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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un noir intelligent qui ressemble au cocktail du même nom (sec, rouge, amer) tout en apportant la chaleur de la lumière de Manhattan. Des personnages comme sortis de vieilles séries américaines (les meilleures) avec des dialogues vifs, enlevés, du suspens, de l'humour, des thématiques profondes --- What else ?

Tout d'abord une bouteille de Lagavulin pour porter un toast à Pfiff, Novak, Martha, George, Laureen, Wanda, Darwin, Nolan, Sandy, Lola, les Andersson, aux victimes innocentes de la famille Dabnys et aussi à Manhattan en s'empiffrant de - au choix - sur le toit du monde ou presque. Ne pas la louper cette lumière qui jaillit deux fois par an car elle éclaire le roman de Roy ou Ian, c'est selon, tout comme les pointes d'humour, les dialogues et les personnages tous savoureux, d'une truculence qui rend tout digeste ou presque, même au chalumeau.

C'est avec ce roman que je découvre (enfin) l'écriture de Roy Braverman, ou celle de Ian Manook, peu importe - et en refermant Manhattan Sunset, c'est sûr que ce ne sera pas le dernier de cet auteur.

Séduite, conquise. "C'était pas gagné d'avance". le Noir est loin d'être ma couleur favorite. Avec cet auteur, je l'ajoute à ma palette.

Deux enquêtes s'entrecroisent, s'entremêlent dans ce récit et surtout une floppée de personnages plus attachants les uns que les autres: bien sûr Donut, Pfiff, Laureen, Bleue bite, Gouda, Wanda, Nolan, George, Martha, d'un côté, et de l'autre Mickey, Goran, l'effroyable Mamyté et tant et tant --- sans que jamais le fil ne soit rompu ou perdu. [un peu ramé au départ avec les Lituaniens, tellement peu que pfff ---]

Pour les amateurs D E.T. et de son incroyable 'retour maison' au clair de lune sur un vélo, je leur conseille le petit trip offert avec ce roman noir (joke)
Pour les personnages féminins, je recommande cet auteur qui aime les femmes et leur rend hommage ou alors il n'a pas le choix, c'est Madame qui -- ?! toutes ont des caractères forts, sont mises en valeur, dans les premiers rôles, dans les seconds, même les figurantes --- chapeau, Madame, Monsieur ---

Pour les dialogues, l'intrigue (double), les personnages, le suspens, l'atmosphère, la psychologie, le fond (double, triple épaisseur)
Pour les clins d'oeil, pour toutes les références qu'elles soient culinaires, cinématographiques, littéraires --- bon, pour les recettes de Mamyté, j'irai au resto pcq si c'est moi qui m'y mets, aïe
Pour les thématiques, que je ne dévoilerai pas, à siroter avec votre Manhattan (sec, rouge, amer) sur un toit avec un rayon de soleil en pensant à tous les trafics de par le monde et aux cigognes qui parfois tardent.

Pfiff me soufflerait à l'oreille: "Pfff ! Dis tout de suite que tu as tout aimé, ce sera plus simple !"
- Euh, Pfiff, quelques bémols, quelques longueurs parfois dans les descriptions de la lumière de Manhattan, Manhattanhenge dont les dates pour 2021 sont les suivantes - soyons optimistes, nous pourrons peut-être d'ici-là voyager à nouveau, donc à vos agendas :)
🌅 Saturday, May 29th and Tuesday, July 13th for "half sun"
🌞 Sunday, May 30th and Monday, July 12th for "full sun"
- Euh, Pfiff, il y a aussi le nombre de cadavres qui est assez déroutant --- par moments, on se demande s'il y en a 1 qui va s'en sortir ? Oui mais - oui, l'humour et le xième degré permettent la distance nécessaire pour le prendre comme tel ce roman, c'est son genre, soit on l'accepte, soit on passe sa route et on rate le Manhattanhenge, parti pris, c'est un choix assumé.

Donc :
Grand merci à Roy Braverman pour ce noir lumineux
Merci à Hugo et à NetGalley pour cet excellent moment

Manhattan Sunset de Roy Braverman est sorti chez Hugo Roman
ce 04 février 2021, un trip chaudement recommandé, avec ou plutôt, sans modération aucune.

