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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et si plutôt qu'adapter les planètes étrangères à l'homme (Terraformation), ce qui prend des centaines d'années, on opterait plutôt pour l'adaptation de l'homme aux planètes, par la génétique, ce qui serait beaucoup plus rapide, et .... moins coûteux.

Très bon roman de James Blish. le roman comporte différents cas d'adaptation car les planètes sont différentes par la gravitation, température, atmosphère, etc. En fait, on pourrait dire qu'il s'agit d'un recueil de nouvelles sur le thème de l'adaptation (génétique) de l'homme à de nouveaux environnements.

J'ai adoré, car le roman propose une solution différente à la vie sur d'autres planètes.
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Un classique de l'auteur, avec Un cas de conscience. le "roman" est en fait un recueil de 4 nouvelles qui se suivent. Chacune est la suite lointaine de la précédente.

L'humanité, au lieu de terraformer les autres planètes, a modifiés génétiquement les hommes pour les adapter à leurs nouvelles maisons : ce sont les Hommes Adaptés. Fourrure, tête de phoque, ..., tels sont les nouveaux hommes (si on peut encore parler d'humanité). Mais dans ce monde où l'humanité n'a plus rien d'humain, Sweeny a un rêve : ramener les Hommes Adaptés sur Terre, leurs véritable maison.
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Quand l'instinct rencontre ses créateurs


L'écriture de James Blish a été considérée comme “aride”, c'est même inscrit dans la courte biographie imprimée à l'intérieur de ce format poche. Rien n'est plus éloigné de la vérité. Si Blish est aride, alors Asimov est stérile !
Au contraire, ce texte est profondément fertile, le choix des mots, des rythmes comme des atmosphères obéissent à l'instinct, à cet état de nature que l'auteur veille à ne jamais laisser sombrer sous la surface pesante de la science. La hard SF peut en effet très souvent être qualifiée d'aride, plate et sans émotions, ici il n'en est rien. Tous les protagonistes de ces différentes scènes obéissent à une nécessaire survie, qu'y a-t-il de plus viscéral que cela ?

J'ai donc apprécié l'écriture franche et directe de Blish, sans pour autant être dénuée de poésie, d'élégance, de philosophie parfois, d'humanité quoi. Comme souvent dans ce genre-là, il nous faut accepter les apports scientifiques que l'on ne maîtrise pas totalement comme vérités établies ; je crois que l'on peut faire confiance au gonze. Certains points sont d'ailleurs très précis, des modifications subtiles ou plus franches de l'être humain, dûment réfléchies par l'auteur. On ne le prendra pas à défaut, l'ensemble est simplement brillant.

Si la première partie, introduite par la quatrième de couverture, fait davantage office de prologue, la suite est savoureuse d'imagination, d'évolution et d'analogies.
En effet, James Blish imagine ce que pourrait être la vie de l'Homme sur des planètes habitables, sous réserve de certains sacrifices. Réécrire l'ADN humain, toute la structure de l'organisme afin d'implanter des spécimens adaptés à ce nouvel habitat. Voilà qui change des classiques terraformations inconcevables sur la durée. On retourne le problème, donc la solution.
En découlent des lignes évolutives vraiment plaisantes à découvrir, une adaptation impliquant de nouvelles lois, de nouvelles hiérarchies, des cohabitations surprenantes et un sens inné de l'appartenance à l'espèce. Dans ces différentes parties pouvant presque prendre l'allure de nouvelles avec un épicentre commun, l'auteur parvient à instiller des réflexions où se mêlent évolutionnisme et créationnisme, religion et âpreté de la vie sauvage, et même quelques clins-d'oeils à nos bonnes vieilles croyances et/ou savoirs. C'est délicat, presque intuitif, on troque les gros sabots pour un raffinement dans la suggestion. Au lecteur de relier les points, c'est tellement plus malin.
Pour ces humains adaptés, il s'agira de survie, oui, mais en reprenant tout de zéro, et c'est là que l'auteur chamboule vraiment les codes. Peu voire pas de bagage culturel, de savoir ou d'ouverture sur l'univers. Seulement un équipement biologique finement dosé et une vague conscience de cette filiation lointaine, avec des points de vue propres à leurs conditions multiples. Savoureux, dépaysant. Franchement, pour 1957, c'est balaise !

Loin d'égaler L'oeuf du dragon, de Robert Forward, Semailles humaines est un roman innovant qui sait se libérer d'une vision classique et ethnocentrée de l'humanité.

