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Si vous partez dans les Andes avec Olivier Bleys, quelque part à la frontière du Chili et de l'Argentine, vous rencontrerez une ambiance onirique et méditative sur la condition humaine qui nous rappelle avec bonheur des grands romans.

Des héros confrontés à une nature infiniment supérieure et implacable y jouent leur destin d'être Humain. C'est le cas de l'océan, pour un pêcheur cubain d'Hemigway, c'est le cas de la haute montagne avec les éléments déchaînés, d'un fameux écrivain pionnier de l'aéropostale. Je crois que ce roman là s'inscrit dans cette belle tradition.

Dans cette histoire, Jonas, pilote d'hélicoptère part ravitailler un refuge et reste cloué sur place par le mauvais temps. Suit un étrange huis clos avec le gardien du refuge, et le vérificateur de la frontière prénommé Jesus. Perte des repères temporels, attente, symbolique très forte de la frontière, aux confins du conte fantastique intervenant dans le récit d'aventures. On reste cloué à sa lecture pour avoir le fin mot de tout cet irrationnel, qui surgit progressivement et on est bercé par la poésie du texte.

Un court roman qui laisse pensif , je crois que je vais relire Saint Exupéry...

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Roman de montagne atypique qui mêle plusieurs genres pour un beau résultat qui aurait pu être encore meilleur avec quelques pages de plus pour donner une fin moins abrupte.

Un début avec des descriptions fracassantes du changement de temps en montagne, avec le déchaînement des éléments, orage, tempête, neige, pouvait laisser supposer une suite paisible dans le refuge. Et finalement, non. Débute alors un huis clos pathétique entre trois personnes, dans le refuge, avec le gardien -- on ne connaîtra ni son prénom, ni son nom, le héros, Jonas et le vérificateur de frontière, Jésus, qui marche sur la neige profonde sans y enfoncer, tel un autre Jésus sur les eaux du lac de Tibériade..

Immédiatement, les images bibliques se mettent en place, Jonas enfermé dans le refuge-baleine, et le prophète Jésus qui l'invite à le suivre, en le laissant grandir, durement souvent, pour trouver le passage. La citation de l'Evangile de Luc, en tête du dernier chapitre, vient conforter la dimension mystique que prend le roman à ce stade de l'arrivée sur la frontière, allant jusqu'à la statue du Christ, Rédempteur des Andes, dans un festival où réalité et onirisme ne peuvent être départagés.

Ainsi, l'auteur laisse à chaque lecteur la possibilité d'interpréter la fin à sa convenance, m'amenant presque à reconsidérer mon propos du début de cette critique sur le caractère abrupt de cette fin. Mais, nous sommes en haute montagne et la chute devait sans doute être brutale.

Un mot pour terminer sur le cadre grandiose des sommets andins, omniprésents dans l'histoire, qui lui donnent une dimension fantastique allant parfaitement de pair avec ce côté mystique que l'on peut ressentir vers les sommets.

Et puis, conclusion par le titre dont, finalement, j'ai ressenti la portée en refermant ce livre : Nous, les vivants. Qui sont et où sont les morts?



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Décidément, Olivier Bleys aime nous emmener dans des pays au froid polaire : après la Sibérie de « Concerto pour la main morte », et le village glacé de Mourava, nous voici à plus de 3800 mètres d'altitude, dans les solitudes enneigées de la Cordillère des Andes, là où elle fait office de frontière entre le Chili et l'Argentine. Et nous sommes au refuge Maravilla (consonances similaires, et petit clin d'oeil de l'auteur : maravilla = merveille en espagnol, ce que la suite va - ou non - confirmer...).

Des choses étranges et comme prémonitoires, il y en a un certain nombre dans la vie de Jonas. Sa mère a rencontré son père grâce à un nid de poule jamais réparé dans la chaussée, résultat du gel et de la fonte de la glace. La ville d'Uspallata fleure bon le benzène et l'huile chaude et on y meurt fréquemment de cancer. Pourtant, elle est environnée de hautes montagnes que personne ne regarde plus depuis longtemps, non plus pourvoyeuse d'oxygène, juste obstacles à la circulation.

