AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 403 notes
Octavio est un jeune homme solide qui vit seul à Saint-Paul-de Limon, mais il ne sait ni lire, ni écrire. Venezuela, une jeune femme comédienne dont il va tomber amoureux, va lui ouvrir un autre monde en lui apprenant à lire et à écrire. Il va ainsi découvrir la magie et le pouvoir des mots.
Don Octavio travaille également pour Rutilio Alberto Guerra, dit Guerra. Celui-ci, à la tête d'une bande de brigands chevaleresques s'est installé dans une vieille église désaffectée, au coeur du bidonville. Un cambriolage est décidé au domicile de sa bien-aimée, et Octavio n'aura plus d'autre choix que de la quitter et partir sur les routes.
Avec le voyage d'Octavio, Miguel Bonnefoy nous conte une histoire simple qui se révèle une superbe épopée, une sorte de fable, où la nature occupe une grande place. C'est la découverte d'un pays le Vénézuela, depuis ses origines, et de ses habitants. Son écriture imagée et chatoyante nous emporte dans un tourbillon de vie et de féérie.
Pour ce premier roman. l'auteur de nationalité vénézuélienne et française, ayant remporté le Prix du jeune Écrivain en 2013 pour sa nouvelle intitulée Icare, nous emmène dans un voyage merveilleux plein de poésie et d'amour mais aussi d'action au cours duquel ce jeune Octavio va découvrir la magie des mots, comme nous d'ailleurs.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1060
Don Octavio habite un bidonville et vit de petits métiers obscurs, parmi eux, Octavio fait le ménage dans une église désaffectée, ancien lieu du miracle qui avait fait reculer la peste - introduite au Venezuela par un bateau en provenance de Trinidad le 20 août 1908 -, aujourd'hui repaire de voleurs de haut vol.

Un jour le chemin de l'homme au physique de colosse, qui ne sait ni lire ni écrire et devait quitter le monde sans descendance, croise celui de Venezuela, une femme élégante et distinguée, plus âgée que lui. Actrice, elle avait joué à Caracas des vaudevilles et des tragédies. Elle prit plaisir à se promener avec lui et à lui apprendre à lire. Une révélation pour Octavio : « Quand il parvint à lire une phrase entière sans hésiter, et qu'il ressentit l'émotion brutale de la comprendre, il fut envahi par le désir violent de renommer le monde depuis ses débuts. » Ainsi avec Venezuela, Octavio connaît le bonheur de lire et d'aimer, mais un événement va l'obliger à fuir - l'occasion pour lui de faire des rencontres et de découvrir son merveilleux pays.

Un très beau roman épique, plein de poésie et de lyrisme, qui, à travers le parcours d'un homme pauvre et illettré, raconte la réalité économique d'un pays qui a tout misé sur le pétrole, mais dont l'identité repose encore sur les croyances dans ses légendes et ses mythes fondateurs : « ... nous, les Vénézuéliens où que nous soyons, nous sommes toujours des enfants d’un mythe. ... Chaque peuple a sa plaie fondatrice : la nôtre est dans l’effondrement de notre histoire. Nous avons dû nous tourner vers le mythe pour la reconstruire. »
Commenter  J’apprécie          752
Premier roman d'un jeune auteur franco-vénézuélien,ce merveilleux récit allégorique raconte la grande histoire du Venezuela à travers la petite histoire des tribulations épiques d'un paysan analphabète,Octavio.
Le livre débute par l'évocation de l'Histoire.Le 20 août 1908 accoste dans le port de la Guaira,près de Caracas un bateau en provenance de la Trinidad.Il y amène une épidémie de peste.L'auteur enchaîne avec un conte truculent,"l'histoire du citronnier du seigneur",le citronnier d'un habitant créole qui en dix mois,fera reculer dix ans de peste,et qui donnera son nom au village et à l'église qui y seront érigés:Saint-Paul-du-Limon.
On fera connaissance avec Octavio dans ce village,un bidonville aux portes de Caracas.Octavio,physiquement un géant,un homme a tout faire,nous cueille de suite avec ses ruses pour cacher sa honte de l'illettrisme.Une femme au nom trés symbolique va l'aider à s'en sortir,mais le destin l'entraînera dans un voyage forcé....
Mélangeant les genres sans jamais alourdir le texte,ce court roman très riche,teinté d'humour,de poésie et d'émotion,est un moment de lecture magique.La fin du livre et celui d'Octavio sont sublimes !Beaucoup aimé !
Commenter  J’apprécie          736
Le voyage d'Octavio fait partie de ces livres qui, la dernière page tournée, vous laissent une sensation de bien-être et de légèreté.
Dans un petit village du Venezuela, qui fut un jour dévasté par la peste et miraculeusement sauvé, Don Octavio, comme beaucoup de ses compatriotes, tente de cacher son illettrisme.
Une charmante dame devient sa bienfaitrice et lui apprend les rudiments de la lecture et de l'écriture.
Mais bientôt, un événement malheureux l'oblige a tout quitter.
Miguel Bonnefoy nous emmène sur les pas du voyageur. Un périple qui lui fera traverser le pays et faire de belles rencontres.
Mais, ces rencontres, sont-elles réelles ou le fruit de son imagination ?
C'est un homme transformé qui revient, deux années plus tard, dans le village où tout a commencé.
Et l'auteur de nous livrer une fin originale et poétique.
Oui, vraiment, quel plaisir que cette lecture. ..
Commenter  J’apprécie          656
Le voyage d'Octavio est pour moi un vrai coup de coeur qui m'a transporté au Venezuela. "Dans le port de la Guaira, le 20 aout 1908, un bateau en provenance de la Trinidad jeta l'ancre sur les cotes vénézuéliennes sans soupçonner qu'il y jetait aussi une peste qui devait mettre un demi-siècle a quitter le pays."

