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Citations sur Le gardien de nos frères (75)

Munie de faux papiers et se prétendant assistante sociale, Madeleine prospectait, démarchait les familles, sans toujours leur révéler l'identité juive de leurs pensionnaires. Parfois le réseau passait même des annonces dans le journal local : "enfant malade recherche papi et mamie pour l'accueillir à la campagne." Le bouche à oreille fonctionnait et l'on trouvait souvent des paysans prêts à ouvrir leurs portes contre rémunération. Tenace mais sympathique, Madeleine avait le chic pour les convaincre. N'hésitant pas à trinquer autant de fois qu'il le fallait pour gagner leur confiance, elle rentrait à Toulouse un peu grise mais fière d'avoir encore réussi à cacher un frère et une sœur ici, une gamine ailleurs. Sa mission ne s'arrêtait pas là. Il fallait revenir tous les mois avec des cartes d'alimentation et de l'argent - 200 francs par mois et par enfant -, s'enquérir du moral et de la santé des pensionnaires, transmettre des nouvelles, quand on en avait. Madeleine avalait les kilomètres à pied ou à vélo en chantant du Suzy Delair ou du Charles Trenet. Et répondait aux angoisses des enfants comme elle le pouvait . "Qu'est-ce qui se passe si j'oublie mon vrai nom ?.... Et alors, je ne m'appelle plus Rebecca ? ...."


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Sauver des enfants pendant la guerre ne donnait le droit à personne de se les approprier ensuite.
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- Vous voulez dire que mon Jean est israélite ? C'est impossible... Il ressemble à tous les autres enfants !
Interdits, Simon et Léna se regardent.
- Et alors ?
- M. le curé nous a toujours parlé des Juifs somme du diable. Et Jeannot n'a rien de diabolique.
- En effet, madame.
- Vous êtes sûrs qu'il est juif ?
Pour un peu, on la sent prête à explorer le corps du garçonnet pour vérifier s'il ne serait pas pourvu de sabots, d'une longue queue ou de griffes en quelque endroit secret.
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Le deuil n'est ni une épreuve ni un concours. On n'en sort pas premier, juste infirme à vie.
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Né de parents peu pratiquants, le petit n'a pas dû entrer deux fois dans une synagogue. Madeleine s'amusait parfois à choquer sa mère à ce sujet : "Finalement, sans Hitler, nous n'aurions même pas su que nous étions juifs."
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La compassion et l'aide républicaine des premiers mois a peu à peu laissé place à une sorte de méfiance, de silence hostile. Le vent a tourné, l'opinion n'est plus favorable aux recherches. Dans Libération, un certain Alex Danan, partisan de l'adoption pure et simple des enfants, a signé un article qui a fait bondir Simon. Aux trop rares parents survivants, il déconseille de chercher à retrouver leur progéniture... "Eux qu'on appelle d'un prénom joli, Monique, Michel ou Simon, ont oublié leur patronyme, qui dit le vieux ghetto pouilleux et le pogrom." Et le sinistre plumitif de conclure : "Si vous n'êtes pas morts, vos enfants sont morts à vous. Tout est consommé, c'est ici la grande dispersion. Ils vous haïraient d'être revenus, vous ne reviendrez pas." Léna ne décolère pas.
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« Le voilà chez lui, dans un appartement saccagé, mais habitable. Les siens ne seront pas à la rue, comme les grappes de mendiants croisées depuis la garde d'Austerlitz jusqu'ici. Les familles juives reviennent de leurs cachettes ou d'exil trouvent souvent leurs serrures obstruées par de la cire rouge, leurs biens sous scellés. Depuis l'automne 1944, des acheteurs de logements et de magasins juifs avaient même créé un « comité d'acquéreurs de bonne foi » et manifestaient dans Paris. Ils détenaient ces biens en toute légalité ! Le retour de leurs propriétaires, c'était le problème de l'État, pas le leur ! L'indécence frôlait l'ignominie. »
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Elie incarne l'espoir,le futur,la trace vivante et prometteuse du passage de ses parents sur terre.Son coeur se gonfle d'émotion,les moments perdus entre eux le déchirent .Elie qui tient l'une des filles Morel par le cou passe près de lui sans le remarquer,tout entierà sa nouvelle vie.
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" Il ne suffit pas de ne pas les oublier " .
Simone Veil .
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Les larmes de Lena mouillent l'oreiller.Pour la première fois,elle se sent vraiment nue.
-Oui , il était gentil.Il m'a même apporté un gra morphine pour tromper l'ennui de ces heures vides.Quand,il m'´enlevait mes vêtements , sams se presser , il y avait toujours la musique de Chopin, notre héros national,notre grand compositeur romantique.Aujourd'hui ,lorsque j'entends ses nocturnes,ses Mazurkas ou ses Polonaises,je me revois écrasée par son poids, poussée contre les montants en fer du lit,ses mains sur ma gorge.
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