Quand Jonas est venu au monde, un peu plus tard, une escadrille d'hélicoptères, tels des anges protecteurs, ont survolé sa maison. Devenu adulte, pour faire vivre sa femme Catilina et sa petite fille Rosario, il est devenu pilote d'hélico, livreur de refuges d'altitude et sauveteur de blessés en haute montagne. Il aime « prendre le ciel », comme le marin prend la mer et ce jour-là, il s'envole, confiant, vers un refuge pour livrer le gardien. Un regard rapide vers Rosario, la promesse que papa sera là pour lui faire le bisou du soir et le voilà parti.

Mais rien ne se passe comme prévu. Il trouve sur place un étrange personnage nommé Jésus (en milieu hispanique, ce n'est pas un prénom rare) qu'il nomme « Le Prophète ». Et les faits étranges s'accumulent comme autant d'indices : la tempête se déchaîne alors que rien ne l'annonçait, l'hélico est recouvert de glace, la radio ne fonctionne plus et quelle que soit la fréquence, on entend la même musique de Haydn : « L'Horloge » (on pense au poème de Baudelaire sur l'inéluctable fuite du temps), le gardien s'enivre de multiples verres de piscos, un alcool fort, Jonas découvre d'étranges lampions multicolores dans un meuble : tout dans cette cabane en bois perdue au milieu des neiges, semble lourd de menace...Il est comme pris sous la coupe du gardien et du Prophète, avec le vieux chien Coca, une sorte d'encerclement amical dont il voudrait s'échapper. Il refuse le rond de serviette (ce « collier d'esclavage » que lui offre le gardien. En vain. le piège se referme sur lui.

Et quand enfin, il réussit à faire redécoller son hélico, le roman quitte le monde de l'étrange pour basculer dans un univers onirique, mystique, poétique qui nous tient en haleine. Car que signifie cette étrange mission que le Prophète, présenté comme « vérificateur de frontière », impose à Jonas, tout d'abord rétif, puis soumis, enfin pénétré d'une sorte de grâce toute nouvelle ? La portée du roman nous apparaît progressivement.

Ce livre ne manque pas de charme, tant par son écriture que par les images qu'il propose et la voie qu'il ouvre devant le personnage. Devant le lecteur aussi, peut-être.
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Déception que la lecture de Nous, Les Vivants d' Olivier Bleys . Pourtant la couverture et le début de la quatrième de couverture m'avait donné envie de rentrer dans ce livre .
Un refuge à 4 200m d'altitude dans les Andes à la frontière entre le Chili et l'Argentine. 3 personnages principaux : un pilote d'hélicoptère , un gardien de refuge et un ingénieur des frontières ( valider la frontière entre le Chili et l'Argentine à plus de 4 000m dans les Andes)
Et bien la mayonnaise n'a pas pris
A part quelques passages , le roman est cousu de fil blanc. Tout est montré , appuyé . Jusqu'aux prénoms des personnages :Jonas et Jésus . La métaphore de la frontière est soulignée avec le passage des anges.
Je ne me suis pas retrouvé dans ce roman d'Olivier Bleys et je ne vois pas où voulait m'emmener l'auteur et je n'ai pas trouvé l'envoutement promis par l'éditeur
Comme Jonas avec son hélicoptère , j'ai tourné en rond et n'ait pas trouvé avec Jésus un bon compagnon de randonnée.
Dommage

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Très belle lecture, qui passe du très concret, le ravitaillement d'un refuge perdu dans les Andes, pour glisser peu à peu sur un voyage onirique.
La frontière entre ciel et réalité, entre l'Argentine et le Chili se floute dans le scintillement du soleil sur la neige, se dissout dans les bourrasques de la tempête, se noie dans les verres d'alcool échangés par les 3 hommes réunis bon gré mal gré dans la cabane perchée. Cette cabane qui réserve tant de surprises...comme le sac de Mary Poppins : on y trouve pèle-mêle des batteries de secours pour alimenter un village entier, des lampions de papier, une centrale vapeur dernier cri, de mauvais livres dont les feuilles servent de papier toilette.
Belle découverte littéraire. le style est pur, sans chichi. En se délestant du superficiel, on ne conserve que l'essentiel et on lui rend ainsi ses lettres de noblesse.

