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Citations sur Moktar (19)

Je lance des ordres. J’attends pas réponse. J’en aurais pas. Je vise le bitume, des traces de pneus.
Le Bancal commence à donner des consignes à ses gars, parle arabe ou je sais pas quoi comme baratin.
– Ils ont été récupérés par une caisse.
Vu la direction je devine qu’ils ont pris la rocade. On les retrouvera pas.
Pas de calibres !
Le Bancal laisse ses gars partir.
– Tu crois que c’est la guerre ?
Je rumine un moment.
Je crois surtout que c’est un message.
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Un blanc-bec , études supérieures en pharmacie, nous accueille, il a l’air complètement à l’ouest . Le gars a un accent à couper au couteau , il vient de Dunkerque, un chti, il a fait des études dans la pétrochimie . Un ingénieur, je crois, le gamin est bien meilleur dans la conception du cristal que dans le super sans plomb.
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– Ça fume à la Plaine des Jeux !
– Ça fume comment ?
– Deux gars avec des pétards, ils ont défouraillé puis se sont barrés en scooter.
– Des morts ?
– Je ne sais pas… Y’a du sang, beaucoup.
J’hésite à partir.
– On sait qui nous a fumés ?
Le petit sait pas trop, il parle de rumeur, sort son portable et remonte le fil des textos.
– Des Russes ?
– Sais pas. Mate ton portable ! soupire le gnome.
Je cherche mon Nokia « frigo » de deuxième génération, j’ai bien un texto : « Problème, des morts, à la Plaine, vers la rue Jules-Verne. »
Un numéro, celui du Bancal. Le saigneur du nord. Un enculé.
Je soupire un moment, pas plus de rumeurs, pas plus d’infos. Ça fait des mois que la concurrence ne nous a pas cherché des noises, des mois qu’on tourne tranquille en bas de nos tours de la cité. Notre système est rodé, nos gars bien armés.
Putain.
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Le gringalet devine à ma trogne qu’il doit me prendre de plus haut. Il rectifie le tir :
– Patron ?
Le petit panique, bloque sa béquille, il a un message. Il court vers moi, voit de suite Jules et son nez rouge. Comprend qu’il n’arrive pas au bon moment.
– Quoi ?
Le gosse se cale devant moi, il m’arrive à hauteur de nombril, devant ma bedaine imposante.
Essoufflé, complètement déboussolé, le môme peine à m’expliquer, se tortille avant de cracher sa Valda :
– Ça fume à la Plaine des Jeux !
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C’est une armée, tout un dispositif pour maintenir la cadence. Je suis le général trois étoiles de tout ce merdier. Mon théâtre d’opérations à moi, c’est le quartier Saragosse.
Mon patron, c’est Joe.
Le Donnie Darko du shit ! Le manouche de la schnouff. Un titan ce gars. On se connaît depuis un bon moment.
Je suis son bras armé comme il aime à dire.
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Mon biz à moi s’étend sur le quartier Saragosse, en plein cœur de Pau, collé à l’avenue dont il tire le nom, pas loin du centre social, de la MJC. Des immeubles, des barres comme on dit, tout en longueur, des blocs aux balcons avancés, du linge qui pend à tous les étages, le boucan du matin au soir, des ensembles sur huit neuf étages, une suite de parkings nichés partout. Des passages, des chemins de terre qui serpentent entre chaque immeuble, ça grouille de partout. Un sacré espace de vente ! Il me faut du petit personnel aussi pour faire tourner la boutique : pas moins d’une douzaine de guetteurs par cage d’escalier. Trois chimistes et tout autant de niches pour planquer les pavés.
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On ne gère pas un supermarché de la came comme une simple épicerie. Il faut de la méthode. Il faut du sang froid.
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Je retourne à la télé, je zappe les chaînes. Sylvie revient au bout d’un moment.
– Tu veux voir quelque chose ?
Elle pose un livre, soupire, style exaspérée, comme dans les films français :
– Fais ce que tu veux, elle lâche, comme ça.
Elle en a ras le caisson.
Je tente de rester concentré sur le match de catch.
Sylvie lit un bouquin, un polar, je crois. Une couverture noire et jaune, des histoires de tueurs, elle lit beaucoup ces derniers temps.
Elle se couche tard, s’évade dans les pages.
On passe un long moment comme ça. Je regarde à peine le match, les commentateurs braillent tout le temps, le combat vire à la clownerie. Les deux filles sont mauvaises, elles se cabrent mal, le spectacle est minable. Deux Espagnoles, habillées comme des gouines. Le combat, on se croirait dans une mauvaise série américaine.
Je zappe. Du foot ? Pourquoi pas ! Le match, deux équipes anglaises. Je vise le score. 5-2, une dérouillée.
Sylvie, blasée, ferme le bouquin un moment, puis va se faire une tisane. On croirait un couple de vieux schnocks.
Me gave tout ça !
J’ai juste envie de me saouler la gueule, tellement ça me bourre la tête.
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Les quartiers du nord-est sont calmes depuis des mois, faudrait pas qu’on chauffe la maréchaussée. Les flics c’est comme les poux, une fois dans la tignasse c’est la merde à virer.
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Le Bancal c’est un capitaine, il gère la Plaine et le secteur Jules-Verne. Pas loin de cinquante piges, la coke, le visage buriné, il traîne de la guibolle. Il a failli crever de la gangrène. Le type est un sacré gars, une légende. Il aurait dû avoir ma place. Il n’est que deuxième. Ambitieux, il n’en reste pas moins loyal à Joe, mais il ferait tout pour prendre.
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