AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 71 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le style de Léon Bloy est très élaboré, le lexique délicieusement suranné mais précis, les intrigues souvent imprégnées de cynisme. Bloy porte un regard noir sur la société de son époque et ne se prive pas d'épingler les travers des riches comme des pauvres. « La matière noire surabonde », comme le dit lui-même l'auteur. Pourtant, je n'ai pas adhéré à ces nouvelles, sortes de contes sociaux. Il est de plus en plus difficile pour moi de lire des auteurs du XIXe siècle. Les ressorts des intrigues sont trop éloignées de notre XXIe siècle commençant et nous n'avons plus les codes. Mon désintérêt s'installe peu à peu au fil de la lecture et j'ai fini par abandonner.
Commenter  J’apprécie          280
Un court billet pour conseiller ce recueil de nouvelles - à l'hilarance chimiquement stable - tel que publié récemment par les éditions "l'arbre vengeur", dans sa collection "l'arbuste véhément". La reliure est souple à souhait, la couverture soyeuse en diable - on s'y laisse prendre. Une gourmandise tactile, tandis que les pages aérées - mais chargées a ras-bord des pires grinceries - se tournent à bride abattue. On lira les autres commentaires pour achever de se convaincre. Ce bougre d'écrivain à la plume acérée, que l'on dirait "pamphlétaire socialisto-révolutionno-réactionno-christiano..." - mais non non, foin, FOIN des catégorisations politico-religieuses!, cet "écrivain" avant tout ici, voilà, écrivain s'il n'en était qu'un, grand lexicographe, marginal libertaire des belles lettres, béni de la muse (diabolique) du style vitupérant, ravaleur de fiertés devant l'Eternel... - il s'époumone dans la page, il s'époumone avec une vigueur folle, de portrait sardonique en pochade assassine, avec une ironie de jugement dernier, engloutissant tous ses contemporains dans une mer de miasmes fumants, sous les mille tombereaux d'une apocalypse verbale méritée. La bêtise insondable de tous, des bourgeois, des riches, des pauvres, des crétins, des intelligents qui ne savent pas qu'ils sont crétins, des pauvres de Dieu (tous, j'ai dit), de tous les moutons panurgiens sous la voûte céleste, et puis le vice sous toutes ses formes, le vice foutraque, ronçonnant les barrières, proliférant à l'envi, et puis la cupidité inouïe, et puis les tares abjectes et pendables du commun des mortels (pléonasme! dirait-il), etc., etc., des abreuvoirs sans fond pour son déchaînement prosodique, à l'assaut de TOUT mal.
"Car j'ai fort à dire, je vous assure, et la matière noire surabonde".
Comme les antidépresseurs: fait du bien sur le moment. Crainte des effets à terme.
Commenter  J’apprécie          270
Certes, ces histoires sont bien désobligeantes, elles ne sont pas pour plaire à tout le monde et peuvent-ou pouvaient en leur temps-irriter, voire choquer.

La plume de Bloy est acérée et parfois trempée dans le poison ou l'acide, elle est cependant élégante et non dénuée d'humour pince sans rire.

Les situations et personnages de ces courtes histoires "à chute", sont bien souvent monstrueux sous des aspects banals et bienséants.

