Les Chemins de toile

Bonjour amis livrophages.
« Les chemins de toile » de Josette Boudou.
Ce que j'apprécie avec ces romans dits « de terroir », c'est de connaître des métiers oubliés qui ont marqué telle ou telle région de France notamment au siècle dernier.
Ce livre ne me démentira pas puisqu'il permet de côtoyer ces hommes du Centre qui exerçaient le métier de toilier.
En quoi ça consistait?
Les hommes faisaient provision de toiles en tous genres auprès des fabricants soit locaux, soit plus au Nord ou en Vendée. Puis ils partaient faire leur tournée pendant des mois (4 à 6 mois parfois). Ils faisaient du porte à porte jusqu'en Espagne pour certains afin de proposer leur marchandise. À cette époque, ce qu'on appelle le prêt à porter n'existait pas. Chaque famille confectionnait ses vêtements de travail comme de sorties. D'ailleurs celles-ci se limitaient aux mariages et aux enterrements la plupart du temps.
Le jeune Gabriel Lacaze fait donc les tournées avec son père pendant que les autres membres de la famille s'occupent de la ferme. Une autre famille travaille ainsi dans le village, ce sont les Ménétrol. Mais ces deux familles sont brouillées depuis plusieurs générations et plus personne n'en connaît encore exactement les raisons apparemment.
Une liaison amoureuse inattendue va rebattre les cartes.
J'ai passé un excellent moment de lecture et appris beaucoup de choses. À partir de là, pour moi, le contrat est rempli et je vous recommande chaleureusement cette lecture.

Romain Lacaze est le descendant d'une famille qui se livre au commerce de la toile. Comme son père avant lui, mais aussi son grand-père et son arrière-grand-père, Gabriel est destiné à ce métier. C'est sa première saison. Il part pour de longs mois, sur les routes, visiter la clientèle familiale. Il entame cette tournée le coeur un peu lourd, car il se demande si sa petite amie l'attendra. Il est jalousé par Vincent, son jeune frère, qui attend, impatiemment, de grandir pour faire partie du voyage. Trop jeune, celui-ci doit rester avec les femmes : sa grand-mère, sa mère et sa soeur aînée, Flora, de qui il est très proche. La première partie du livre raconte la vie du commerce itinérant de la toile. En tant qu'ancienne commerciale, j'ai été amusée de constater des similitudes avec cette profession. Même si j'ai trouvé ces passages un peu longs, car j'étais impatiente de découvrir l'histoire d'amour évoquée dans la quatrième de couverture, j'ai été intéressée par cette description du passé.


Un jour, Flora croise le regard d'un jeune homme. Elle est troublée. Hélas, elle apprend qu'il s'agit de Bastien Ménétrol. Or, les familles des deux jeunes se vouent une haine ancestrale. Même si personne ne semble se souvenir de son origine, elle est transmise de génération en génération. Les premiers temps, la jeune fille essaie d'éteindre les battements de son coeur. Elle découvre, alors, que ses sentiments sont partagés. Bastien et Flora se cachent, ils ne savent pas de quelle manière parler de leur histoire à leurs proches, mais ils ne renoncent pas à leurs sentiments. J'ai aimé ce thème du roman : leurs peines et leurs émois sont contés avec finesse et sensibilité. J'ai été touchée par ces amoureux, prêts à surmonter les obstacles parentaux ; dans les années 1930, peu de liberté était accordée aux jeunes filles.


Les chemins de toile se déroule pendant la première moitié du XXe siècle. Josette Boudou dépeint la vie dans les campagnes et dans les villes, ainsi que les changements provoqués par les avancées industrielles, comme par exemple, l'automobile. L'intrigue est intégrée dans un monde en ébullition, entravé par la Guerre. L'auteure s'est attachée à rappeler les évènements historiques, de manière chronologique, à travers l'histoire des Lacaze et des Ménétrol. Il me semble que sur ce plan, ce livre s'adresse à des lecteurs qui souhaitent découvrir cette période et non pas à ceux qui lisent beaucoup de romans se déroulant pendant la Deuxième Guerre mondiale, car il ne relate pas de faits méconnus.


Même si Les chemins de toile ne correspondait pas entièrement à mes attentes, c'est un roman agréable que j'ai bien aimé.


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« Les chemins de toile » m'ont attiré par le visuel de couverture qui m'a donné un grand bol d'air et le résumé qui me laissait entrevoir que j'allais apprendre ce qu'était la vie des toiliers dans les années 30. Ce fut le cas, de façon très complète et détaillée.
A travers la France entière, deux familles se livrent au commerce de la toile ; il y a Gabriel et son père d'un côté et les Ménétrol de l'autre. Sans même savoir encore pourquoi, ils entretiennent une guerre ancestrale. Mais quand Flora aperçoit Bastien, rien ne pourra l'arrêter pour le rencontrer et constater que le charme agit des deux côtés. Mais mineure, soumise à un père intransigeant, comment va-t-elle pouvoir mentir et cacher l'attirance qui la mine. Dans les années 30, alors que des événements que personne ne connaît au fond des campagnes vont bouleverser la France et les pays voisins, que lui réservera son destin ?
le roman a reçu le Prix Lucien Gachon, sûrement parce que la romancière a su parfaitement recréer l'ambiance de l'époque et faire en sorte que l'on comprenne toute la dureté de ce métier qui enlevait les hommes à leur femme durant près de six mois. Ils se mettaient sur les routes par tous les temps et ne devaient pas compter leurs heures pour rejoindre les bourgs où ils étaient espérés comme fournisseurs de produits indispensables ou faiseurs de plaisirs frivoles. Ils racontaient aussi ce qui se passait d'une région à l'autre.
Josette Boudou a une plume appliquée à retranscrire la réalité de l'époque, parfois un peu plus longue que nécessaire mais à l'image du temps qui s'égrenait lentement. En revanche, la chronologie est claire, les chapitres bien identifiés et les émotions bien serrées dans les détails.
le roman s'organise autour de l'histoire d'amour de Flora et Bastien, des saisons durant lesquelles les toiliers quittent tout et de la grande guerre qui a rattrapé les enfants de la famille.
La gastronomie locale n'est pas oubliée et j'ai constaté que les tripoux, la truffade, les cornets à la crème de Murat ont bien résisté au temps pour se trouver encore sur nos tables.
Je remercie de Borée Editions et Virginie Centrefrance pour ce Service de presse.

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Les Lacaze sont marchands de toile. Ils parcourent toute la France pour vendre leurs toiles. Les Ménétrol sont aussi marchands de toiles et ils sillonnent aussi la France pour vendre leurs toiles.

C'est deux familles ont des différents de longue date mais personne ne connait leur discorde. Pourtant la fille Lacaze
va tomber sous le charme du fils Ménétrol. Font-ils réussir à faire oublier les anciennes rancoeurs ?