La chose venue des étoiles

En 1935, j'ai écrit et publié "La chose venue des étoiles", dédié à H.P.L Environ un an plus tard, H.P.L. écrivait une suite, "Celui qui hantait les ténèbres", qui m'était dédiée. Dans mon histoire je l'utilisais comme personnage, et dans son histoire il m'utilisait de la même façon !
Par la suite, j'ai suggéré d'écrire une troisième histoire, pour former une trilogie, reprenant le récit là où il l'avait laissé. Cette histoire "Shadow in the steeple" (l'ombre du clocher), m'a valu une réponse tout à fait enthousiaste de la part de Lovecraft, lorsque je lui ai racontée à grands traits dans une lettre. il m'a vivement pressé de l'écrire, mais j'ai remis ce projet à plus tard. il est fort possible qu'à une date ultérieure je me décide à l'écrire.

Robert Bloch (cité dans la préface).

Plus besoin de s'habiller, ni de sortir. Il y avait la fenêtre le jour, et les rêves la nuit.
[Les noces ineffables]

A Arkham, où de vieux pignons se dressent vers le ciel tels des doigts de sorciers, on raconte d'étranges histoires. Mais il n'y a rien d'étonnant : ce genre d'histoires fut toujours aussi fréquent ici. Il existe un récit pour chaque ruine en décomposition, un conte pour chacune de ces lucarnes qui, lorsque le brouillard se lève, fixent la mer tels des yeux morts.
Ici, l'imagination semble prendre des dimensions fantastiques, nourrie qu'elle est au sein ratatiné et maléfique de la ville elle-même. Elle aspire les légendes des cimetières, assèche les profonds et sombres réservoirs de la superstition.
[La créature dans la crypte]

Il se dégage du désert une impression d'âge extrême, une certaine aura d'ancienneté immémoriale qui fait comprendre au voyageur que les triomphes futiles de l'homme sont aussi éphémères, aussitôt oubliés, que ses empreintes de pas que le sable chassé par le vent recouvre. En de tels endroits, une sombre mélancolie, semblable à celle du sphinx, s'empare de l'âme, et l'esprit devient alors le siège de sombres pensées dont on ne peut se défaire.
[Celui qui ouvre la voie]

Il y a un plaisir suprême dans le fait de se nourrir. Goûter les mémoires, savourer les vagues d'émotion, connaître les nuances des moindres désirs. Il y a la richesse de la rage, le piquant de la passion, le goût délicat et fort de la vraie terreur. Tout cela, je l'absorbe, le digère et je le conserve, et c'est cela qui régente ma vie.
[La crique de la terreur]

Le savoir est offert à tous ceux qui savent où le chercher.
[Le sanctuaire du pharaon noir]

Il ne faut pas omettre un point capital. Ces trois hommes, Lovecraft, Blake et Fiske, étaient des écrivains professionnels qui étudiaient les phénomènes surnaturels et paranormaux. Ils pouvaient ainsi consulter à volonté de nombreux livres traitant des légendes et superstitions anciennes. L'ironie de la chose est qu'ils limitaient l'utilisation de leur savoir au domaine de la "littérature de l'imaginaire", mais aucun d'eux, à la lumière de leurs propres expériences, ne pouvait partager les sentiments incrédules que leurs lecteurs portaient à ces mythes.
[L'ombre du Clocher]