Les Compagnons du crépuscule, tome 2 : Les Yeux d'étain de la ville glauque

Ce deuxième tome des Compagnons du Crépuscule est peut-être encore meilleur que le premier. En tout cas il est plus profondément ancré dans la fantasy qui s'empare de l'ouvrage et des rêves des héros après quelques pages seulement.

Le sublime, lui, démarre dès le début, car ces premières pages plus imprégnées des vicissitudes de la guerre de Cent Ans sont également imprégnées d'un humour assez noir, alors que l'on voit un seigneur essayer de trouver les ordres à donner qui lui éviteront d'être découpé en puzzle médiéval par ses braves paysans.

Ensuite, on n'a plus qu'à se laisser porter par la quête du chevalier maudit, de la rouquine Mariotte et de l'indispensable poltron Anicet sans qui les plans auraient pu se dérouler sans accroc. Cette quête les amènera à dénouer un noeud de Force Noire qui plonge ses cordages dans des temps lointains, dans ce jadis qui avait placé des cailloux pour aider ses descendants le moment venu.

Un excellent mélange de quête épique, de magie millénaire, d'humour, de décors glauques comme la ville du titre et de vilains monstres pas ragoûtants. Une structure scénaristique à deux voix et à deux temps au rythme parfaitement maîtrisé. Des dessins toujours aussi détaillés et simplement beaux, que ce soit l'architecture de cette ville si difficile à trouver ou les gueules des paysans défoncées par la rude vie du temps.

De quoi passer un excellent moment.

Le trio se fait poursuivre par la populace vengeresse, le chevalier sans visage et l'Anicet s'échappe, Mariotte est tabassée. Menacée d'être empalée, elle aura la vie sauve grâce aux éléments. Elle rencontrera Yuna qui lui ferra faire de jolis rêves. Un troubadour et l'éclipse bleue viennent se greffer sur l'histoire ou les Douards font leur apparition.
Fini la vadrouille, la compagnie a maintenant un but : délivrer la dame blanche.
Les dessins sont toujours aussi magnifiques pour cette bande dessinée tout droit sorti du moyen-âge aux allures de fantasy. On erre entre rêve, réalité et fantastique. Les angles pris pour les dessins donnent un super rendu et fourmillent de détails. On ne peut lire au pas de course, car chaque case mérite que l'on s'y attarde, que l'on y revienne, ne serait-ce que pour être sûr d'avoir bien compris le texte écrit en grande partie en vieux français. Dans ce tome la poésie s'invite, les rendant encore plus beaux. Et que dire des corps dénudés dessinés par Bourgeon ?
Une BD tout de même à réserver à un publics d'avertis, certains propos, certaines scènes ne peuvent convenir à un très jeune public.

Album magique et bien joli pour reprendre les termes utilisés par Bourgeon, peuplé de féerie et grande fantais(y)ie.
Les compagnons sont là et continuent leurs quête où ils rencontreront menaces et farfadets gentils mais monstres monstrueux, ce qui est le principe du monstre, je crois.
Un parler ancien, haut en couleurs, issu du moyen âge donne à l'album une résonance enchanteresse d'autant qu'il n'est pas difficile de le comprendre.
Ayant laissé cette série au tome premier, allez savoir pourquoi, j'ai été grandement content de la récupérer, album rénové tout beau tout propre, pour la suite de l'entreprise, avec une joie non dissimulée.
Les dessins, ah! les dessins de Bourgeon qu'on (moi) ne se lasse pas de regarder, d'admirer, surtout dans cette orchestration, cette mise en scène de haut niveau. Les vignettes, élégantes, se suivent pour régaler l'oeil du crayon magique de l'auteur/dessinateur au trait fin et précis, aux couleurs vives et aux réparties pleines de réserve ou d'humour, toujours avec justesse.
Un grand cru à consommer sans modération...
Cahier graphique et texte traduit du breton en fin d'album.
Lien : https://www.babelio.com/livr..

Or çà, me voici fort marri et fort contrit. Alors que je fus transporté d'allégresse par le tome premier du nom, celui-ci me sembla fort lourd et indigeste, à mon plus grand désappointement !
Il débuta certes plutôt bien, narrant les déconvenues de la Mariotte avec une engeance villageoise de gueux fort décidés à la mettre en capilotade, ainsi qu'avec la lâcheté et la veulerie de leur soi-disant seigneur escouillé, délices de sombre drôlerie fort à mon goût s'il en fut.
Las ! La suite ne fut hélas que déconvenue où je sombrai dans l'ennui et la déception la plus obscure, d'autant qu'elle était mêlée d'étonnement, car le grand mestre Bourgeon ne m'a guère habitué à cette déconfiture ! Toutes ces histoires faëriques me semblèrent bien confuses et fort mal fagotées, l'architecture du tout moult déséquilibrée du fait de longues planches trop verbeuses, et d'autres au contraire désertées par la palabre, ce qui n'est pas un mal en soi, sauf lorsqu'il s'agit de narrer une histoire à laquelle je finis par ne plus rien entendre, et ainsi vis la fin arriver avec un mélange de soulagement et de dépit.
Me voilà donc bien embêté à l'orée des 120 pages du troisième tome qui ne laissent pas de me procurer quelque angoisse de vivre le même calvaire en deux fois et demi plus long, fi !

Une suite à la hauteur du premier volume de la série Les compagnons du crépuscule.
Cette fois ci encore, l'histoire va de nouveau se mêler de fantastique , encore de façon plus importante que dans le premier tome.
L'histoire est dense, les dialogues ( avec du vieux français ) sont riches , certains sont empreints d'une poésie lancinante,et les dessins sont une invitation au voyage et au rêve.
Il s'agit de la première série de Bourgeon que j'ai lue,et je me dois de reconnaitre que c'est surement ma préférée, même si j'adore tout ce qu'il a fait !