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4,05

sur 150 notes
Un sujet sur l'après-guerre que je ne connaissais pas du tout. Les orphelins cachés. Il est vrai que l'après-guerre et les différentes situations qui en ont découlé n'est que peu souvent abordé. Merci à Ariane Bois pour nous éclairer à ce sujet. La situation n'a du être évidente pour personne et les décisions à prendre non plus.
- Remettre des enfants à leur famille, parfois lointaine, s'ils étaient malheureux, exploités, battus, dans les familles d'accueil, a du être un soulagement. Ils retrouvaient les leurs et leurs racines.
- Remettre des enfants à la famille mais où aucun protagoniste n'était vraiment préparé à vivre ensemble, cela a du être difficile et parfois les amener au désastre, sachant que la guerre avait changé chacun en profondeur.
- Remettre des enfants à leur famille qui était devenue une inconnue à leurs yeux alors qu'ils avaient retrouvé un foyer aimant et protecteur a du être source d'innombrables dilemnes.
Bref, chaque situation devait être totalement différente...
Ce livre résume très bien cette période sur la recherche des enfants juifs cachés.

Au niveau écriture, j'ai eu un peu de mal avec la première partie du roman. L'auteur pose les bases historiques de cette époque, c'est dense, beaucoup de détails sur les organisations mises en place. La deuxième partie est plus légère même si le thème est sérieux. On y découvre la vie de Simon qui retrouve son frère, la vie avec Lena et j'ai trouvé cela plus facile à lire. Quant à la fin, je l'ai trouvé un peu baclée.
J'ai eu le sentiment qu'Ariane Bois avait un tas d'informations extrêmement importantes et qu'elle a tout voulu condenser dans une histoire. Ce qui m'a rendu la lecture parfois lourde.
Ceci est mon ressenti par rapport à la lecture même. En revanche, j'ai vraiment trouvé le sujet passionnant et instructif.
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Ariane Bois est à l'honneur en ce moment sur Babelio avec « L'amour au temps des éléphants ». Devant le coup de coeur de @Fanfanouche24, j'ai eu envie de découvrir cette auteure. J'ai donc suivi le conseil de @Frconstant et de @Gouelan en commençant ma découverte par « le Gardien de nos frères » et je les en remercie tant ce fut un important moment de lecture.

Ariane Bois est d'origine juive turque par sa branche maternelle. Elle a obtenu un DEA à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris en histoire sur « La résistance juive organisée en France » autant dire qu'elle maîtrise son sujet.

Ariane Bois choisit la fiction historique, romanesque afin d'évoquer un sujet délicat et déchirant, celui des «enfants juifs cachés en France pendant la seconde guerre mondiale. Pour illustrer son propos et emporter son lecteur, elle s'appuie à la fois sur ses recherches liées à son DEA et une documentation assez conséquente que l'on retrouve en fin de livre.

Au sortir de la seconde guerre mondiale, Simon et Léna, deux jeunes gens d'identité juive mais originaires de deux univers diamétralement opposés, vont se rencontrer. Elle, polonaise, rescapée du ghetto de Varsovie, issue d'un milieu pauvre et religieux, parlant le yiddish et Simon, français, descendant d'une longue lignée de juifs alsaciens, famille de grand bourgeois, cultivée, républicaine, laïque, athée, vont tenter d'exister, briser cette solitude, ce vide monstrueux qui s'est installé au creux de leur existence. Réunis, malgré eux, dans un destin commun, chacun habité par sa propre motivation, ils vont être réunis dans une quête qui va redonner un sens à leur vie.

Simon, ancien maquisard et scout au sein des Eclaireurs Israélites de France, se retrouve, à la sortie de la seconde guerre mondiale, brisé, orphelin. Sa soeur Madeleine et son frère Lucien, sont tous les deux décédés lors d'une mission. Il ne lui reste plus qu'un petit frère Elie, confié à leur nounou, elle-même victime d'une crise cardiaque. Qu'est devenu Elie ? Qu'a-t-il subi ? Simon se lance alors à la recherche d'Elie et intègre la filière de ceux que l'on appelle « Les dépisteurs ».