J'aurais peut-être aimé un lien entre ces « colonies » disparates publiées initialement comme des nouvelles, une sorte de fil rouge permettant de suivre l'essaimage. La conclusion est parfaite dans la mesure où elle fixe le principe même d'évolution, à savoir que l'origine s'efface au profit d'allèles plus pertinents. Mouvement constant, flux, sacrifice… jusqu'au retour au berceau commun, soudainement méconnu.
Un vrai travail de fond, une vraie démarche sociologique, ethnologique, anthropologique que Darwin aurait sans doute apprécié.


Lien : https://editionslintemporel...
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Personne ne me l'avait conseillé, personne ne m'en avait jamais parlé. J'avais découvert ce roman dans un petit livre Que sais-je sur la Science-fiction. Alors que l'auteur énumérait les principales étapes de ce genre littéraire, les auteurs prodigieux, les succès mondiaux et les grands courants, sous-genres et sous-sous-genres de la SF, il avait évoqué Semailles Humaines de James Blish comme le roman, court s'il en est, qui avait osé se dresser face à de magistrales sagas de SF en de multiples tomes, acclamées par le public, adaptées en films et BD, faisant l'objet de conventions regroupant des dizaines de milliers de fan. Je parle bien sûr des sagas Space Opéras et plus précisément de conquête spatiale grâce au terraforming.

A l'époque j'avais lu, vu, adoré les Star Wars, la trilogie de Mars la rouge, Dune, et consorts (j'ai découvert Firefly plus tard). Et donc quand l'auteur du Que sais-je a dit plus ou moins : « l'auteur James Blish a pris une autre voie dans Semailles Humaines, où la conquête spatiale se fait non pas en transformant les planètes pour les adapter à l'homme mais en adaptant les hommes pour qu'ils puissent vivre sur d'autres planètes », j'ai juste dit « Wow ». Alors que tout le genre se dirigeait avec enthousiasme vers le terraforming, James Blish avait retourné le problème … Intellectuellement, je DEVAIS lire ce livre !

Je l'ai fait et j'ai reçu une énorme claque.

Tout d'abord l'histoire : sur une planète Terre surpeuplée et polluée, de grandes entreprises de transports ont pris le contrôle. Elles montent un programme ambitieux de terraforming classique (modification d'une planète (atmosphère, faune et flore) pour la rendre habitable par l'homme) dans le but premier du faire du profit (car l'immigration, pour l'auteur, ne règle jamais la question de la surpopulation). Or quelques scientifiques créent la panthropie, une science permettant de créer des Hommes Adaptés : des foetus sont bombardés d'ondes, de substances chimiques, etc, qui les rendent capables de vivre sur d'autres planètes. A chaque planète, son type d'Homme Adapté. Avec des branchies, une queue pour grimper aux arbres, os de glace, sang d'ammoniac, corps qui se nourrit de cailloux, de la taille d'un immeuble ou de plancton. Tout est possible. Au début considérée comme illégale, c'est finalement la méthode qui permet à l'homme sur les siècles suivants d'essaimer à travers l'espace…

Rappelons que nous sommes en 1957 et donc on peut déjà s'épater de l'imagination et de l'anticipation de l'auteur. Les OGM, la thérapie génique ou le décryptage du génome n'étaient pas des plus courants à l'époque…

Ce qui m'a touché dans ce roman, et surprise, c'est la façon dont il a ramené cette idée incroyable à quelque chose de très humain. L'auteur ne s'embête pas de grands récits et préfère nous faire découvrir sa théorie à travers ses personnages. En effet dans les 4 livres qui composent le roman, on rencontre des personnes (Hommes Adaptés le plus souvent, mais pas que) qui s'interrogent constamment sur leur place dans l'univers, leur but, leur allégeance. Car le programme d'ensemencement est allé tellement loin que les Hommes Adaptés ne savent pas toujours qu'ils le sont et pensent être originaires des planètes où ils ont été déposés, créant ainsi leurs propres civilisations, leurs propres Histoires, leurs propres systèmes de croyance.

L'autre chose qui m'a intriguée intellectuellement est ce désir de conquête, d'ensemencement de l'univers. Pourquoi ? La Panthropie, contrairement (à mon avis) à la terraformation, ne permet pas de régler un problème de surpopulation, ou d'étancher le désir personnel de conquête et d'accumulation de richesses. En plus les personnes qui ont accepté d'avoir des enfants qui soient Adaptés ne peuvent pas vivre avec eux, ou les connaître. Donc pourquoi ? En rejetant la terraformation pour adopter la panthropie, James Blish se dépouille des visions classiques et des réponses éculées et nous confronte à d'autres questions sur la nature humaine : un désir de conquête à une échelle telle qu'elle dépasse les générations, une glorification de la race humaine qui peut être et donc se doit d'être partout, une ode à la différence qui rappelle que les Hommes Adaptés sont de la race humaine malgré tout, un amour quasi filial pour ces êtres que les hommes créent en leur donnant les meilleures chances pour qu'ils survivent à leur milieu, mais sans trop les gâter afin de les forcer à développer leur talent et leur intelligence. Enfin le livre final donne un message puissant pour la génération actuelle en nous interpellant sur le mal que nous faisons à la Terre et en rappelant que rien n'est éternel, même notre planète, et qu'à défaut d'en prendre soin, nous serons bien obligés d'évoluer pour survivre.

