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EAN : 9782350689005
344 pages
Cairn (03/09/2020)
4/5   20 notes
Résumé :
Le quartier Saragosse c'est le secteur de Moktar. Il y tient les barres d'immeubles, les avenues, la plaine de jeu, les commerces... Un véritable business à ciel ouvert, avec ses guetteurs, ses chefs de clans, leurs lieutenants.
Tout ce petit monde s'est allié pour le trafic de came. Les alliances sont encore fébriles et il ne faut pas grand-chose pour allumer le feu. La ville est tenue jusqu'au jour où deux gosses se font faucher sous les balles d'une kalach... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Moktar c'est le caïd du coin. Avec Joë " son patron " il gère un quartier de Pau, le business ? la drogue.
Moktar est un gitan, il s'est posé dans ce coin. Il est connu, respecté... craint aussi, il a aussi la stature pour. Il est marié et a 4 filles qu'il adore. Père de famille pas sans histoire il doit gérer un gros problème. Trois gamins qui revendent, guettent... dans les halls viennent de se faire tuer. Un vrai carnage. du sang partout, des bouts de cervelles.
Et pourtant ce n'était que des "gosses", même pas 15 ans.
Tout le quartier vit de ce trafic la came. le fric coule à flot, les mômes sont chargés , les filles faciles.
Moktar doit calmer le jeu. Se débarrasser des cadavres, consoler les familles et surtout prouver que ce n'est pas la bande rivale qui a tué les mômes.
Voilà un policier mené à cent à l'heure. Scénario bien mené l'action se passe en quelques jours. Des dialogues, des personnages bien campés, on est au coeur de l'action. Moktar a du sentiment. On pourrait en douter... parce que ça tape dur. Pas de cadeau,et de la baston il y en a, du sexe aussi.
C'est noir, très noir comme souvent chez cet éditeur.
J'ai été surprise par le contenu. je suis naïve sans doute mais j'espère que cela ne se passe pas comme ça en vrai..
Sans doute que si... Lorsque l'on entend les faits divers des cités.
Un roman lu très rapidement. Décidément j'aime l'écriture le Jérémy Bouquin et ces romans policiers chez Cairn. le Sud est chaud, il y a un melting-pot étonnant et riche dans ces pages. ça vit, ça vibre, ça meurt, ça craint. Rien de très honnête... Une galeries de personnages forts , même le flic véreux.
"C'est le Sud" ( pour paraphraser une phrase célèbre)
bon je crois que je vais passer à du plus léger pour quelques temps. Celui-là il m'a secouée.

Merci à masse critique et à Cairn pour cet envoi. Merci pour les marque-pages et le catalogue, un plaisir de trouver un petit plus avec le livre
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Exploiter un business au quotidien est d'autant plus complexe qu'il y a dans l'équipe des rivalités et des jalousies . Moktar , en bon manager , l'a bien compris même s'il n'a pas encore trouvé la solution miracle qui permettra de satisfaire tout le monde .

Le business de Moktar c'est celui du trafic des drogues en tout genre dans ce coin de Pau ,appelé « Saragosse » . Un quartier où les habitants sont parqués verticalement dans des barres HLM , un endroit réputé pour toute marchandise qui se fume , se sniffe , s'avale ou s'enfile en intraveineuse .
Une activité qui draine une masse salariale importante et hiérarchisée, du guetteur au dealer , de celui qui livre , celui qui encaisse à celui qui récolte la recette journalière . Moktar est le numéro 2 du business qui dépend d'un certain Jo , un ancien camarade de la Légion avec qui il a monté cette affaire florissante , après quelques années passées à Béziers .
Moktar surnommé également « Momo » ou « Gros » compte tenu de son physique lourd et imposant , est un manouche qui s'est sédentarisé , même si une caravane est posée dans le jardin de sa maison comme un rappel de ses racines .Il est père de quatre filles qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux .
Le meurtre de deux jeunes du quartier et membre actif du trafic qui se sont fait mitrailler à la kalashnikov , va sérieusement compliquer les choses et amplifier les antagonismes entre les communautés qui dépendent de Joe et donc de Moktar . « le bancal » , celui qui gère la bande de marocains dont faisaient partie les deux jeunes assassinés est persuadé que le coup vient des « Sugar Negars » ,un groupe de blacks qui tiennent une autre zone de « Saragosse » et il veut la guerre ! Moktar sait que cette lutte fratricide n'est pas bonne pour le business et qu'il doit absolument maintenir la paix entre les différentes fratries . Mais en a-t-il vraiment les moyens alors qu'au même moment sa vie « d'avant » se rappelle à son bon souvenir?