L'esprit caustique de l'auteur est jubilatoire, mais, à mon avis, cette causticité peut finir par devenir un peu lassante, il est sûrement préférable de lire ces histoires en prenant le temps et, pourquoi pas en alternant avec des lectures plus légéres pour éviter la surdose d'acidité !
Commenter  J’apprécie          240
On ne peut que regretter que Léon Bloy soit un auteur méconnu. Il est rarement donné à lire de tels élans fustigeant la médiocrité et la bassesse humaine, de telles envolées acerbes, abattant tout adversaire par un trait aussi efficace qu'un carreau d'arbalète, tiré, non pas comme la flèche du Parthe, en reculant, mais bien en avançant frontalement contre ce qui paraîtrait la terre entière. Dans ces histoires désobligeantes, Léon Bloy dévoile sublimement les turpitudes de ses contemporains et toutes les hypocrisies de son siècle, maniant la langue comme une épée à deux mains plutôt qu'une dague, il abat les tièdes, les libidineux et toute la clique humaine qui se complaît dans la fange, qui accumule les péchés capitaux comme on cueille des dividendes. Lire Bloy laisse un certain goût, une certaine amertume sur le palais, ou plutôt non, une acidité, mais on est électrisé par la lumineuse clairvoyance de cet homme et par son talent, sa facilité à trouver le mot juste, le trait d'esprit qui "met au tas" aussi sûrement qu'un coup de corne donné par un bison, un bison européen -l'animal existe!
Commenter  J’apprécie          142
Bloy sait manier l'art des nouvelles, ce livre n'en est que l'illustration de son talent pour les chutes redoutables, le style incisif, véhément et enfin son talent pour détruire les fondations même de la société bourgeoise de la fin du XIXe siècle, celle dont l'influence est toujours aussi forte de nos jours… Contrairement à certains de ses romans (le Désespéré), on rit beaucoup dans ce petit livre. Bloy montre les malheurs de notre société à travers le rire et le sarcasme. Certes, l'optimisme n'est pas réellement de mise ici, certaines des nouvelles du recueil sont très noires (« Tout ce que tu voudras ! » « Jocaste sur le Trottoir ») et le style littéraire de Bloy est très recherché et demande une certaine culture générale, voir religieuse et un dictionnaire à côté. Mais il faut au moins lire une de ses nouvelles, ne serais-ce que pour goûter à sa prose si particulière !
Commenter  J’apprécie          80
Léon Bloy (1846 – 1917), est un romancier et essayiste français, polémiste célèbre. Sans trop entrer dans le détail de sa biographie, juste cet épisode marquant qui donne une bonne idée du personnage : En 1877 il perd ses parents, effectue une retraite à la Grande Trappe de Soligny, la première d'une série de vaines tentatives de vie monastique, et rencontre Anne-Marie Roulé, prostituée occasionnelle, qu'il recueille, et convertit, en 1878. Rapidement, la passion que vivent Bloy et la jeune femme se meut en une aventure mystique, accompagnée de visions, de pressentiments apocalyptiques et d'une misère absolue puisque Bloy a démissionné de son poste à la Compagnie des chemins de fer du Nord. Cet épisode de sa vie se traduira dans son roman le plus célèbre, le Désespéré.
Le dernier ouvrage de Léon Bloy que j'avais chroniqué était particulièrement dur, ici avec ces Histoires désobligeantes, un recueil de 31 nouvelles extrêmement courtes paru en 1894, le ton est tout autre, amusant de prime abord mais entendons-nous, il s'agit d'humour noir ou provocateur.
Quelques exemples du contenu de ce recueil : Un fils surprend par hasard la confession de sa mère à un prêtre et l'histoire se termine mal (La Tisane) ; Un dentiste amoureux tue son rival puis épouse la belle mais la jalousie le ronge et quand leur vient un enfant difforme ressemblant au mort, c'en est trop… (Terrible châtiment d'un dentiste) ; Dans le Frôleur compatissant un homme prend son plaisir « de toucher à peine, de palper infiniment peu » ; Ailleurs un cocu se venge de ses « amis » en les invitant à manger la galette où il a incorporé le coeur de sa femme défunte ! (La Fève) ; Enfin on notera que c'est dans le Téléphone de Calypso qu'il est fait mention de la première conversation téléphonique de la littérature française.
Tous ces textes au-delà de leur humour (« Il était si chaste qu'il eût condamné la jupe des zouaves ») tissent une critique plus ou moins apparente des moeurs et de la bien-pensance de la bourgeoisie de son époque. Des fables acides débutant gentiment pour s'achever brutalement.
L'écriture est particulièrement soignée, empreinte du style caractéristique du début du XXème siècle, éblouissante dans son délié digne des orateurs de talent où les mots rares se sentent à leur aise (« une bouchère hispide », « non moins albe et lactescent que le nitide manteau des anges ») en compagnie de nombreuses références littéraires.
Pas mal du tout.
Commenter  J’apprécie          71
J'avais peur de Léon Bloy à cause de sa conversion du socialisme révolutionnaire vers le christianisme réactionnaire sous la coupe de Barbey d'Aurevilly. Grosse erreur de ma part. L'écriture de Léon Bloy n'a rien de celle d'un bigot et son style, exigeant, est riche et flamboyant. On sent le type prêt à taper sur tout le monde au mépris des conséquences.
Ces Histoires désobligeantes sont souvent tragiques et Léon Bloy nous les raconte avec une plume de glace d'où perle de l'acide et de l'humour noir. Sa technique est de nous peindre un tableau anodin de la bourgeoisie de la fin du XIXe siècle, avant de pointer l'horreur d'un détail en deux phrases bien senties. Les chutes sont de celles qu'on expérimente (qu'une seule fois) du haut du Preikestolen, c'est à dire d'une extrême brutalité. Mais les histoires importent peu, et ont d'ailleurs beaucoup vieilli ; il reste la manière fantastique de les raconter. Je comprends enfin pourquoi Pierre Desproges appelait de ses voeux l'avènement d'un nouveau Léon Bloy à la fin du siècle dernier !
Commenter  J’apprécie          60
Du grand Bloy, méchant et drôle, stylistiquement reconnaissable entre mille, ses amateurs ne peuvent pas être déçus. Les petitesses de l'âme humaine, la bourgeoisie, voici les cibles que Bloy s'est choisies, et attendez vous à des belles claques. La nouvelle qui m'a le plus marqué est celle où vous verrez une lettre manquer son destinataire.
Commenter  J’apprécie          30
Un recueil de nouvelles publié dans le Gil Blas par Léon Bloy et dont la réédition il y a quelques années fut des plus bienvenues pour nous rendre compte du talent de cet illuminé génial . Sophistication de l'écriture et recherche de mots rares, termes techniques de métiers disparus appliqués à des caractères de personnages hors- normes, Bloy m'a constamment surpris . Et dans une grande variété d'inspiration , on passe du drôlissime ( "le parloir des tarentules "-" le soupçon" ) à l'abominable ( le bluffant " Jocaste sur le trottoir ", sans doute une des plus terribles nouvelles de toute la littérature française ) . A découvrir .
Commenter  J’apprécie          30
Des nouvelles sans ambition à l'exception de choquer le bourgeois d'il y a un siècle. le vocabulaire est certes raffiné mais n'est peut-être plus accessible à notre époque. Certaines nouvelles sont marquantes, la plupart s'oublie rapidement malheureusement.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (172) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3682 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}