Alors faut-il le lire ? Oui. Au coin du feu en regardant la neige tomber, ou mieux encore, dans la foule d'un RER bondé : roman idéal pour s'évader, s'alléger.
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Jonas est pilote d'hélicoptère en montagne; Il vit avec sa femme et sa fille en Argentine et ravitaille régulièrement le refuge Maravilla à la frontière entre l'Argentine et le Chili. ce jour là, Jonas s'envole en promettant à Rosario , sa fille qu'il sera très vite de retour; Mais une tempête de neige se lève et l'oblige à demeurer au refuge quelques temps... Il y fait la connaissance d'un homme mystérieux appelé Jésus, qui contrôle la frontière. Entre rêve et réalité, ce roman nous emmène dans un autre monde fait de solitude , de spiritualité et d'étrangeté...c'est une expérience de lecture très intense où l'on est transporté ailleurs...la fin vers laquelle le récit nous emporte est inattendue et clôt ce court roman de manière magistrale !
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Fan d'Olivier Bleys ? Présente !!
J'attendais ce nouveau roman avec impatience mais je reste un peu mitigée, pourtant...
J'ai beaucoup aimé la psychologie des personnages, quoique "Jésus" paraisse un peu mystérieux, j'ai aimé le huis-clos dans le refuge entre ces trois hommes que presque tout sépare sauf les chutes de neige et les verres d'alcool local partagés.
J'y ai vu l'ombre de la parabole de Jonas dans la baleine (Jonas est le nom du héros), et sans qu'on sache le prénom du gardien du gîte, j'ai imaginé qu'il aurait pu s'appeler Job.
J'ai compris la solitude, la confiance, l'amitié.
Mais je ne suis pas sûre que ça soit l'unique sens de ce roman, et ça m'a frustrée !
A noter, cependant, que la plume d'Olivier Bleys est toujours aussi belle et imaginée, que j'ai appris au passage quelques nouveaux mots et que j'attendrai son prochain roman avec la même impatience : il reste un conteur hors pair, délicat et intelligent, et c'est déjà pas mal !
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Plusieurs romans d'Olivier Bleys figurent sur ma liste d'envies depuis déjà pas mal de temps. Mais peut-être aurai-je du commencer par un autre titre.

Jonas vit dans une petite ville au pied des Andes. Ce pilote d'hélicoptère est chargé de ravitailler les refuges isolé, comme celui de Maravilla. Cette fois une tempête soudaine l'empêche de décoler et il se retrouve coincé au refuge en compagnie du gardien, de son vieux chien et d'un mystérieux garde-frontières nommé Jésus.

Si l'écriture est agréable et que l'on ressent la tension du huis-clos, l'isolement des protagonistes et la force de la tempête, le message reste difficilement compréhensible tant le dénouement semble cousu de fil blanc. du coup, difficile de s'attacher aux personnages et à leur destinée. le résumé laissait imaginer un voyage initiatique, une réflexion philosophique à mi-chemin entre rêve et réalité, le résultat en est loin et est ai contraire très superficiel.
Néanmoins, au vu du nombre de déceptions qui s'accumulent dernièrement, je me demande si cela n'est pas du à ma récente panne de lecture. Alors vais-je de mauvaise pioche en mauvaise pioche ou suis-je particulièrement difficile ?

Étant donné les avis enthousiastes sur ses précédents romans, j'en attendais beaucoup mais je reste sur ma faim. J'aurai du commencer par un de ceux-là.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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Lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman, je n'ai pas pris la peine de lire le résumé, je savais juste que l'histoire se déroulait dans un refuge des Andes, à la frontière entre l'Argentine et le Chili.

Jonas, pilote d'hélicoptère, est envoyé ravitailler le refuge de Maravilla. Une tempête le bloque avec les deux autres hommes et à partir de là, j'ai mis un moment à comprendre où l'auteur voulait en venir.

Non, non, oubliez les récits d'anthropophagie, de survivalisme ou plus trivial de partouze entre mecs. Rien de tout cela, malgré tout, il y avait comme une atmosphère bizarre dans le récit, comme si tout contribuait à retenir Jonas, le pilote, dans le refuge.

