la dimension mystique que prend le roman à ce stade de l'arrivée sur la frontière, allant jusqu'à la statue du Christ, Rédempteur des Andes, dans un festival où réalité et onirisme ne peuvent être départagés.

Ainsi, l'auteur laisse à chaque lecteur la possibilité d'interpréter la fin à sa convenance, m'amenant presque à reconsidérer mon propos du début de cette critique sur le caractère abrupt de cette fin. Mais, nous sommes en haute montagne et la chute devait sans doute être brutale.

Un mot pour terminer sur le cadre grandiose des sommets andins, omniprésents dans l'histoire, qui lui donnent une dimension fantastique allant parfaitement de pair avec ce côté mystique que l'on peut ressentir vers les sommets.

Et puis, conclusion par le titre dont, finalement, j'ai ressenti la portée en refermant ce livre : Nous, les vivants. Qui sont et où sont les morts?



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Décidément, Olivier Bleys aime nous emmener dans des pays au froid polaire : après la Sibérie de « Concerto pour la main morte », et le village glacé de Mourava, nous voici à plus de 3800 mètres d'altitude, dans les solitudes enneigées de la Cordillère des Andes, là où elle fait office de frontière entre le Chili et l'Argentine. Et nous sommes au refuge Maravilla (consonances similaires, et petit clin d'oeil de l'auteur : maravilla = merveille en espagnol, ce que la suite va - ou non - confirmer...).

Des choses étranges et comme prémonitoires, il y en a un certain nombre dans la vie de Jonas. Sa mère a rencontré son père grâce à un nid de poule jamais réparé dans la chaussée, résultat du gel et de la fonte de la glace. La ville d'Uspallata fleure bon le benzène et l'huile chaude et on y meurt fréquemment de cancer. Pourtant, elle est environnée de hautes montagnes que personne ne regarde plus depuis longtemps, non plus pourvoyeuse d'oxygène, juste obstacles à la circulation.

Quand Jonas est venu au monde, un peu plus tard, une escadrille d'hélicoptères, tels des anges protecteurs, ont survolé sa maison. Devenu adulte, pour faire vivre sa femme Catilina et sa petite fille Rosario, il est devenu pilote d'hélico, livreur de refuges d'altitude et sauveteur de blessés en haute montagne. Il aime « prendre le ciel », comme le marin prend la mer et ce jour-là, il s'envole, confiant, vers un refuge pour livrer le gardien. Un regard rapide vers Rosario, la promesse que papa sera là pour lui faire le bisou du soir et le voilà parti.

Mais rien ne se passe comme prévu. Il trouve sur place un étrange personnage nommé Jésus (en milieu hispanique, ce n'est pas un prénom rare) qu'il nomme « Le Prophète ». Et les faits étranges s'accumulent comme autant d'indices : la tempête se déchaîne alors que rien ne l'annonçait, l'hélico est recouvert de glace, la radio ne fonctionne plus et quelle que soit la fréquence, on entend la même musique de Haydn : « L'Horloge » (on pense au poème de Baudelaire sur l'inéluctable fuite du temps), le gardien s'enivre de multiples verres de piscos, un alcool fort, Jonas découvre d'étranges lampions multicolores dans un meuble : tout dans cette cabane en bois perdue au milieu des neiges, semble lourd de menace...Il est comme pris sous la coupe du gardien et du Prophète, avec le vieux chien Coca, une sorte d'encerclement amical dont il voudrait s'échapper. Il refuse le rond de serviette (ce « collier d'esclavage » que lui offre le gardien. En vain. le piège se referme sur lui.

Et quand enfin, il réussit à faire redécoller son hélico, le roman quitte le monde de l'étrange pour basculer dans un univers onirique, mystique, poétique qui nous tient en haleine. Car que signifie cette étrange mission que le Prophète, présenté comme « vérificateur de frontière », impose à Jonas, tout d'abord rétif, puis soumis, enfin pénétré d'une sorte de grâce toute nouvelle ? La portée du roman nous apparaît progressivement.