On fait la connaissance d'Octavio, illettré qui se débrouille tant bien que mal dans sa vie de tous les jours. "Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu."
Jusqu'au jour ou il rencontre Venezuela, une femme qui va lui apprendre a lire et a écrire. Cette rencontre va changer sa vie. "Un matin,il se surprit de voir que "mujer" s'écrivait aussi simplement.
- J'aurais pensé que pour un personnage aussi considérable,y avait un mot plus difficile,s'était-il exclamé." Malheureusement, cette période heureuse avec Venezuela, ne sera que de courte durée car il se retrouve embarqué dans un gang de cambrioleurs et se fait démasquer par la femme. Il prend donc la route, a travers son pays, fais de multiples rencontres.

J'ai découvert un petit pays, dont on parle peu, mais plein de légendes et de croyances :
"Parmi ces maisons, à la robe d'une montagne, il y avait celle d'un créole qui avait planté contre sa haie un citronnier robuste, aussi vieux que lui, dont les fruits se mêlaient au gui du feuillage. La procession s'était approchée. le Créole était sorti avec un fusil à verrou et une grappe de cartouches sous l'aisselle.

- Je tue le premier qui franchit la haie, avait-il crié depuis la rambarde. Et je commencerai par celui que vous promenez. Nous allons voir si les saints ne meurent pas.

Les porteurs firent demi-tour sans discuter. Mais à l'instant de repartir, la couronne d'épines resta accrochée à l'une des branches de l'arbre. le créole épaula l'arme et, au milieu d'une injure, tira une seule balle dont l'éclat résonna longtemps dans la montagne. La balle sépara la statue de la branche, secoua le feuillage et fit tomber sur les têtes, comme un pluie de bubons verts, des centaines de citrons qui roulèrent jusqu'aux portails des cabanes.

On crut au miracle. On utilisa la pulpe jaunie pour les infections, on fit sécher les zestes qu'on saupoudra sur les poissons et on purifia l'air avec l'acidité des huiles. On mélangea le citron au gingembre dans es marmites et on les fit passer, porte après porte, à toutes les alcôves, avec un secours que deux mille ans de médecine n'avaient su offrir. En dix mois, on fit reculer dix ans de peste.

Voilà l'histoire du citronnier du Seigneur telle qu'on la trouve à peu près sous la plume du poète Andrés Eloy Blanco, dans les livres de mon pays."

Comme dans de nombreux romans sud-américains, il y a un petit coté magique. L'auteur sait nous captiver et décrit son pays a merveille. C'est un récit a la fois drôle et touchant :
"Les gens prirent l'habitude de mesurer l'importance d'une maison au nombre de ses fenêtres. On écrivait le nom des rues sur des plaques en bois portant les noms de ceux qui les habitaient. La rue de l'hôpital était celle de l'hôpital, la rue des Soeurs celle du couvent, dans la rue Doctor-Dominguez habitait le vénérable docteur Dominguez, et dans la rue des Cornards, qui ne touchait en rien a l'honnêteté des dames, se trouvait l'abattoir ou l'on déchargeait les cornes du bétail."