Scénario original:
Il n'y a pas pire vengeance que ce qui blesse ceux qu'on aime.
À moins qu'on ne les tue.
Il n'y a pas pire obsession qu'un fantôme qui vous hante.
À moins que ce ne soit celui d'un ami.
Il n'y a pas pire crime que de tuer une enfant.
À moins de la tuer deux fois.

"Un New York sombre et violent, avec des rues comme des canyons dans lesquels la vie se perd et la mort s'engouffre. Avec fracas parfois, comme lorsqu'elle vient saisir une petite fille, retrouvée assassinée, le corps mutilé, au milieu d'un amas d'épaves de voitures.
En équilibre précaire, accroupi tout en haut d'une pile de carrosseries déglinguées, Pfiffelmann interroge son partenaire, l'inspecteur Donnelli : " Alors, tu en dis quoi ? "
Un début d'enquête somme toute normal.
Sauf que " Pfiff " est un fantôme, qui exige lui aussi la vérité sur les circonstances de sa mort. Comme si Donnelli n'avait pas déjà tout son soûl de crimes, d'obsessions et de vengeances. Comme si la ville ne lui avait pas déjà arraché un lourd tribut.
Pourtant, une fois par an, New York lui offre aussi un instant magique, lorsque le soleil couchant symétrique et flamboyant du Manhattanhenge prend la 42e rue en parfaite enfilade. Une illumination divine, comme la révélation d'un indice éclaire un crime d'une lumière nouvelle. Avant que tout, la ville comme la vie de Donnelli, ne sombre à nouveau dans la nuit."

Auteur:
Plus connu sous le pseudo Ian Manook, Roy Braverman est l'auteur de la série à succès Yeruldelgger chez Albin Michel. le premier opus de la série a été récompensé en 2014 par : le Prix des lectrices Elle, le Prix SNCF du Polar et le Prix Quais du Polar.
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New-York, la ville qui ne dort jamais…

Donnelli, inspecteur au NYPD, est un flic bourru, au gosier en pente, qui n'a pas beaucoup de respect pour sa nouvelle partenaire, qu'il surnomme Bleue-bite et en plus, il voit le fantôme de son ancien coéquipier, assassiné lors d'une perquisition qui a mal tournée.

Non seulement il le voit, mais en plus, Pfiffelmann, fantôme de son état, lui parle, l'aide dans son enquête et Donnelli lui répond, ce qui le fait passer pour un fou aux yeux des autres.

Le cadre est posé, ce polar ne sera pas comme les autres, même si nous partons avec le flic bourru, désabusé et à tendance alcoolo. Donnelli, c'est le flic qui n'arrive jamais au bon moment, qui ne tombe pas à pic, mais qui, tout comme Grouchy, arrive quand tout est terminé et que ses collègues sont morts.

Ceci est un polar violent, noir comme la crasse sur les buildings, noir comme le fond des rues des quartiers mal famés, noir comme un café torréfié avec des chaussettes sales et du charbon. Bref, cherchez pas la lumière, la rédemption, les bons sentiments, les Bisounours, il n'y en a pas !

Le seul moment lumineux sera au moment du Manhattanhenge, lorsque le soleil couchant et flamboyant prend la 42e rue en parfaite enfilade. Moment de grâce, temps suspendu avant le dur retour aux affaires et aux meurtres qui semblent précéder notre pauvre inspecteur Donnelli, à cran à cause du fantôme de son coéquipier.

Les dialogues sont savoureux, heureusement qu'ils ajoutent de temps en temps une petite note d'humour, sinon, ce roman serait à vous donner envie de ne plus espérer dans le genre humain. Entre des meurtres de sang-froid, des tortures animales, des enlèvements d'enfants, du trafic d'êtres humains et j'en passe, l'ambiance est aussi plombée qu'un cercueil.

Mon bémol sera pour la présence du fantôme de Pfiffelmann : non pas que je n'ai pas apprécié ce personnage qui détonne dans un univers policier, il a ajouté son impertinence, qui était la bienvenue. Non pas que je sois réfractaire au fantastique, le fantôme pouvant aussi symboliser la voix de la conscience de Donnelli et ma foi, nous avons tous fait des dialogues dans notre tête… Non ? Oups…

Ce qui m'a le plus gênée, c'est que le fantôme lui explique ce qu'il s'est passé durant son assassinat, alors qu'il n'y a pas eu de témoin et que Donnelli n'a jamais su ce qu'il s'était passé.