En conclusion, un beau roman de SF, intelligent et à contre-courant des grandes modes du space-opéra. Court, donc à lire sans hésitation, que je conseillerai peut-être plus aux passionnés du genre qui souhaitent en découvrir encore une autre facette, tout en s'extasiant sur l'aspect quasi prophétique de ces romans écrits avant les années 60.
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Semailles Humaines est un "fix-up" réunissant 4 nouvelles rédigées par James Blish entre 1952 et 1956.
Toutes quatre abordent à leur façon une seule et même thématique, l'adaptation humaine, formant un ensemble vaste et cohérent.
Alors que, pour beaucoup, l'exploration spatiale doit passer par la terraformation des planètes que nous souhaitons rendre habitable, James Blish, quant à lui, imagine le procédé inverse, la panthropie, consistant à modifier la biologie humaine afin de permettre à l'homme d'explorer des planètes de toutes sortes, quelles qu'en soient l'atmosphère, la gravité ou la composition atmosphérique.


La première nouvelle "Le Programme" se déroule aux tous débuts de la panthropie et prend la forme d'un thriller teinté de Hard SF.
Seules deux colonies d'humains transformés ont été fondées, sur la Lune et sur Ganymède, l'un des satellites de Jupiter, mais le gouvernement et une bonne partie des citoyens voient cela d'un mauvais oeil et souhaitent leur démantèlement.
Sweeney, un humain transformé dans un laboratoire et totalement formaté à la pensée ambiante, est envoyé dans le plus grand secret sur Ganymède afin de capturer le Dr. Rullman, grand nom de la panthropie, et faire éclater la colonie. Une fois sur place, ce qu'il y découvre est bien différent de ce à quoi il s'attendait...


Dans la seconde nouvelle, "Tellura", on suit un groupe de créatures simiesques vivant dans une ville bâtie dans les branchages et condamnés à descendre dans le puits, sur la terre ferme, après avoir tenu des propos qualifiés d'hérétiques.
Récit d'aventure fantastique, la nouvelle anticipe le Monde Vert de Brian Aldiss, qui sortira cinq ans plus tard, et met en scène des hommes adaptés tâchant de survivre au sein d'un monde hostile, peuplé de créatures gigantesques. L'auteur aborde également la question de la religion via les diverses mythologies fabriquées par les hommes adaptés afin d'expliquer leur origine.
Alors que "Le Programme" était très axé Hard-SF et utilisait de nombreuses données scientifiques tout en situant son action au sein d'un monde très moderne façonné par les jeux politiques, la seconde nouvelle est, quant à elle, radicalement différente tout en restant dans sa continuité au niveau des thématiques abordées.


"Hydrot", voit un navire d'ensemencement s'écraser sur une planète quasiment recouverte par les eaux. Sans espoir d'être secouru, les survivants décident de laisser une trace de leur passage en créant des humains adaptés, microscopiques et destinés à vivre dans l'eau douce et à qui ils légueront des textes gravés sur des plaques métalliques.
A la manière de ce qu'à récemment pu faire Stephen Baxter avec Evolution, James Blish nous fait découvrir la naissance d'une civilisation via plusieurs cycles espacées de plusieurs générations. On verra les hommes adaptés s'étendre et disputer leur territoire aux autres créatures sous-marines, développer leurs outils, leur science et leurs croyances, se questionner sur leurs origines et sur le monde qui les entoure...
Plus longue nouvelle du recueil, "Hydrot" est également la plus complète, la plus épique et la plus fascinante -même si je ne pouvais pas m'empêcher, tout au long du récit, d'imaginer les humains adaptés avec la même tête que habitants de Bikini Bottom...-


"Ligne de partage", la dernière nouvelle et également la plus courte (une petite dizaine de pages), se déroule dans un lointain futur au sein d'un vaisseau transportant des hommes adaptés de toutes origines à destination de la terre originelle, devenue un désert inhospitalier.
Snobé par le personnel constitué d'hommes non-adaptés, l'un des passagers s'entretient avec le capitaine...
Concluant son recueil d'une fort belle façon, James Blish revient sur la question du racisme, thématique récurrente de la SF des années 50, en démontrant une nouvelle fois son absurdité.
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