Ma première plongée dans l'univers de Jeremy Bouquin . Des descriptions ultra -réalistes de cette planète dope du côté de ceux qui la vendent dans ce territoire parfaitement balisé .
Une histoire narrée par Moktar , sans filtres , avec un vocabulaire du cru . On le suit comme son ombre , dans ses démêlés « politiques » entre leaders de communauté , dans ses traversées de sous-sols glauques au pas de course , dans ses tractations tendues entre rivaux , dans ses virées folles à bord de sa « Merco » tunée . Moktar est un aussi un père de famille aimant qui semble avoir établi un équilibre, certes précaire, entre son « travail » et sa famille . Il est en proie aux doutes comme tout être humain et les dramatiques incidents qui vont émailler la vie chaotique du quartier , vont transformer notre personnage principal en véritable enquêteur , cherchant la bonne piste et ne se laissant pas distraire par des arguments relevant plus de la rivalité personnelle voire d'une haine latente entre individus de cultures ou de couleurs de peaux différentes .
Vous vous laisserez embarquer par le rythme et les nombreux rebondissements qui maintiendront Moktar sous pression permanente pendant tout le roman . Comme dans tout bon polar, l'auteur nous gratifie d'un beau suspense qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout .
A aucun moment Jérémy Bouquin ne juge ces protagonistes, il en fait simplement les témoins de leur temps , des opportunistes qui ont su profiter d'une certaine ghettoïsation de certains quartiers de métropoles , des zones de non droit où la misère sociale côtoie des cultures souvent inconciliables.




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C'est toujours un plaisir que de lire un roman de Jérémy Bouquin, j'aime particulièrement son style incisif, ses phrases courtes, sa manière de nous plonger dans une ambiance en a peine quelques lignes et surtout, quand il écrit du noir, sa crédibilité, ses histoires sont réalistes et nous dévoilent les travers de notre société que l'on ne veut pas voir.
Cette fois, il nous emmène au coeur d'une banlieue, celle de Saragosse à Pau, mais qui pourrait être n'importe laquelle de nos banlieues françaises, celles où l'on tasse des familles, pour les oublier. Car nos politiques ne veulent assumer cette jeunesse abandonnée, exclue du système et les laissent végéter dans des zones quasi de non-droit. Alors, pour survivre, ces jeunes se débrouillent, vivent de trafics en tous genres, souvent de drogue.
A Saragosse, c'est Joe qui est à la tête de la cité, ancien légionnaire, il dirige et répartit les quartiers à différents groupes, souvent issues de différentes communautés. Il réussit et mène bien son business, en étant même plutôt apprécié des habitants à qui il apporte un certain calme. Joe est secondé par Moktar, un ancien manouche et camarade légionnaire garant de la prospérité et d'une certaine sécurité au milieu des tours. Seulement un beau jour, des ados, des guetteurs, sont balayés par les balles d'une arme de guerre, une kalachnikov. Pour éviter un embrasement de la cité, Moktar qui a en plus de nombreux problèmes personnels devra jouer au pompier…
Un nouveau roman noir de cet auteur prolifique et à mon goût pas assez connu qu'est Jérémy Bouquin, qui ici comme dans la majorité de ses romans, nous décrit des scènes de vies, pas celles que nous vivons nous, mais celles qui se jouent, parfois pas très loin. Il a ce rare talent de nous parler des gens, souvent en marge de la société, mais qui restent des hommes et femmes envers qui nous gardons de l'empathie, comprenant leur situation. Oui même chez les plus mauvais d'entre nous, il reste du bon.

Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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A Saragosse cette banlieue de Pau, c'est Joe qui règne en maître sur tous les trafics et c'est Moktar son bras droit qui est chargé d'y faire régner l'ordre.
Joe et Moktar c'est une vieille histoire, c'est à la Légion qu'ils se sont rencontrés ces deux là et depuis ils « travaillent » ensemble.
Qui est Joe ? personne ne sait
Qui est Moktar ? les gens en savent un peu plus c'est un manouche qui s'est sédentarisé, 1m70, 170 kilos, une femme enfin une « régulière » et quelques extras de temps en temps, 4 filles qu'il adore, ses mômes c'est son point faible et des mains qu'il faut mieux éviter si on veut garantir son intégrité physique.
Alors le jour où deux gars viendront armés de kalachnikov semer la mort dans un hall d'immeuble dans lequel se trouvaient des gosses qui faisaient les guetteurs pour les trafiquants à la solde de Joe, Moktar va devoir prendre les choses en mains s'ils veulent éviter que la cité entière parte sur le pied de guerre.
Mais alors même que Moktar devra mener son enquête pour savoir qui a osé les attaquer, son passé lui revient en pleine figure.
Coco son frère de sang manouche vient de mourir.
Il avait fait une promesse à Coco lorsqu'ils étaient gosses, il a bien l'intention de la tenir, et donc se rendre à Béziers, retourner au campement duquel il a été exclu après avoir trahi les siens qui ne lui ont jamais pardonné, pour eux il est bel et bien définitivement mort.
Oui mais voilà, le suicide de Coco va poser bien plus de question qu'il n'y parait et bientôt Moktar va se rendre compte que les incidents qu'il vit à Saragosse et la mort de Coco pourraient bien avoir un lien.

Merci à Masse critique et aux Editions Cairn pour cette très belle découverte
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« Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? »
Eh bien oui, Jérémy Bouquin fait de ce polar un roman d'atmosphère, entre un quartier de Pau qui pullule comme un nid de frelons, des dialogues au cordeau et des personnages idoines.
Pour tout dire cela me convient mieux, j'y trouve une ambiance où tout a son importance.
La couv' est superbe et convient bien à Moktar.
« Moi. Moktar. Un mètre quatre-vingts et pas loin de cent soixante-dix kilos. Des mains épaisses comme des battoirs. Manouche, quoi ? »
Il règne sur le quartier Saragosse, trafic de came, il gère cela comme une multinationale. Les premières pages donnent au lecteur l'impression d'être de cette fange cosmopolite, de quoi trembler.
Mais parfois il y a des rouages qui se grippent sévèrement, là ce sont des mômes morts ou blessés. le coup d'une bande rivale ?
Le Dab Joe débarque chez Moktar et fait comme s'il était chez lui.
« le Bancal est un tordu, il est bien du genre à faire plomber ses propres gars pour lever une guerre civile dans la cité. Ce taré ne rêverait que de ça, foutre le feu à Saragosse et déstabiliser Joe. »
En dehors de son business Moktar mène une vie de famille comme monsieur tout le monde, avec des hauts et des bas dans sa vie de couple et un amour immense pour ses quatre filles.
Alors dire que ce carnage n'arrange pas ses affaires est un euphémisme.
Cette fusillade n'arrive pas au bon moment, et Joe et Moktar doivent aller présenter leurs condoléances aux familles des mômes….
Les dialogues sont comme les personnages : nerveux.
Un auteur que je découvre grâce à Masse Critique Babelio que je remercie ainsi que les éditions Cairn pour une collection Noire qui prend de belles couleurs.
Cette histoire m'a semblée une triste réalité que les chaînes d'info nous distillent lorsqu'un de ces « quartiers » explose.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 10 novembre 2020.