Lecture addictive, dotée d'une profonde humanité, passionnante et enrichissante, Ariane Bois nous livre un pan de l'histoire de la résistance juive notamment dans les environs de Toulouse et de Montauban. La quête de Simon retrace le sort de ces enfants dont les parents ne reviendront pas, ces enfants cachés, rescapés de la Shoah, parfois séparés de leurs parents très jeunes. Ils connaissent trop vite et trop bien les changements d'identité, l'errance de cachette en cachette, l'impact de la violence sur leur psychisme, le sentiment d'abandon, l'incompréhension devant le mot « juif ». Certains sont accueillis dans de chaleureuses familles qui prendront, plus tard, le titre de « Juste », mais d'autres ont moins de chance et se trouvent placés au sein de familles maltraitantes, exploitant les enfants. Ariane Bois nous fait pressentir toutes ces dérives avec retenue, sans jamais enliser le récit dans l'horreur ; l'histoire se suffisant à elle-même.

Ce roman retrace aussi la genèse de ces filières comme le réseau Garel ou l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) et la Maison d'accueil de Jouy-en-Josas. Elle rend ainsi hommage à tous ces réseaux, à toute cette chaîne humaine, à tous ceux qui ont contribué à sauver ces enfants comme les réseaux catholiques et protestants. Ariane Bois met aussi en évidence l'opposition à la barbarie nazie dont ont fait preuve Mgr Saliège de Toulouse, Mgr Théas de Montauban, Mgr Moussaron d'Albi.



Elle évoque, également, le refus de certaines familles, soutenues par l'Eglise catholique, qui refuseront de restituer ces enfants à leur famille ou à ces maisons d'accueil. Ces drames deviendront l'objet de procédures entre l'église catholique et les autorités juives, comme l'affaire Finaly.

Ce livre soulève aussi beaucoup de question sur la société française d'hier comme sur le devenir de ses enfants. Comment leur redonner leur identité, leur dignité. Si tous ces enfants n'ont pas été écoutés au sortir de la guerre, depuis plusieurs années, des associations se sont créées pour donner la parole à tous ces enfants devenus des retraités aujourd'hui.

C'est un livre écrit pour un large public à la lecture duquel, tout être humain ne peut qu'être bouleversé par le sort de ces enfants et ce livre suscite toujours les mêmes interrogations lancinantes sur l'être humain. L'empathie de l'auteure pour ces enfants, sa tendresse, son questionnement émerge de cette quête, elle a aussi écrit un livre sur ces petits de l'Ile de la Réunion, c'est un thème qui lui est cher. Je vais continuer ma découverte.

Pour approfondir cette recherche, la documentation en fin de livre est nombreuse. J'ai une pensée pour Boris Cyrulnik qui a connu cette clandestinité. A lire aussi, pour un large public, « L'enfant de Noé » d'Eric-Emmanuel Schmitt qui soulève la question de la transmission de l'identité pour ces enfants cachés.

« Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant »
Pythagore


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Je referme cet ouvrage poignant , bouleversant , lu en deux jours en retenant mon souffle ....
J'ai lu beaucoup de livres à propos de la Shoah et des camps de la mort mais celui - là vivra longtemps en moi !
De 1939 à 1967 il conte l'histoire de deux êtres seuls , fracassés et brisés par la guerre, Simon, orphelin ( il a perdu ses parents , son frére et sa soeur ). Il appartient à la bourgeoisie parisienne , laïque et patriote, maquisard et blessé au combat , Léna , issue d'un milieu de petits commerçants polonais qui a réussi, seule de sa fratrie à survivre au ghetto de Varsorvie .
En 1945 , la guerre leur a tout pris......
Chacun de leur côté , ils vont accepter une mission trés particulière dont l'auteur a choisi de nous informer avec intelligence, une finesse saisissante de précision et de nostalgie pour ces coeurs blessés : rechercher des enfants cachés par leurs parents dans des familles pour les protéger du pire, des voisins, des institutions catholiques , des couples , des couvents , qui souvent, refusent de les rendre à leur famille ....
On les appelait des" " Depisteurs " de l'oeuvre de secours aux enfants :OSE.
Retrouver ces enfants devient un devoir moral et une priorité absolue aux quatre coins de la France.
La revendication du retour de l'enfant pose un problème religieux, social et politique .
Certains Depisteurs se heurtent à des refus catégoriques lorsqu'ils retrouvent des enfants déja baptisés au cours d'adoption , de prosélytisme , " âmes à sauver "" , main du seigneur "et autres raisonnements fallacieux ....

Simon cherche son petit frère Elie , le dernier de sa fratrie , caché quelque part .....Fatigué , angoissé, assiégé d'obscures pensées , il prend soin de ces enfants dispersés et cachés même si son chagrin l'étouffe , aux côtés de Lena , fragile et lumineuse , passionnée, meurtrie par les épreuves,....
Turbulents, agressifs ou repliés sur eux - mêmes les orphelins savent tous qu'une tragédie à frappé leurs familles et que plus rien , désormais ne sera comme avant .....
Ils ont été terrifiés, battus parfois, humiliés, déçus par les adultes , ce sont des forteresses assiégées , ces enfants , ces gamins , privés de l'essentiel ....

Cauchemars , ombres grises , wagons de plomb , névroses liées à la déportation , tant de moments perdus , tout se brouille et s'éfface sur le miroir de la mémoire pour Simon et Lena !

L'auteur revient sur les rafles, les arrestations, la vie d'après, la douleur intense, la colére, la souffrance incommensurable, intraduisible d'avoir tout perdu , le vide , la détresse, le courage de ces adultes de résister à l'instabilité ambiante . ....

Sans parti pris, discrètement, l'auteur a reconstitué l'atmosphère de l'époque....

Le récit est minutieusement documenté, le travail de recherche, parfait, fouillé, précis , le contexte reconstitué sur le fil.
Elle construit des personnages meurtris par la vie qui désirent compenser , comme une espèce de revanche sur la vie !
Ce trés bel ouvrage fait écho à la détresse des victimes de cette barbarie , fauchés et disparus en pleine vie d'amour et de promesses .
Lena et Simon vont se reconstruire dans une France exsangue grâce à la force de l'amour !
L'histoire est bien plus compliquée mais n'en disons pas plus ,....

Ces enfants retrouvés incarnent l'espoir, le futur, la trace vivante et prometteuse du passage de leurs parents sur terre, là où l'absence et l'attente, le manque ont créé des gouffres,...

Merci à l'auteur pour son travail et la mise en exergue d'un point de vue plutôt méconnu de cette période !

À lire absolument , ce n'est qu'un conseil , bien sûr !
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Effarée ! Je suis effarée lorsque je découvre le décalage entre l'engouement autour de ce roman et mon propre ressenti.
Effarée de n'avoir éprouvé aucune émotion face à cette recherche d'enfants juifs placés dans des familles d'accueil le temps de la guerre, et dont les parents ont disparu, gazés, torturés, fusillés.
Et pourtant, Dieu sait que je suis très sensible à cette époque-là et son cortège d'horreurs, en particulier en ce qui concerne les enfants, qui me bouleversent.

La 4e de couverture annonce « l'extraordinaire destin de deux êtres fracassés par la guerre ». Je m'attendais donc à ce que l'auteure entre dans le vif du sujet dès le début. Que nenni ! Il a fallu 120 pages de souvenirs de guerre de la famille du héros accompagnés d'explications encyclopédiques pour pouvoir, enfin, l'accompagner dans les différents endroits de France où pourraient se trouver les enfants cachés. Et la dynamique de cette quête (menée par la commission de dépistage de l'EIF, Eclaireurs israélites de France, dont fait partie le héros) est brisée elle aussi par de multiples retours en arrière.
Première cause, donc, qui m'a freinée dans mon élan.

