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Citations sur Endiablade ou comment des jumeaux causèrent la mort d'u.. (18)

 Et aussitôt émergea du tiroir en bois de frêne une tête aux cheveux blond lin bien coiffée, avec des yeux bleus fureteurs. Ensuite vint un cou qui se déroula tel un serpent, puis un craquement de col amidonné, puis apparurent un veston, des bras, un pantalon et, l’instant d’après, un secrétaire au complet débarquait du tiroir sur le feutre rouge en piaulant : « Bonjour ». Il se secoua comme un chien sortant de l’eau, bondit sur ses pieds, renfonça ses manchettes, sortit de sa pochette une plume brevetée et se mit sans plus attendre à gratter. du papier. 
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"Elle dit n'importe quoi, cette idiote, grommelait-il. Elles sont excellentes, ces allumettes."
Au matin, la chambre était remplie d'une étouffante odeur de soufre. Korotkov s'endormit à l'aube et fit un rêve terrible, sans queue ni tête : il était dans un pré vert, en présence d'une énorme boule de billard vivante et munie de jambes. C'était tellement hideux qu'il poussa un cri et s'éveilla. Dans le noir et la brume où il était, il lui sembla pendant au moins cinq minutes que la boule était là, à côté de son lit, et qu'elle répandait une forte odeur de soufre. Mais ensuite tout cela disparut ; Korotkov se retourna sur l'autre côté, s'endormit, et cette fois ne se réveilla pas.
(p16)
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Alexandra Fedorova qui était rentrée de son travail avant l'heure était accroupie, toujours vêtue de son manteau et de son bonnet, devant une rangée de bouteilles bouchées avec du papier journal et remplies d'un liquide rouge sang.
Page 12
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L’inconnu était si petit qu’il n’arrivait qu’à la ceinture du grand Korotkov. La médiocrité de sa taille était compensée par la largeur extraordinaire de ses épaules. Son tronc carré était posé sur des jambes torses, dont la gauche, de surcroît, était boiteuse. Mais ce qu’il y avait de plus curieux, c’était la tête. Elle avait la forme exacte d’un gigantesque modèle d’œuf, fixé horizontalement sur le cou, le petit bout en avant. Elle était également chauve comme un œuf et avait un tel éclat que des ampoules électriques brûlaient sur le sommet du crâne de l’inconnu sans jamais s’éteindre. Son visage minuscule était rasé de si près qu’il en était tout bleu. De petits yeux verts de la taille d’une tête d’épingle étaient enfoncés dans ses orbites profondes.
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Á l'époque où les gens étaient toujours en train de sauter d'un emploi à un autre, le camarade Korotkov jouissait d'une position stable au GlavVtsentrbazspimat (Premier Dépôt central de matériel pour allumettes), où il était chef de bureau titulaire, et cela depuis onze mois entiers.
Bien au chaud dans son Spimat, le ten- dre, paisible et blond Korotkov était parvenu à évacuer complètement l'idée qu'il existait en ce monde ce que l'on appelle des revirements du destin, et l'avait remplacée par la conviction que lui, Korotkov, conserverait son emploi au Dépôt jusqu'à la fin de sa vie terestre. Hélas ! il devait en être tout autrement...
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Poussant un cri perçant, un cri de victoire, il fléchit les genoux et s'envola dans le ciel. Aussitôt, il eut le souffle coupé. Vaguement, très vaguement, il vit une chose grise percée de trous noirs s'envoler vers le haut à côté de lui, comme soufflée par une explosion. Puis il vit très nettement que la chose grise était retombée alors que lui-même était remonté vers la fente étroite de la ruelle qui se trouvait maintenant au-dessus de lui. Puis un soleil couleur de sang éclata dans sa tête, et ce fut tout, il ne vit plus rien.
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"Mais au fait, pourquoi est-ce que je pleure alors que j'ai du vin ?" marmonna-t-il soudain ?
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D’un seul coup, l’audace de la mort s’empara de lui. Il escalada, s’agrippant et se rétablissant tour à tour, un des piliers du parapet, s’y balança, se redressa de toute sa taille et cria :
« Mieux vaut la mort que la honte ! » (p. 110)
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Korotkov s'enfonça dans la boîte de l'ascenseur, se posa sur un canapé vert face à un autre Korotkov et se mit à respirer comme un poisson sur le sable.
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- Mon Dieu! cria Korotkov exultant, je suis sauvé! Sauvé!
Éperdu, il serra la main osseuse et griffue du vieillard. L'autre sourit. L'espace d'un instant, la joie de Korotkov fut assombrie: quelque chose de bizarre, de mauvais passa dans les profondes orbites bleues du vieil homme. Étrange aussi parut son sourire qui dévoilait ses gencives violettes.
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