Je remercie vivement les éditions
Gallimard Jeunesse pour ce nouveau partenariat dans le cadre de la promo chroniqueurs pour On lit plus fort. Malheureusement, je n'ai pas adhéré, tout au long de ma lecture, je suis restée sur le côté et je n'ai pas (ou peu) compris ce qui m'entourait. C'est dommage, parce que je comprends l'enthousiasme qu'il suscite et c'est vrai qu'il exploite de très bonnes idées. En fait, je suis mitigée sur ce roman.
En lisant la quatrième de couverture, je voyais s'étaler « aventure », « conte moderne », on m'évoquait un grand voyage, un monde particulier... Bref, je m'imaginais le Hobbit, Big Fish de Burton, Alice au pays des merveilles et tout retombe comme un soufflé. L'aventure est inexistante, le conte se fait la malle – sauf dans sa dimension psychologique, philosophique et morale –, le voyage est peu attrayant – quoique bien fait tout de même –, et le monde, il n'y en a pas. En fait si, on voit s'animer un univers, sauf qu'il n'est pas exploité, on ne sait rien dessus, est-on dans le passé, dans le futur, à notre époque, dans un univers parallèle ? Pourquoi ce curieux et intéressant mélange entre réalisme et fantastique. L'Usine et ce qui l'entoure, les personnages sont dotés d'un fort degré de réalité ; cependant, la communauté aux noms de chiffres et l'ombre de Tsell se modifiant étrangement laisse à penser que nous évoluons dans une réalité fantastique. L'univers n'est pas assez fourni pour me captiver, et du coup, bon nombre de faits se retrouvent inexpliqués et inexplicables.
La dimension psychologique, philosophique est très présente et ce qui m'aura le plus enchantée. La plume est très belle, puissante et hypnotique, je l'applaudis. Ce voyage est très métaphorique, il est là pour nous apprendre la vie, l'amour, l'amitié. le voyage fait office de boucle, les parents empruntent un trajet, les enfants le refont en sens inverse pour comprendre. C'est très captivant de lire toutes ces phrases poétiques. Comme chaque chapitre est intitulé d'après deux termes opposés, comme « le bruit et le silence » ou « la perte et le gain », nous sommes plongés dans d'importantes réflexions qui nous font voyager à l'intérieur de nous-mêmes. En somme, le voyage est assuré, mais de manière philosophique et de ce fait, le conte est lui aussi présent pour la dimension morale. La plume de l'auteure est très belle, fluide, soignée, ça se laisse lire, on se sent bercé par les mots, c'est très joli et enchanteur. Je l'ai lu très rapidement en raison de ce style atypique et beau.
L'histoire nous emmène auprès de Bo et de Hama, deux amoureux fuyant leur village après l'explosion de l'Usine dans laquelle il travaillait. La première partie est consacrée à l'implantation du décor, des protagonistes principaux, de la force de leur amour, c'est un peu long, mais on apprécie ce mélange de calme et de tempête. Dès la deuxième partie et ce jusqu'à la fin (quatrième partie) nous abandonnons le style « il/elle » pour se tourner vers le « je ». Nous ne savons pas vraiment qui parle, même si nous finissons très vite par le comprendre. Dès là, les choses s'accélèrent, le voyage débute, les rencontres aussi, mais ça, je vous laisse le soin de le découvrir. Personnellement, mon intérêt fut piqué par la communauté où iront vivre Hama et Bo, puis par l'histoire de Tsell et Vigg. Excepté ces deux moments, je me suis un peu ennuyée et comme je l'ai dit, trop occupée à comprendre l'univers, je n'ai pas vivre pleinement cette histoire. Et je pense que pour apprécier ce roman, il faut le vivre, s'en imprégner et se laisser aller, malheureusement, je n'y suis pas parvenue. Sinon, l'histoire demeure attachante et sympathique à lire.
Pour terminer la chronique, j'arrive aux personnages. Une fois de plus, je suis mitigée, ou plutôt réservée. Ils sont humains, ni blancs, ni noirs ; ils ont leurs qualités, leurs défauts, ils sont aussi sympathiques que haïssables, mais pour mieux appréhender ce que je viens d'écrire, il vous faudra lire le roman, je gâcherais la surprise en dévoilant tout. Néanmoins, je suis ultra fan de Un, Deux, Sept, Douze, Quatre et les autres, ce sont de très beaux protagonistes, mystérieux, solidaires, bienveillants, ils représentent l'apprentissage de la vie ainsi qu'une compétence particulière comme la forge, le tannage, le tressage de panier, l'agriculture et l'élevage, la chasse. C'est une communauté super intéressante à voir, ils sont géniaux ! Après, j'adore Tsell, je me suis très vite attachée à elle, à sa manière de voir les choses, à son histoire, son don, c'est une petite fille très adorable et courageuse. Bo et Hama sont sympathiques, mais sans plus, j'ai bien aime leur amour, leur voyage intérieur et extérieur, mais leurs défauts les ont rendus agaçants. J'ai bien aimé la Tsarine, Vigg et d'autres, ces protagonistes secondaires sont très captivants et ils apportent réellement un plus à l'histoire.
En conclusion, malgré des points positifs, je reste mitigée sur ce roman, j'en attendais autre chose et surtout j'attendais le grand voyage, l'aventure avec un grand A. Il a déçu mes attentes, mais il n'en demeure pas moins agréable à lire, il plaira certainement à d'autres lecteurs, j'en suis convaincue. Pour ma part, l'absence d'univers et d'explication d'univers m'aura déboussolée ; le conte n'est pas vraiment présent et l'aventure n'est pas assez présente pour rythmée davantage le récit qui reste d'un calme olympien. La dimension psychologique, morale et philosophique, la plume de l'auteure et la communauté aux noms de chiffres, voilà ce que je retiens de très positif et qui m'aura transportée, je suis émerveillée même par ces aspects. Il comporte d'excellents ingrédients, mais je demeure à côté, dommage. Je remercie les éditions Gallimard pour ce partenariat.
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