Le récit se lit assez vite, le style est simple, sans pour autant être simpliste. Les décors sont assez bien décrits et l'auteur arrive sans problème à nous immerger dans la neige, le froid et l'immensité des montagnes. La Nature est un personnage à part entière et ne pas l'écouter serait dangereux, à cet endroit.

Si Jonas, le pilote, est normal, les personnages du refuge, par contre, ne sont pas banals du tout. Surtout le vérificateur de frontière, Jésus (non, je ne ferai pas mon mauvais jeu de mots qui pourrait choquer les gens).

Tu fais quoi dans la vie ? Ben, je vérifie la frontière entre l'Argentine et le Chili… Ben mon vieux ! Déjà que tu ne portes pas un prénom des plus facile… Même si, en Amérique du Sud, il soit plus courant que dans nos contrées.

Ce roman est un huis-clos qui ne devient jamais oppressant, sauf lorsque l'on se demande si tout n'est pas en train de se liguer contre Jonas, l'empêchant de quitter cette montagne.

L'élément fantastique semble être tout proche et pourtant, non, rien de fantastique, dans le fond. Mais la chute pourrait être brutale, si on ne la voit pas venir… Je l'avais pressentie, malgré tout, ce fut un choc de constater que j'avais raison.

Un roman bizarre, que j'ai lu sans vraiment l'apprécier, mais sans le détester. Pas d'ennui ressenti, juste zéros émotions.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"Uspallata est apparue avec l'automobile. Quant à moi, j'ai vu le jour grâce au nombril de Dieu"

« le nombril de Dieu » est le joli nom donné au profond nid-de-poule de la nationale 7 qui traverse Uspallata, un village argentin situé le long de la Cordillère des Andes. Alors que cette chaîne de montagnes en fait rêver plus d'un, les habitants la maudissent et construisent leurs maisons dos aux sommets. Jonas lui au contraire est passionné par ces massifs qu'il côtoie grâce à son métier: pilote d'hélicoptère chargé d'opérations de sauvetage. Ce père de famille comblé nous entraînera dans l'une d'entre elles au refuge de Maravilla, où il rencontrera un personnage mystérieux appelé Jésus, contrôleur de frontières.

Ce roman est un livre de formules magiques. Alors que l'histoire est simple, voire prévisible, la narration m'a absorbée dès les premières pages aux côtés de Jonas sans jamais me lasser. Grâce à une écriture juste, fluide, j'ai pu partager sa réalité, ses paysages, ses émotions, ses questionnements. Mieux que le processus d'identification auquel nous sommes habitués, ici j'ai vraiment eu le sentiment d'accompagner cet inconnu, cet Autre qui me ressemble. Je ne sais quel est l'ingrédient secret qui m'a ensorcelée durant ma lecture, mais ce n'est pas seulement mon esprit qui était ailleurs, mon corps ressentait le froid, le vent, les vapeurs de l'alcool, les divagations,… J'ai même entendu le « remuement des chaises » annonçant la fin d'un déjeuner. Puis surtout, ce livre enferme en lui une petite perle verbale magnifique à la fin qui pour être savourée comme il se doit demande d'avoir accompagné Jonas tout le long.

Cette fiction nous renvoie au final à notre condition d'être humain: qu'est-ce qu'être vivant? Comment différencier la vie de la mort? Nous vivons peut-être dans ces boules de neige pour touristes, sans cesse bousculés par une force extérieure qui nous dépasse et nous transcende. Nous, à l'intérieur, nous sommes comme Jonas dans sa propre boule de plastique, son hélicoptère, nous pensons être aux commandes. Pour nous rassurer nous nommons même les montagnes. le langage nous donne des points de repères. Les objets nous aident à nous identifier. Ces points d'ancrage nous permettent de vivre dans notre illusion encadrée par une réalité construite. Pourrait-on réellement accéder à LA vérité, au sens de la vie, et continuer à se sentir vivant? Faut-il bannir notre faculté à s'illusionner ou la chérir ?
Lien : https://auxpagescornees.word..
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