Ce genre de détail donne un ancrage trop réaliste au fantôme et là, ailleurs que dans du Harry Potter ou dans le film "Ghost", ça coince un peu chez moi. On n'est pas dans la série "Ghost Whisperer" tout de même !

Un peu trop facile, encore un peu et c'est Pfiff le fantôme qui résout l'enquête ! D'ailleurs, j'ai compris assez vite qui était le coupable… C'était du très classique et ne sera pas mémorable.

Ce polar est assez effréné au départ, les descriptions de New-York nous la font vivre de l'intérieur et ses personnages, bien que semblant stéréotypés au départ, s'échappent assez vite de la caricature pour prendre leur envol et nous offrir quelques belles passes d'armes dans certains dialogues en plus de la guerre entre les flics de base et les "Men In Black" du FBI…

Quand les éléphants se battent, c'est l'herbe qui trinque ! Autrement dit, à force de se tirer dans les pattes entre les différents services, le droit des victimes, lui, est bafoué et la justice, elle l'a dans le cul !

Le final est à la limite de ne plus savoir où donner de la tête tant les différents protagonistes de l'enquête arrivent de tous les côtés et comme souvent, trop c'est trop. Entre le NYPD, le FBI, la mafia lituanienne, les Russes, le MI6, ça fait trop de monde sur le pont.

Cet excès de protagonistes nuit au final de l'histoire. Tous ces rebondissements, après un petit essoufflement dans le récit, boostent le rythme, mais ne m'ont pas convaincue.

Manhattan Sunset est un polar du style hard-boiled, avec des durs à cuire, ce qui en fait un roman sombre, très sombre et très violent, sans possibilité de rémission. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir…

Manhattan Sunset est plus pour un public avertit alors que Pasakukoo était plus dans le registre du polar de plage, celui qui fait du bien au moral. Ici, le moral est en berne, mais au moins, j'ai apprécié ma lecture, même si elle ne restera pas gravée dans ma mémoire.

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Avec cet auteur c'est quitte ou double pour moi, ici je pensais vraiment aimé le récit comme avec la précédente trilogie Hunter/Crow et Freeman. Ici tut a très bien commencé pour moi avec le corps d'une jeune fille retrouvé dans une casse de New York.

L'enquête est confié à l'inspecteur Donelli celui-ci est "accompagné" de Pfiffelmann qui est le fantôme d'un collègue flic décéder qui le suit partout, décidément cette année c'est la seconde lecture ou un personnage se fait suivre par un fantôme dans mes lectures.

J'ai aimé suivre ce binôme mais également d'autres personnages comme celui d'Escobar, de Gouda, de Bleue Bite ils nt effectivement tout de même pour beaucoup d'entre eux des pseudos plutôt étrange.

J'ai aimé la relation entre Gouda et Donnelli notamment et certaines choses évoqués sur une des victimes qui vient du passé de celui-ci.

Cependant j'ai trouvé qu'au milieu du récit le rythme s'essouffle et je ne croyais plus tellement à ma lecture, j'ai cependant aimé l'humour amené par certains personnages et la description de la ville de New York effectué par l'auteur mais le côté enquête ne m'a pas convaincu jusqu'à la fin du récit.


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Il en est des romans policiers comme des plats que l'on reçoit au restaurant. le nom et le descriptif vous ont plu, et une fois que vous le dégustez, vous vous rendez compte que ce livre n'était pas fait pour vous.
Ce que j'ai aimé ? La présence fantomatique de Pfiffelmann, le coéquipier décédé de l'inspecteur Donnelli, l'inspecteur qui n'arrive jamais à temps, ou presque jamais. J'ai aimé ses interventions, lui qui n'a (presque) plus rien à perdre, puisqu'il a déjà perdu la vie, lui qui tente de se faire comprendre de Donnelli, qui a fort à faire avec les enquêtes en cours, et celles qu'on ne veut surtout pas qu'il suive. La justice ? Elle ne semble plus vraiment au programme, remplacée par les luttes de pouvoir entre différents services, entre la volonté de préserver des intérêts autre que ceux de la vérité – ne parlons même pas des parents éplorés qui ne sauront jamais ce qui est arrivé à leur enfant.
Ce que je n'ai pas aimé ? L'extrême violence. Les situations sanglantes, tragiques, dramatiques, s'enchaînent, sans que jamais l'espoir ne soit au bout du chemin, ou au bout de la nuit. La résilience ? Elle n'est pas envisagée. Vivre avec l'absence, vivre avec la douleur ne semble pas non plus possible. Manhattan sunset décrit un monde où aucune issue un tant soit peu positive ne semble possible.
Manhattan sunset – un roman à réserver à un public averti.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je devais reprendre ma critique une fois terminée ma lecture du livre, car ayant reçu celui-ci dans le cadre d'une masse critique, je me devais de respecter le délai d'un mois imparti pour publier mon avis. Or, débordée par les préparatifs de mon déménagement je n'étais pas allée au bout de cette histoire.
Je ne renie rien de ce que j'avais écrit précédemment et que vous trouverez ci-dessous, entre les crochets :

