Alors, la voix bouleversée, Paquita parla de Miguel, raconta comment elle l'avait rencontré, tout ce qu'il avait fait pour elle et comment il se trouvait injustement en prison.
- Le mendiant, c'était lui, Conchita ; il s'est sauvé de l'asile pour venir me retrouver. Ah ! comme je regrette de ne t'avoir jamais parlé de lui...Si, au moins, il n'avait pas su où j'étais ! Il a cru que l'amitié de Ramiro avait remplacé la sienne, que la richesse, les belles robes, m'attiraient plus que tout. Pourtant, ce n'est pas vrai, Conchita. Quand, pour la première fois, j'ai frappé à la porte de la señora Moralès, c'était justement avec l'espoir qu'on pourrait m'aider à faire libérer Miguel.
Des larmes roulaient sur ses joues.
- Puisqu'il est venu une fois, il reviendra, murmura Conchita pour la consoler.
La petite Majorquine sursauta :
- Jamais ! Je connais Miguel, il est fier comme un Aragonais. Il souffrira en silence, en se cachant.