Une autre nouvelle de
Boulgakov qui se veut satirique de l'administration soviétique.
Korotkov, un modeste employé d'une usine d'allumettes, est renvoyé du jour au lendemain par un nouveau chef tyrannique. En essayant de récupérer son poste, il se perd dans les méandres d'un système tentaculaire avant d'en perdre tout à fait la raison.
Il s'agit comme à l'accoutumée d'une nouvelle efficace de
Boulgakov avec un style fin, sec, rythmé sans temps mort. Parfois malheureusement un peu confus comme on lui reproche dans ses oeuvres plus secondaires. La sensation d'oppression ressentie par le personnage principal est très bien communiquée au lecteur. La qualité la plus grande de ce livre selon moi est l'humour omniprésent de
Boulgakov. Ainsi, le patron "avec une tête d'oeuf dont la partie pointue regarde vers l'avant", les allumettes, les culottes etc ne manqueront pas de vous faire sourire.
La satire quant à elle est, comme d'habitude chez cet auteur qu'on ne présente plus, cinglante. Il y dénonce l'absurdité d'une administration violente, corrompue et inefficace à la manière de
Coeur de Chien ou
J'ai tué.
Il s'agit donc là d'une courte nouvelle, plaisante, intéressante historiquement et pour connaître l'ensemble de l'oeuvre de
Boulgakov. Elle est toutefois assez difficile à suivre, confuse, et trop courte pour montrer l'ensemble du génie de l'auteur russe. Ainsi, les non-habitués au style de
Boulgakov qui mêle tragique et comique, réel et fantaisiste, commissaires communistes et cochons volants pourront être déroutés.
C'est une oeuvre qu'il faut lire après avoir lu les autres inventions de
Boulgakov.