L’Atlantide de Platon est donc un véritable paradis terrestre, d’une richesse et d’une beauté sans pareilles, dont l’harmonie est préservée par une organisation stable, voulue par les dieux : une royauté, ou plus exactement une fédération monarchique, se transmettant par les aînés descendants d’Atlas, le premier-né de Poséidon.
Ce paradis connaît l’abondance : tout ce dont l’homme peut rêver s’y trouve à profusion, y compris le métal fabuleux dont le secret s’est perdu à jamais : l’orichalque. « Bien des choses étaient importées du dehors, grâce à leur puissance ; mais l’île produisait la plupart de celles qui sont nécessaires à la vie; et d’abord les métaux, soit solides, soit fusibles, et celui-là même dont nous n’avons plus que le nom, mais qui était une réalité, et qu’on
extrayait de mille endroits de l’île, l’orichalque, alors le plus précieux des métaux après l’or. »
Loin de se laisser enivrer par les délices, d’abdiquer le gouvernement d’eux-mêmes entre les mains de la Fortune et de devenir les jouets des passions et de l’erreur, ils savaient comprendre que tous les autres biens s’accroissent en harmonie avec la vertu et que, au contraire, quand on les recherche avec trop de zèle et d’ardeur, ils périssent, et la vertu avec eux. Aussi longtemps que les habitants de l’Atlantide raisonnèrent ainsi et conservèrent la nature divine dont ils participaient, tout leur réussit à souhait, comme nous l’avons déjà dit. Mais quand l’essence divine, par un continuel mélange avec la nature mortelle,se fut de plus en plus amoindrie, quand l’humanité l’emporta, alors, impuissants à supporter la prospérité présente, ils dégénérèrent.
Le déluge de Noé a été de quarante jours. Celui de l’Atlantide n’aurait duré qu’un jour et une nuit. Aujourd’hui, avec la menace atomique, le monde pourrait périr en une seconde. C’est parce que nos sociétés contemporaines sont en crise - une crise qui n’a rien d’anormal, et que les traditions anciennes expliquent et annoncent - qu’il est urgent de remonter le temps, jusqu’à l’aube de l’humanité. C’est parce que nous nous trouvons, tous, en danger de mort - qu’il s’agisse des risques de guerre, d’épidémies, de pollution, de violence ou de désespoir -, que nous devons chercher à comprendre comment et pourquoi d’autres civilisations, avant nous, vécurent et moururent. C’est parce que nous sommes mortels que nous avons le devoir de nous souvenir de l’éternité qui fut la nôtre, il y a bien longtemps
Nul besoin d’être grand clerc pour prophétiser de grands malheurs à venir, cataclysmes, inondations, tremblements de terre, guerres, maladies. Ces fléaux ne sont que les justes réponses de la nature aux agressions répétées que nous lui faisons subir depuis si longtemps. Les civilisations, pas plus que les hommes, ne meurent par hasard. Leur fin est inscrite dans leurs gènes. Tout est écrit d’avance. La fin de l’Atlantide comme la fin du monde dans lequel nous vivons. Mais la mort des mondes, pas plus que celle des hommes, n’est étemelle. La mort n’est qu’un processus de purification et de renouvellement de ce qui, à trop vouloir durer, s’use.
Non pas des sociétés primitives, mais des civilisations hautement évoluées, dont les arts, les sciences et les technologies étaient en tous points supérieurs à ceux que nous connaissons aujourd’hui. Des civilisations oubliées, remontant bien au-delà du déluge, et dont nous serions les lointains héritiers. Des mondes perdus où auraient vécu des êtres exceptionnels, à côté desquels l’homme contemporain fait médiocre figure. Des mondes mythiques, associés à des continents engloutis, et dont les noms sont synonymes de légendes : l’Atlantide, Mu, la Lémurie, Thulé, Hyperborée...
Foire du livre 2016 – Terres de France
Cette émission s’intitule « Terres de France », présentée par Patrick Bouthet qui reçoit :
- Edouard Brasey pour son ouvrage « Le domaine des Oliviers », aux éditions Calman Lévy
- Catherine École-Boivin pour sa publication « Enfuir l’hiver », aux éditions Presses de la Cité