Deuxième raison : le type de point de vue adopté par l'auteure, qui m'a empêchée « d'y être ». J'ai conservé tout au long du roman un détachement inopportun envers tous les personnages.

Troisième raison : le style assez commun, avec quelquefois de belles expressions imagées, mais ô combien d'autres très cliché, notamment pour découvrir la faaaaabuleuse histoire d'amour entre les deux jeunes investigateurs.

Désolée donc pour cet avis négatif, et malgré que j'aie appris beaucoup de choses ici (l'auteure, effectivement, est très bien documentée), cette lecture m'a profondément ennuyée, paradoxe total vu mon intérêt pour tout ce qui touche à la guerre 40-45 et à la condition des êtres humains en souffrance.
Que les lecteurs ayant adoré ce roman ne se sentent pas blessés, je m'en voudrais !
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C'est en naviguant sur Babelio que mon épouse a trouvé des critiques sur ce roman et a décidé de le lire.Hélas pour elle,je m'en suis emparé pour lire la quatrième de couverture et...je ne le lui rends qu'aujourd'hui,après avoir tourné la dernière page....Bon,je suis pardonné car mon emprunt n'a duré que 24 heures environ...Oui,vraiment,un livre que j'ai "avalé",passionné par cette rencontre avec Simon et Lena...et les autres.
C'est la guerre.Les Mandel sont juifs.Une famille aisée, bourgeoise,peu portée sur la religion.Chez les Mandel,on est français avant d'être juif,mais,en ces temps de guerre,les juifs ne sont souvent,malheureusement,que juifs.Après avoir fait partie de la résistance, Simon revient chez lui et,là ....
Le garcon est détruit lorsqu'on lui confie une mission,retrouver les enfants juifs cachés aux quatre coins du territoire.On lui adjoint la jeune Lena,rescapée du ghetto de Varsovie,brisée ,elle aussi.
Leurs points de vue s'opposent souvent mais leur volonté commune de "se reconstruire" est telle qu'ils se deviennent indispensables l'un à l'autre et se lancent avec coeur et détermination dans leur quête.
C'est là que l'on découvre combien le sort des enfants a pu être différent en fonction des motivations des "accueillants".Il sera beaucoup question de l'église chrétienne ,si généreuse,.... en apparence.Je vous laisse découvrir.
La guerre,pour ces hommes et femmes ne s'est pas arrêtée au jour de l'Armistice...La France d'après guerre garde en elle un profond ressentiment contre les juifs.Se reconstruire dans ce contexte relève d'une mission impossible ou ...presque.Ce roman en est une illustration.
On ne peut contester le travail de l'auteure et on doit la remercier de nous avoir permis de découvrir cette ambiance délétère d'après guerre.C'est un très grand travail de mémoire étayé par une bibliographie imposante.Bravo à cette dame.
Ce livre,c'est la douleur des âmes de tous ces gens persécutés par les nazis et juste acceptés par la suite.C'est l'origine de leur quête de liberté et l'illustration de leur envie d'exister,de se relever,de se rassembler.
Un livre que je conseille vivement à tous ceux qui apprécient la paix et le respect des uns et des autres.Superbe.
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Très beau roman qui nous fait découvrir des moments importants de notre histoire. Ariane Bois traite dans son livre d'un sujet peu souvent abordé en littérature. Celui des dépisteurs d'enfants juifs au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Malgré un démarrage difficile, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, ainsi que suivre le fil de l'histoire toute en suivant les aventures des personnages.
C'est une lecture touchante que je recommande.
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Entre 1939 et 1967, de Paris à New York, en passant par Toulouse, on suit les pas de la vie de Simon Mandel.
Ses parents appartenaient à la bourgeoisie juive parisienne. Une famille patriote ancrée en France corps et âme. Mais cette France a trahi la famille Mandel, et l'a jetée dans les crocs des nazis, sous les yeux de leurs voisins avides de leurs biens.

