Chez les Faidel, on est juristes de père en fils depuis six générations. Daniel, lui, a choisi de devenir médecin, en hommage à sa défunte mère, mais au grand désespoir de son père. Ce choix lui a probablement sauvé la vie lors de sa déportation à Theresienstadt, camp nazi où ce jeune interne danois est affecté à l'hôpital, donc un peu moins mal traité que les autres prisonniers.
J'ai pris connaissance pour la première fois de l'existence de ce camp de travail de Tchécoslovaquie dans 'La saga Mendelson' (
F. Colin), où il est présenté comme une "vitrine" pour les visiteurs officiels - petite ville dont les résidents étaient censés vivre normalement (école, loisirs, vrais métiers...). de fait, si beaucoup y mourraient de malnutrition, de maladie, les Juifs n'y étaient pas exécutés, mais la plupart des captifs, devenus trop faibles pour travailler, étaient envoyés vers des camps d'extermination.
La narration de Daniel entremêle les souvenirs de son enfance douloureuse auprès de sa mère malade, son histoire d'amour à Theresienstadt, et sa vie de médecin de camp dans des conditions extrêment précaires.
Un livre instructif et émouvant qui m'a beaucoup rappelé 'Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre' (déportations staliniennes de familles vers la Sibérie de bourgeois et d'intellectuels Baltes).
* * * Info Wikipedia : Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo transforma Terezín en camp de travail, vers lequel environ 144 000 Juifs furent déportés. 6 000 d'entre eux y périrent, principalement à cause d'atroces conditions de vie (faim, angoisse, maladies, épidémie de typhus à la fin de la guerre) et 88 000 furent déportés à Auschwitz et dans d'autres camps de concentration. À la fin de la guerre, il y avait seulement 19 000 survivants.
Robert Desnos, poète français, y est mort du typhus le 8 juin 1945.