EXTRAIT DE L'ACTE D'ACCUSATION
I. Les livres de Barrès sont proprement illisibles, sa phrase ne satisfait que l'oreille. Maurice Barrès a donc usurpé la réputation de penseur. Nul moins que lui n'a su trouver le compromis qui peut E exister entre l'idée et le mot: ce ne sont chez lui 1 que partis pris, affirmations gratuites, et abus de confiance divers qui se cachent sous le masque de ~ l'analyse serrée et de la vérité psychologique. Penser qu'un certain nombre de jeunes gens et d'hommes mûrs trouvent là l'aliment de leur activité intellectuelle apparaît comme un fait déconcertant. En admettant qu'une parole puisse être créatrice d'énergie, ce qui est discutable, on peut affirmer que les paroles de Barrès ne sont en mesure de satisfaire que les appétits les plus vulgaires. Sommé de s'expliquer sur quelques-unes de ses maximes les plus célèbres, Maurice Barrès se trouve dans l'impossibilité absolue de fournir un argument sérieux à leur appui. Il est bien évident que si l'on réfléchit au sens d'une phrase telle que: « J'ai choisi le nationalisme comme un déterminisme quelconque », on la trouve 1° obscure et 2° absurde. Choisir un déterminisme est chose impossible par définition.