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Critique de Fleitour


J'aimerai lancer des confettis de compliments, car cette évocation de Audrey Hepburn est un florilège de petits bijoux, de moments cultes, que notre narratrice Clémence Boulouque parsème en poèmes.


Clémence Boulouque évoque "un instant de grâce", où, comme la main de la danseuse se délie, pour nous conduire vers une autre figure, l'actrice traduit sur son visage bien plus qu'une émotion, des mots que le silence capte dans l'oeil de la caméra, un instant qui vous remue et fera de cet instant quelque chose d'inoublié.

"Un instant de grâce" qui se renouvelle, à chaque film, en instants ineffables où les silences deviennent par la magie de l'actrice, des portes ouvertes sur la vérité du personnage, l'incarnation de celui- ci, il y a des soupirs et des regards qui ne trompent pas.


La scène joué dans ce récit, le temps d'un repas, est la rencontre d'Audrey Hepburn avec son père, comme un instant suspendu.

"Et soudain, il était là. Joseph Victor Anthony Ruston Hepburn.
Les brumes dissipées, un froid était tombé, c'est très été précis comme son nom.
Il était engoncé dans une vie qui lui barrait le front en rides sèches, et y plaquait cet air obtus".

Chaque plan de cette rencontre renvoi au tournage d'un film, colères, pleurs, ironies, ce père qui a disparu tente de retrouver un visage, ils se sont connus ; "Tous trois avaient les gestes courts et vite figés, les mots qui ne venaient pas, pas plus que le silence.
Elle était debout, entre son mari qui n'avait jamais vu ce père, ce père, dont elle savait peu", se dit-elle page 16.

le livre se ferme sur le départ du père, jamais appelé papa, elle n' aura rien demandé, ni explication, ni pardon, elle sait la valeur des gestes, encore une figure apprise pour lui peut être, pour cet instant, elle le prit dans ses bras sans hâte. Elle le laissait à ses rôles inhabités, à tout le vide qui tord et s'écrase au sol, comme un linge mouillé.


Ce livret est une invitation à revisiter les rôles tenus par Audrey Hepburn, une femme où le sentiment d'abandon imprime chacun de ses gestes, une fêlure, que seuls certains de ses metteurs en scène vont percevoir, ses souvenirs de Hollande sont trop sombres pour qu'elle soit dans une légèreté d'insouciances, sa légèreté comme un leurre où viennent échouer ses secrets. Clémence Boulouque suggère page 18 ; " Elle était restée l'enfant qui avait trouvé dans les traumas les nuances de ce rôle, et ainsi tracé un nouveau cours à sa vie."

Vous serez peut être irrité par le procédé littéraire, seul bémol, qui consiste à brouiller les pistes, à disperser les époques ou les personnages, procédé très à la mode mais un peu artificiel et trop convenu pour dérouter et encore moins pour enchanter tous les lecteurs.
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