L'Enigme de l'Atlantide

L’un des monuments les plus spectaculaires de cette cité grandiose est la Porte du Soleil, ouvrant l’accès au palais. Taillée dans un seul bloc d’andésite gris-vert de trois mètres de haut sur trois mètres soixante-quinze de large, elle pèse plus de dix tonnes. Il s’agit, encore aujourd’hui, du plus gros monolithe sculpté du monde.
Cette porte monumentale est couronnée d’une frise à incrustations d’or, dans laquelle on peut reconnaître des êtres humains, des animaux, des oiseaux et des symboles astronomiques. Parmi les animaux figurés, on distingue entre autres un éléphant - alors qu’il n’y a jamais eu d’éléphants au Nouveau Monde, dans les temps historiques, en tout cas - et quarante-six têtes de toxodonte, mammifère amphibie préhistorique ressemblant à ce que donnerait le croisement d’un rhinocéros et d’un hippopotame. Or, le toxodonte a disparu de la surface de la Terre voici douze mille ans ! La Porte du Soleil serait donc plus ancienne encore...

Les chroniqueurs espagnols qui interrogèrent les Indiens au XVIe siècle décrivent Quetzalcoatl comme « un mystérieux personnage... Un homme blanc de robuste constitution, avec un front large, de grands yeux et une barbe fleurie. Il était vêtu d’une longue tunique blanche qui lui tombait jusqu’aux pieds. Il réprouvait les sacrifices, n’autorisant que les offrandes de fruits et de fleurs, et était tenu pour le dieu de la Paix... Quand on lui parlait de la guerre, dit-on, il se bouchait les oreilles.
On prétend aussi qu’il arriva au Mexique : après avoir traversé la mer à bord d’un bateau qui avançait tout seul, sans l’aide de rames. C’était un homme blanc, de haute taille, qui apprit aux hommes à se servir du feu pour cuire leurs aliments. Il construisit également des maisons, et enseigna aux couples qu’ils pouvaient vivre ensemble comme mari et femme ; et comme les hommes se querellaient souvent à cette époque, il leur apprit à vivre en paix.

Pour certains de ces peuples, vivant dans l’actuel Mexique, l’île en question se nommait d’ailleurs « Atl ». Pour les Aztèques, elle s’appelait « Aztlan ». Au Venezuela, les conquistadores espagnols découvrirent un village dont le nom était « Atlan », peuplé d’indiens blancs appelés Parias ! Les explorateurs du Wisconsin, eux, trouvèrent près du lac Michigan un village fortifié que ses habitants avaient nommé « Azatlan ». Quant au mot « atl », il a la même signification chez les Nahuatl de l’ancien Mexique et les Berbères d’Afrique du Nord : « atl » veut dire « eau ». Atl, Atlan, Aztlan et Azatlan d’un côté de l’océan, Atl, Atlas et Atlantide de l’autre : il ne peut plus être question d’une simple coïncidence...

Un jour viendra, dans la vieillesse du monde,
Où l’océan libérera ce qu’il enserre,
Et une terre apparaîtra dans toute sa gloire.
L’océan découvrira des continents nouveaux
Et Thulé ne marquera plus l’extrémité du monde.

L’un des principaux griefs que les premiers chrétiens opposaient à la légende de l’Atlantide était sa datation. Il était impensable d’accréditer l’existence d’une île, suprêmement civilisée de surcroît, dix mille ans et plus avant la naissance du Sauveur, alors même que la chronologie biblique, prise à la lettre, faisait remonter la création du monde à quelque cinq mille cinq cents ans avant J.-C.