Ce roman est a la fois une fiction mais aussi un excellent documentaire qui nous montre le vrai visage du Venezuela ou la majorité de la population s'entasse dans des bidonvilles :
"Des écrivains publics faisaient payer une fortune les lettres d'amour, les vieux comptaient les mois en grains de mais et les marchands racontaient aux enfants des légendes pour les éloigner de la nuit. C'était un époque simple et craintive. le village n'était alors menacé que de superstitions et de croyances populaires [...].
Avec le temps, touffu et foisonnant, le flanc de la colline se gonfla de baraques et de blocs, la vie ne cessant d'apparaître. Année après année, il se chaussa de pierres et se peupla d'hommes qui fuyaient la misère des grandes villes. Ils montaient jusqu'au sommet de la colline, trouvaient une friche loin des autres et y dressaient une maison de tôle ondulée. Avec l'expansion des quartiers, on dut organiser des élections démocratiques désignant des présidents et un conseil. le marché noir fit concurrence aux anciens commerces, tandis que l'ombre des platanes abritait des femmes auxquelles, tantôt l'alcool, tantôt les malheurs, avaient volé un époux.
Les vieilles légendes poussaient les enfants hors des maisons. Beaucoup se retrouvaient aujourd'hui dans la contrebande, souvent par crainte d'être exclus, ou parce qu'il était plus dangereux parfois de ne pas y entre. Les nuits étaient agitées, révoltées, elles s'encombraient souvent d'un crime, au détour d'une ruelle. Les jeunes filles subissaient des grossesses précoces et avortaient avec des cuillères qu'on faisait bouillir dans des casseroles. C'était une carte de la colère."

Vous l'aurez compris, c'est un roman magnifique, superbement écrit que je vous recommande fortement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          521
Le Voyage d'Octavio est un roman surprenant. On a la sensation d'embarquer pour un voyage onirique au cours d'un moment de somnolence, avec un récit dont l'élasticité et la flamboyance ressemblent à ce qu'on peut éprouver dans les rêves. Sauf qu'il n'y a pas de super héros conquérant ni de vanité exacerbée dans ce texte. Mais plutôt la poésie d'un personnage d'une sincérité désarmante que la misère n'est pas parvenue à priver de générosité ni de courage dans un récit qui le projette dans la découverte de son pays, le Venezuela, et dans des rencontres les plus diverses.
Amené à quitter son bidonville, le voyage d'Octavio aurait pourtant pu prendre l'allure d'une errance accablante, les premières pages dressant le portrait d'un homme sans envergure, un analphabète trop poli pour se plaindre ou employer des phrases implacables susceptibles d'ébranler le cours de sa vie. Mais le récit est baigné d'un feu particulier. Avec une écriture simple traversée d'élans messianiques, Miguel Bonnefoy fait de ce périple un voyage presque missionnaire. Enrichissant Octavio de connaissances nouvelles et de capacités salutaires voire magiques, ce voyage permet également de ressusciter les légendes fondatrices du Venezuela. On peut y voir un hommage à la tradition latino-américaine : l'auteur s'affranchit de la rigueur des événements et rappelle à sa manière que l'histoire ne se construit pas uniquement sur des faits réels et tangibles, elle se nourrit également de rumeurs, mythes et légendes.

C'est le genre d'épopée que l'on associe inéluctablement à ce qu'a pu écrire Gabriel Gàrcia Màrquez car c'est un récit où «les mythes engendrent les hommes qui à leur tour engendrent les mythes».
J'ai aimé ce roman au charme presque naïf avec un héros fort peu narcissique, auréolé d'une certaine pureté comme s'il était le porteur de l'essentielle vérité. L'auteur en a fait un personnage attachant.
Commenter  J’apprécie          443
Quel plaisir de lecture et quelle belle découverte !
Miguel Bonnefoy est un jeune auteur d'origine vénézuélienne. Il signe ici son premier roman, mélange de conte et de poésie. Des personnages singuliers, des descriptions magnifiques, une histoire qui suit une révolution complète (révolution est ici à entendre comme mouvement revenant à son point de départ).
L'auteur nous offre une peinture complète de son pays où la misère des bidonvilles se heurte à la luxuriance des paysages. Où la pauvreté ne déchoit pas mais combat la détresse. Où la solidarité et l'inventivité règnent.
C'est également une belle allégorie sur la construction d'un pays, sur la fondation d'un peuple fier de ses racines.