Simon, l'adolescent rebelle, devient maquisard. Lorsque la guerre est terminée il part à la recherche des siens, ne sachant pas encore l'atroce vérité sur les camps de concentration. Son petit frère Elie est quelque part caché dans un village. Il fait partie des nombreux enfants juifs, orphelins pour la plupart, éparpillés dans des familles paysannes et dans des institutions catholiques, pour le meilleur ou pour le pire.

C'est ainsi qu'on suit le destin de ces enfants perdus et fracassés par la guerre, privés de leurs racines, de leurs patronymes. On les baptise pour les sauver, pour en faire de bons catholiques. On les retient pour qu'ils ne s'égarent plus, on ne fait rien pour qu'ils se remémorent leurs vies d'avant, leurs parents, leurs valeurs. On les efface et leurs familles meurent une deuxième fois.

Ce roman historique est intéressant. Il nous montre cette France d'après-guerre qui n'a pas encore pris conscience des terribles exactions des nazis, dont ils sont pour certains complices, et qui ne cache pas son antisémitisme. Certains passages sont révoltants.

Le début du roman m'a paru trop chargé de références à l'Histoire sans être entraînant. Il commence à prendre son élan lorsqu'on évoque les dépisteurs, leurs missions, leurs réseaux. La romance entre Simon et Léna, survivante du ghetto de Varsovie, m'a semblé trop facile et pas trop à sa place. L'histoire des personnages, en gros, est comme cousue sur la couverture de l'Histoire, sans vraiment fondre ses fils et rendre la narration vibrante. J'aurais aimé suivre plus intensément les pas des enfants retrouvés, plutôt que de suivre la romance de Simon et Léna par exemple.
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Je tiens vraiment à remercier Babelio et les éditions Belfond car je ne m'attendais pas à recevoir un tel livre ... Comment se plaindre après avoir lu un tel Roman , un plaisir ..
Le recueil de données est impressionnant, Ariane bois a vraiment fait des recherches précises pour évoquer un thème que je connaissais très peu et qui me semble peu décrit dans la littérature... L'après guerre et la résistances des juifs en France.
Simon Mandel est un jeune juif qui est à la recherche de sa famille à la fin de la seconde guerre mondiale ...
Il apprendra au fur et à mesure la disparition de son frère et de sa soeur Lucien et Madeleine , ils ne seront jamais retrouvés puis par la suite apprendra que ses parents déportés sont décédés dans les camps .
Son seul espoir , sa seule famille qui lui reste Elie son frère cadet qui avait été placé chez une nourrice.
ISi.on devient dépisteur et avec l'aide de Léna .... Ils vont scillonner le sud de la France pour rechercher Elie ainsi que tous les enfants juifs qui ont été confiés à des familles.
Un lien amoureux va lier les deux jeunes , ils s'aiment et sont solidaires dans le même combat.
Ils seront unis pour la vie .
La déscription des enfants retrouvés met en évidence à quel point ils ont pu être meutri indirectement par cette guerre ... La perte des familles ou l'impossibilité de les retrouver.La séparation familiale est facteur de dégâts psychologiques irréversibles ....
Certaines familles d'accueils catholiques pour la majorité ont converti les enfants juifs, les ont baptisés ...
Comment ces enfants peuvent ils ensuite se construire ... Nés juifs issu d'une famille de traditions et du jour au lendemain ils doivent apprendre autre chose , prier d'une autre façon , changer les fêtes religieuses... ?
Il y aura obligatoirement à un moment ou à un autre de leur vie une faiblesse psychologique pour certains ... Comment effacer une partie de sa vie ??

