Se moquer des américains qui rient d'un anglais complexé est-il un compliment à l'anglitude (l'anglicité, l'anglotisme...) ?
Curieusement, il m'a fallu beaucoup de temps pour prendre ce livre au second degré et sourire. Je ne voyais au début qu'un héros assez peu sympathique qui se jetait dans des ennuis évidents, comme la victime potentielle des films d'horreur qui néglige tous les signes avant-coureurs. Je me disais que j'étais dans un scénario stéréotypé : on sait 90% des opéras peuvent se résumer par : la basse essaye d'empêcher le ténor de coucher avec la soprano. le théâtre de
Corneille peut-il se caricaturer en lutte entre l'amour et le devoir ? La littérature depuis plus d'un siècle semble trop souvent tourner autour d'un homme incapable de choisir entre son épouse et sa maîtresse. Bref, tout ça me semblait assez lourd. Ensuite, les membres d'une famille du sud des États-Unis sont caricaturés de telle façon que j'ai compris que c'était une farce, pas si éloignée de
Tom Sharpe. Et de catastrophe potentielle en accumulation de maladresses, le rouleau compresseur se fait plus massif et s'approche de notre malheureux anglais, que j'ai fini par prendre en pitié, sans le trouver pour autant très sympathique au milieu de toute cette plouquitude.
Le côté positif c'est l'imagination de
William Boyd, qui construit des personnages épatants, les anime au service d'une action virevoltante, tire les nombreuses ficelles de sa dentelle de récit avec un talent admirable.
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