Octavio, homme grand et musculeux, traîne sa misère dans une petite ville du Venezuela. Illettré, il met sa force au service d'une bande de voleurs pour trier et ranger le butin dans une église désaffectée. Un jour, il rencontre la belle Venezuela qui lui enseigne la lecture. le goût de la vie et de la culture les unissent jusqu'au moment où le chef des brigands décide de visiter la demeure de sa bien-aimée. Pris sur le fait, il doit fuir. C'est ainsi que commence le voyage d'Octavio à travers son propre pays, au plus près de ses habitants et de ses croyances.
Commenter  J’apprécie          410
Octavio est analphabète et vit dans un bidonville proche de Caracas. Il a honte de son handicap qu'il cache du mieux qu'il peut. a la pharmacie , devant son impossibilité à lire l'ordonnance, il reçoit le soutien de Venezuela . Et sa vie va basculer.
Petit roman par la taille mais grand par l'esprit qui s'en dégage . Élévation de l'homme par la culture mais aussi voyage aux pays des désespérés, rencontres humaines truculentes, et rebondissements fort bien amenés. le tout dans un voyage à travers le Vénézuela sauvage , autant par ses paysages que par ses habitants.
Il y a dans ce livre pour moi un chapitre d'anthologie , celui du cambrioleur. Quel moment de génie littéraire !
Parlons en du style. Métaphorique , berçant le lecteur comme une brise légère et l'enivrant d'images insolites.
Une belle lecture , très rythmée, au style particulier avec comme je l'ai dit , ce que j'apparente à un moment exceptionnel d'écriture !
Un auteur de plus à continuer de découvrir.

Commenter  J’apprécie          407
En 1908, Saint-Paul-du-Limon a connu un miracle mais, un demi-siècle plus tard, il ne reste de ce village vénézuélien qu'un bidonville. Octavio, l'un de ses habitants, s'efforce de cacher comme une tare son analphabétisme jusqu'à ce qu'il rencontre l'exubérante Venezuela, qui lui apprend à lire. Mais un gouffre sépare le train de vie de l'humble Octavio et celui de la comédienne, donnant à leur relation un équilibre instable qui finira par basculer. Octavio choisit alors l'exil et, même si son voyage l'éloigne dans un premier temps de son village natal, il lui révélera en fin de compte son attachement à la terre de son pays.
Dans ce roman aux allures de fable, on rencontre au fil des pages un chef brigand pour qui le banditisme est un art de vivre, un vieux paysan à qui le succès soudain fait tourner la tête, un couple d'amoureux dignes de Roméo et Juliette ou encore un fleuve qui à la réputation d'être infranchissable.

Je reconnais que ce premier roman a beaucoup d'atouts, avant tout une langue sublime, un dépaysement total mais je crois que je ne l'ai pas abordé au bon moment et n'y ayant pas prêté toute l'attention qu'il mérite, je suis sûre que je suis passée à côté de sa magie.
Je l'ai donc rangé précieusement, sur une étagère bien en vue, de façon à le reprendre prochainement pour en goûter toute la saveur.
Commenter  J’apprécie          390
Don Octavio, homme simple et solitaire, vit dans un bidonville de Saint Paul de Limon au Venezuela. Honteux de son analphabétisme, sa rencontre avec une femme, prénommée Venezuela, le sortira de sa condition misérable. Venezuela, allégorie du pays dont elle porte le nom, ouvre des portes à Octavio en lui apprenant à écrire et est le signe annonciateur des découvertes qui l'attendent.

Voyage initiatique, conte allégorique, récit merveilleux… « Le voyage d'Octavio » est tout cela à la fois.
Ce long voyage à travers le Venezuela où nous suivons les tribulations d'Octavio, personnage hors du commun, nous donne à voir tout un pays, de ses mythes fondateurs à sa réalité d'aujourd'hui : sa pauvreté comme sa richesse, ses gens et son histoire, ses villes et ses campagnes où se déploie une nature luxuriante. Don Octavio nous émeut dans sa droiture, sa vaillance et son humilité d'homme simple. Ses rencontres le transforment progressivement de simple mendiant en un être extraordinaire qui finit par forcer le respect de ses semblables en se fondant dans le mythe qui entoure sa ville natale, lui qui « était poussé de cette terre ».
Miguel Bonnefoy, dans cette histoire simple, lumineuse et non dénuée d'humour, use d'un réalisme onirique qui nous séduit par toute la poésie qu'il dégage. Autour du personnage d'Octavio se dessinent le passé et le présent d'un pays qui a dû construire sa propre histoire.
C'est souvent dans la simplicité d'une histoire que se déploie toute la beauté des mots. Miguel Bonnefoy ne s'y est pas trompé en nous faisant partager le voyage d'Octavio.
Une belle découverte.
Merci gonewiththegreen pour le conseil !
Commenter  J’apprécie          334




Lecteurs (748) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..