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je lance des ordres. J’attends pas réponse. J’en aurais pas. Je vise le bitume, des traces de pneus.
Le Bancal commence à donner des consignes à ses gars, parle arabe ou je sais pas quoi comme baratin.
– Ils ont été récupérés par une caisse.
Vu la direction je devine qu’ils ont pris la rocade. On les retrouvera pas.
Pas de calibres !
Le Bancal laisse ses gars partir.
– Tu crois que c’est la guerre ?
Je rumine un moment.
Je crois surtout que c’est un message.
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– Ça fume à la Plaine des Jeux !
– Ça fume comment ?
– Deux gars avec des pétards, ils ont défouraillé puis se sont barrés en scooter.
– Des morts ?
– Je ne sais pas… Y’a du sang, beaucoup.
J’hésite à partir.
– On sait qui nous a fumés ?
Le petit sait pas trop, il parle de rumeur, sort son portable et remonte le fil des textos.
– Des Russes ?
– Sais pas. Mate ton portable ! soupire le gnome.
Je cherche mon Nokia « frigo » de deuxième génération, j’ai bien un texto : « Problème, des morts, à la Plaine, vers la rue Jules-Verne. »
Un numéro, celui du Bancal. Le saigneur du nord. Un enculé.
Je soupire un moment, pas plus de rumeurs, pas plus d’infos. Ça fait des mois que la concurrence ne nous a pas cherché des noises, des mois qu’on tourne tranquille en bas de nos tours de la cité. Notre système est rodé, nos gars bien armés.
Putain.
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Un blanc-bec , études supérieures en pharmacie, nous accueille, il a l’air complètement à l’ouest . Le gars a un accent à couper au couteau , il vient de Dunkerque, un chti, il a fait des études dans la pétrochimie . Un ingénieur, je crois, le gamin est bien meilleur dans la conception du cristal que dans le super sans plomb.
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Mon biz à moi s’étend sur le quartier Saragosse, en plein cœur de Pau, collé à l’avenue dont il tire le nom, pas loin du centre social, de la MJC. Des immeubles, des barres comme on dit, tout en longueur, des blocs aux balcons avancés, du linge qui pend à tous les étages, le boucan du matin au soir, des ensembles sur huit neuf étages, une suite de parkings nichés partout. Des passages, des chemins de terre qui serpentent entre chaque immeuble, ça grouille de partout. Un sacré espace de vente ! Il me faut du petit personnel aussi pour faire tourner la boutique : pas moins d’une douzaine de guetteurs par cage d’escalier. Trois chimistes et tout autant de niches pour planquer les pavés.
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Je retourne à la télé, je zappe les chaînes. Sylvie revient au bout d’un moment.
– Tu veux voir quelque chose ?
Elle pose un livre, soupire, style exaspérée, comme dans les films français :
– Fais ce que tu veux, elle lâche, comme ça.
Elle en a ras le caisson.
Je tente de rester concentré sur le match de catch.
Sylvie lit un bouquin, un polar, je crois. Une couverture noire et jaune, des histoires de tueurs, elle lit beaucoup ces derniers temps.
Elle se couche tard, s’évade dans les pages.
On passe un long moment comme ça. Je regarde à peine le match, les commentateurs braillent tout le temps, le combat vire à la clownerie. Les deux filles sont mauvaises, elles se cabrent mal, le spectacle est minable. Deux Espagnoles, habillées comme des gouines. Le combat, on se croirait dans une mauvaise série américaine.
Je zappe. Du foot ? Pourquoi pas ! Le match, deux équipes anglaises. Je vise le score. 5-2, une dérouillée.
Sylvie, blasée, ferme le bouquin un moment, puis va se faire une tisane. On croirait un couple de vieux schnocks.
Me gave tout ça !
J’ai juste envie de me saouler la gueule, tellement ça me bourre la tête.
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Vidéo de Jérémy Bouquin
Jérémy Bouquin, "Sois belle et t'es toi !", Editions Lajouanie, 20 mai 2016
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