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Critique de kielosa



Le premier écrivain russe Prix Nobel de littérature, en 1933, avant Boris Pasternak en 1958, Mikhaïl Cholokhov en 1965, Alexandre Soljenitsyne en 1970 et Joseph Brodsky en 1987, doit dans une mesure non négligeable son prix prestigieux à sa nouvelle d'un Américain sans nom qui visite l'Europe et meurt à Capri.
Cette nouvelle écrit en 1915, lorsque l'auteur avait 45 ans, constitue la première d'un recueil de 15 nouvelles paru en Français chez Stock en 1984 et comptant 330 pages.

Ivan Bounine, né à Voronej (520 kilomètres au sud de Moscou) en 1870 et mort à Paris en 1953 (la même année que Staline), est un auteur que j'aime beaucoup, comme en peuvent témoigner mes billets de ses oeuvres "Le sacrement de l'amour" le 19 mars 2018 et "Jours maudits" le 18 juin 2020.

Même Capri sous la pluie et le mauvais temps reste chez Bounine paradisiaque et cela en plus malgré la mort soudaine du monsieur de San Francisco, dont personne n'a retenu le nom. Pour sa veuve et sa fille en revanche, c'est comme dans la chanson d'Hervé Vilard "Capri c'est fini" en ce qui concerne les salamalecs du personnel de l'hôtel palace où elles resident et l'amabilité de la population locale.

Dans la seconde nouvelle "Un compatriote", Bounine nous présente Zotov, un ancien moujik (serf), devenu un riche brasseur d'affaires dans une île tropicale proche de l'équateur.

Dans "Frères" de 1914, situé au Sri Lanka, avant nommé Ceylan, le lecteur a droit à une légende terrifiante d'un éléphant et d'un corbeau.

La 4ème nouvelle nous emmène dans un bourg populeux au pied de l'Himalaya où le fils du roi local est séduit par les yeux de Hotami, une pauvre fille, haute de taille et maigre, pas très intelligente sans qu'elle dise pour autant des sottises, dévouée et laborieuse. Que deviendrait-il de leurs amours secrètes au bord du fleuve ?

La nouvelle suivante a comme cadre une mansarde à Odessa, où Tchang, un chien acheté par un capitaine à la retraite pour une roupie à un vieux Chinois, rêve de longs voyages en bateau vers la mer Rouge pendant que son maître se repose. Un rêve interrompu lorsque son maître se réveille et continué dès qu'il se rendort, jusqu'à...

D'Odessa en Ukraine nous déménageons à Constantine en Algérie où le 17 janvier 1890 un drame passionnel a lieu entre Madame Marot, originaire de Lausanne et mère de deux petites filles, et le jeune fils de sa meilleure amie, l'étudiant romanesque Émile du Buys.

Dans "La Grammaire de l'Amour" nous accompagnons Ivlev qui se rend au manoir éloigné de Khvoschinsky qui n'est plus sorti de chez lui après la mort de la jeune Louchka qu'il adorait. En somme, il a passé le reste de son existence à lire et ce sont justement des livres qu'Ivlev entend y acheter. Seulement, c'est avec un tout petit livre plein de grandes idées concernant l'Art d'aimer et de se faire aimer qu'il parte.
Un minuscule volume rempli de sagesses comme "La raison contredit le coeur sans le convaincre" et de bien d'autres que je vous laisse découvrir.

Dans l'espoir que je vous aurai convaincu à lire et à relire cet éminent magicien de la parole écrite et du dépaysement, j'arrête ici mon hommage à Ivan Bounine, non sans vous laisser un peu de sa poésie :
Allons, allons, courons vite
Danser tous deux dans la cour ;
Quand je danse, moins j'hésite
À te dire mon amour...
(page 268).
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