C'est un Roman qui passionne , qui fait réfléchir et une fois qu'on le tient .... On a pas envie de le lâcher !!!
Je vous le conseille vivement.



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C'est le genre d'histoire sur la guerre que j'évite, enfin normalement, quand je suis dans un état normal, pas en plein chaos de déménagement avec la traversée de la France et un changement radical de vie. Ce fût une chance de découvrir un tel récit et faire connaissance avec le style de l'auteure. Car ce récit d'une famille juive pendant la guerre avait de quoi être désespérant et déprimant au possible. Surtout quand la France n'a pas protégé ces gens qui pensaient être français à part entière. Ils ne s'attendaient pas à être dénoncés par leur patrie, ils ne s'attendaient pas à être pillés par leurs voisins. Il y a aussi l'emprisonnement, les tortures, les mauvais traitements, la mort. Il y a la séparation de chaque membre de la famille et le choc d'apprendre la mort de l'un deux soit au combat, soit dans un camp, puis la disparition du dernier de la fratrie confié à sa nounou qui malheureusement est décédée pendant la guerre. Il y a le doute, le chagrin, la peur, l'angoisse puis la volonté, l'espoir, le renouveau, la rencontre. Je ne me souvenais pas de l'existence des dépisteurs, pourtant j'en avais entendu parler. Chercher des enfants cachés et placés pour leur redonner une place dans la société avec leurs racines et leur religion. Mais certains enfants, bien placés, se sont habitués à leur famille d'accueil, et il est difficile d'arracher une nouvelle fois ces enfants à des gens aimants. C'est le sort d'Élie, le petit frère de Simon et le reconstruction sera longue de part et d'autre. Léna, rescapée de l'horreur sera une aide et leur apportera de l'amour. Oui ce livre devrait être déprimant mais la plume de l'auteure en a décidé autrement : il y a de la lumière, de la pudeur, de l'espoir. Je remercie infiniment BABELIO et les Éditions BELFOND pour cette découverte.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Ariane Bois , avec ce magnifique roman , rappelle un épisode peu connu immédiatement après la seconde guerre mondiale . Chacun sait qu'un certain nombre d'enfants juifs ont eu la vie sauve grâce au dévouement et au courage de personnes qui les ont pris en charge , confiés à des familles ou à des institutions religieuses ou évacués en Suisse .

Après la libération des camps , beaucoup de familles se sont retrouvées dispersées ou exterminées et quelques associations ont oeuvré pour permettre aux enfants orphelins de retrouver des membres survivants de leur famille.

Ariane Bois met en scène Simon , un très jeune homme . Sa famille d'origine juive , non pratiquante vit confortablement à Paris, ses parents sont plutôt confiants au début de la guerre mais finalement sont arrêtés et ne reviendront pas des camps . Son plus jeune frère confié à la gouvernante disparait, alors que Simon se bat dans la résistance et est blessé .
D'un tout autre ordre est le passé de Lena, polonaise ayant connu le ghetto de Varsovie où l'ensemble de sa famille a été exterminée .
Simon et Lena vont faire équipe pour sillonner les régions où sont signalés des enfants cachés .
L'écrivaine livre beaucoup de faits véridiques à partir d'archives , les éléments sont sérieux et bien documentés , habilement mêlés à la fiction .
Si cette recherche a été soutenue activement par la population, peu à peu les gens s'en sont désintéressés et le devenir de ces enfants s'est heurté à plusieurs dilemmes .
Certains ayant été parfaitement intégrés dans leur famille d'accueil étaient en cours d'adoption , d'autres recueillis dans des institutions catholiques se sont heurtés au refus des religieux de les laisser partir .
Quelques uns malheureusement ont été maltraités dans des familles qui les ont exploités et ont même monnayé leur départ ...

Très bien construit, ce roman est passionnant, il rend hommage à tous ceux qui ont oeuvré pendant et après la guerre pour la survie des enfants juifs et pose la question de la transmission de la mémoire .
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