Ce livre ne manque pas de charme, tant par son écriture que par les images qu'il propose et la voie qu'il ouvre devant le personnage. Devant le lecteur aussi, peut-être.
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Déception que la lecture de Nous, Les Vivants d' Olivier Bleys . Pourtant la couverture et le début de la quatrième de couverture m'avait donné envie de rentrer dans ce livre .
Un refuge à 4 200m d'altitude dans les Andes à la frontière entre le Chili et l'Argentine. 3 personnages principaux : un pilote d'hélicoptère , un gardien de refuge et un ingénieur des frontières ( valider la frontière entre le Chili et l'Argentine à plus de 4 000m dans les Andes)
Et bien la mayonnaise n'a pas pris
A part quelques passages , le roman est cousu de fil blanc. Tout est montré , appuyé . Jusqu'aux prénoms des personnages :Jonas et Jésus . La métaphore de la frontière est soulignée avec le passage des anges.
Je ne me suis pas retrouvé dans ce roman d'Olivier Bleys et je ne vois pas où voulait m'emmener l'auteur et je n'ai pas trouvé l'envoutement promis par l'éditeur
Comme Jonas avec son hélicoptère , j'ai tourné en rond et n'ait pas trouvé avec Jésus un bon compagnon de randonnée.
Dommage

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Très belle lecture, qui passe du très concret, le ravitaillement d'un refuge perdu dans les Andes, pour glisser peu à peu sur un voyage onirique.
La frontière entre ciel et réalité, entre l'Argentine et le Chili se floute dans le scintillement du soleil sur la neige, se dissout dans les bourrasques de la tempête, se noie dans les verres d'alcool échangés par les 3 hommes réunis bon gré mal gré dans la cabane perchée. Cette cabane qui réserve tant de surprises...comme le sac de Mary Poppins : on y trouve pèle-mêle des batteries de secours pour alimenter un village entier, des lampions de papier, une centrale vapeur dernier cri, de mauvais livres dont les feuilles servent de papier toilette.
Belle découverte littéraire. le style est pur, sans chichi. En se délestant du superficiel, on ne conserve que l'essentiel et on lui rend ainsi ses lettres de noblesse.

Alors faut-il le lire ? Oui. Au coin du feu en regardant la neige tomber, ou mieux encore, dans la foule d'un RER bondé : roman idéal pour s'évader, s'alléger.
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critiques presse (1)
Actualitte
28 août 2018
Lentement, insidieusement, l’étrangeté et le mystère vont s’installer dans ce huis clos au ciel démesuré.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Je décollais sous un ciel clair, dans une atmosphère si fine que l'hélice en mouvement semblait froisser de la soie. A mesure qu'accélérait le rotor, je sentais cette étoffe d'un grain délicat, aux moires bleu-vert, se coucher pli selon pli à la surface de mes pales. L'hélicoptère répondait aux commandes avec docilité, s'élevant d'un jet dans l'air bleu comme si n'avaient plus sévi contre nous ni les assauts du vent, ni l'embarras de la gravité.
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Bien peu de gens ici connaissent et fréquentent les montagnes. Une seule se détache pour eux de l'ondulation monotone : c'est l'Aconcagua, point culminant des Andes et honneur de mes compatriotes; l'Aconcagua qui fonde le tourisme local et dont, partout dans les environs, des enseignes de coiffeurs, d'épiceries, de banques, d'agences de voyages chantent les louanges sans toujours respecter l'orthographe du nom.
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On n'atteignait certains refuges qu'au bout de trente ou quarante minutes, des vols d'abord monotones, par-dessus combes et moraines, puis acrobatiques quand surgissaient les hautes montagnes. L'hélicoptère s'époumonait dans de lentes ascensions pour franchir des cols élevés puis il devait, aussitôt après, plonger à ras de paroi vers des couches d'air plus denses. Le pilote vivait ces aventures le pouls rapide, ses mains moites crispées sur le manche. Parfois le souffle manquait, faute de respirateur équipant la cabine.
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La frontière entre l'Argentine et le Chili courait sur plus de cinq mille kilomètres, depuis le vallon désertique du tropique du Capricorne jusqu'aux parages venteux du cap Horn. Sur quasi toute cette longueur, elle empruntait la Cordillère, pointillant à l'infini un paysage de crêtes et de précipices, de cimes et de glaciers.
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Le vent râpeux de la nuit avait rudement décapé l'atmosphère. plus un nuage à l'horizon, ni à terre le moindre fil d'herbe ou de végétation, mais de la neige en quantité comme je n'en avais jamais vu. Sur la façade ouest du refuge, la plus exposée, la neige montait jusqu'au toit et le dépassait même, se joignant à des plaques irrégulières sur la tôle.
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Videos de Olivier Bleys (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Bleys
Marcher, près de chez soi ou au bout du monde, parcourir les rues de nos villes ou s'échapper dans des espaces aux horizons plus dégagés : quelle que soit la forme qu'elle prend, la marche est parée de mille vertus pour le corps et l'esprit.
Aurélie Luneau en parle avec deux écrivains randonneurs, Noëlle Bréham et Olivier Bleys, dans "De cause à effets, le magazine de l'environnement".
Visuel de la vignette : Jordan Siemens / Getty
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