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Citations sur Le calice de la vie (9)

Pour chaque beauté, il y a quelque part un oeil pour le voir.
Pour chaque vérité, il y a quelque part une oreille pour l'entendre.
Pour chaque amour, il y a quelque part un coeur pour le recevoir.

Ivan BOUNINE en 1915
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Et le jour qui vint était d’une profondeur sans écho, ardent, éblouissant, bien que les horizons étincelants fussent brouillés et pâlis par la chaleur. Elle ouvrit les yeux un peu avant l’heure du repas. Le soleil frappait aux carreaux troubles, peuplés de mouches, remplissait l’isba d’ardeur et de lumière. Ensommeillée, sans se laver, la tête trouble et lourde, elle courut pieds nus jusqu’au seuil, sous le soleil qui était déjà très haut, et la chaleur sèche coula sur elle. La mer des blés mûrs semblait avoir avancé, se serrait autour de la cour et de la route dont la poussière profonde avait un terne éclat. Et cette couleur de sable des blés, dont les épis lourds s’inclinaient très bas et qui se figeaient dans le silence, dans l’air de flamme épaisse, causait une impression terrifiante d’étonnement.
(p 138 Sur le bord de la route)
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D'un petit trot égal, bronchant souvent et toussotant, les trois chevaux d'un propriétaire, trois rosses maigres suivaient le milieu du chemin : le crissement des ressorts, la poussière de voyage qui couvrait le tarantass éveillaient en Paracha l'angoisse, le désir de l'inconnu. Un troupeau de moutons passait, --- elle examinait avidement les gardiens, se rappelant le malheur qu'on lui avait prédit... L'ombre de l'isba s'allongeait sur le sol.
En face, de l'autre côté de la route où brillait un fin gazon, le seigle touffu s'inclinait sous la claire lumière du soir, luisait au soleil qui se couchait derrière l'isba. Les flocons rosâtres des nuages du sud-est, délicatement dessinés, à peine perceptibles, se confondaient au-dessus de l'horizon avec l'azur mat de la voûte céleste... Tourmentée par l'appel de la steppe et du lointain, elle regardait de ce côté le plus souvent. p 110 Sur le bord de la route
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Dans les champs humides, éclairés par la lune, l’absinthe blanchissait vaguement sur les brandes en bordure. Des hiboux aux grandes ailes surgissaient sans bruit, d’un brusque essor, le long des lisières, — et le cheval renâclait , faisait des écarts. La route traversait un bocage, inanimé, froid de lune et de rosée. L’astre éclatant et, semblait-il, mouillé, apparaissait et disparaissait entre les cimes dépouillées, et les branches nues se confondaient avec cette splendeur moite, s’y évaporaient. Une amère senteur s’élevait, exhalaison de l’écorce des trembles, effluves des ravins où du feuillage se décomposait… Puis vint une pente, inclinée vers de basses nappes, dont on ne discernait pas le fond, inondées qu’elles étaient d’une légère, blanche vapeur. Une blanche vapeur sortait aussi des narines du cheval qui se frayait un passage parmi les broussailles cristallines de rosée. Le craquement des branchages écrasés par les sabots retentissait sur l’autre versant, dans une haute forêt qui assombrissait la montée. Tout à coup, le hongre dressa les oreilles. Trapus, la gorge épaisse, les pattes fines, deux loups étaient en arrêt, dans la fumée claire du bas-fond, au milieu de la boue et des flaques. p 43 Rupture
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Les seigles se répandaient comme une mer par les champs onduleux, autour de son sauvage enclos.
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Les moujiks de Soukhodol ne racontaient rien. Et qu'auraient-ils pu raconter ? Ils n'avaient même aucune tradition. Les tombes chez eux, restaient anonymes. Et l'existence de l'un ressemblait tant à celle de l'autre, toutes indigentes, aucune ne laissant de traces !
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Mais peut-être n'avait-elle pas tant aimé le P. Kir ? Peut-être regrettait-elle sa natte de jeune fille, son costume brodé, son insouciance si passagère en cet été lointain ?
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