Michel Weyland a voulu traiter le sujet des sectes dans cet album d'une cinquantaine de planches. Inutile de dire que le sujet est à peine survolé et que les stéréotypes sont au rendez-vous. Ce scénario éternellement répété de
Michel Weyland (un tyran, des opprimés, Aria en est d'abord la victime puis se rebelle et sauve la mise de toute le monde) présente tout de même quelques subtilités un peu plus intéressantes que d'habitude. Ne fut-ce que par la présence de quelques personnages secondaires qui tiennent un peu la route.
Je regrette vraiment que ce sujet passionnant soit balayé avec autant de naïveté, de candeur presque. ça semble facile, si vite fait de tomber sous le joug d'une secte et puis d'en sortir. le "gourou" est si simplement un "tordu", un "grand fou", qui manipule, drogue et utilise les gens pour servir ses dessins de frustré humilié et qui, pas un seul instant, ne croit en ce qu'il raconte lui-même. Même la foi est réduite à la simple hallucination suite à la consommation de diverses plantes ou champignons dont il suffira de se désintoxiquer pour que tout redevienne clair. C'est trop facile et décevant.
Néanmoins, le dessin de
Weyland est toujours extraordinaire. Toujours décidé à jouer avec la lumière, on observe durant une partie de l'histoire un crépuscule magnifiquement rendu au niveau des couleurs et des ombres. J'apprécie également la présence de quelques moments très touchants et très bien mis en scène, comme celui de la mise à mort et la recherche de Furia ou le sevrage express d'Aria.
Mais en ce qui me concerne, ces quelques points positifs ne parviennent malheureusement pas à relever le niveau général de l'histoire et du traitement des thèmes choisis. Une fois de plus, je regrette que
M. Weyland, illustrateur d'un très grand talent, n'ai pas eu l'humilité suffisante de reconnaître son incompétence en tant que scénariste pour confier son héroïne à quelqu'un dont écrire de bonnes histoires est le métier.