[Quelques lignes, car je suis arrivée au bout du délai imparti pour rédiger mon avis dans le cadre de la masse critique qui m'a permis d'obtenir ce livre.
Je n'ai pas encore fini ma lecture mais c'est lié à ma situation personnelle et pas au livre : débordée par une invasion de cartons dans mon salon, je n'ai pas réussi à trouver le temps. Et c'est regrettable car ce roman mérite de l'attention. Dans deux sens :
Construit en chapitres courts, de nombreux personnages s'y succèdent, requérant notre attention pour les situer rapidement.
Avec de l'action, une situation complexe, un humour de situation un peu décalé, des personnages aux caractères bien trempés, une originalité dans le ton (des digressions culinaires par exemple).

Un livre qui vaut le coup d'être lu, forcément, puisque c'est bien avant même que j'en sois arrivée au bout.
Je laisse donc ce commentaire maintenant, mais je compléterai certainement une fois terminée ma lecture.

Merci à Babelio d'organiser masse critique et aux éditions Hugo Publishing d'y participer.]

Et j'ajoute :
La fin est un peu compliquée tout de même ; pas le dénouement en lui-même mais l'histoire se complexifie avec beaucoup de personnages, des raisons d'agir qui se télescopent. Ce qui ne gâche rien : le style reste original dans l'écriture, les dialogues, les personnages.
L'idée de dibbuk est bonne et bien exploitée.

Un auteur que je retrouverai volontiers, même si cela risque d'être difficile d'être toujours au rendez-vous, selon la casquette de M. Manoukian.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Le corps d'une petite fille d'une douzaine d'années est retrouvé sans vie et c'est Donnelli du NYPD qui s'y colle. Un meurtre sans pitié où l'envie d'effacer l'identité de cette adolescente est incontestable vu l'acharnement déployé sur son corps. Pourquoi ? Qu'a-t-elle donc de si particulier ?
Donnelli, sa nouvelle coéquipière Mankato, Wanda et Lloyd enquêtent sans relâche pour enfin établir un lien avec une autre affaire. Sans oublier Pfiffelmann, son ex-coéquipier mort depuis peu, qui tel un fantôme lui colle à la peau et l'aiguille. Mais pourquoi le FBI, le MI6 enquêtent-ils aussi sur le terrain ? Que se trame t-il de sordide avec cette mafia lituanienne et russe ?

Encore un flic écorché vif, porté sur la boisson. Encore une histoire dans l'histoire où il est question de vengeance. Dommage ! Bien sûr que ça amène de la consistance au personnage principal mais j'en ai tellement lu sur ce modèle que ça ne m'apporte plus grand chose.
Incontestablement un polar dont la lecture est haletante mais qui ne m'a pas transportée.

Je remercie l'éditeur « Hugo poche », Babelio et l'auteur Roy Braverman (alias Ian Manook) pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique « Mauvais genres ».
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L'inspecteur Donelli du NYPD enchaîne les revers et les cadavres de coéquipiers. Les deux derniers sont morts de façon brutale et le dernier le harcèle sous la forme d'un fantôme plutôt facétieux qui réclame importunément d'élucider les causes de son meurtre. En parallèle, secondé d'une nouvelle coéquipière, ils enquêtent sur le meurtre particulièrement atroce d'une petite fille rendue méconnaissable à grand renfort de chalumeau.
Dans une ambiance noire et mélancolique, on explore à leur coté les rues d'un New York glauque et sauvage ou la disparité entre les classes sociales est flagrante. Les personnages, par ailleurs assez prévisibles, sont intéressants, circonstanciés, des caractères singuliers dont on discerne la part d'ombre et le mal-être mais qui essaient de rester intègres, forts et sincères devant l'adversité. Les dialogues sont percutants, caustiques mais souvent teintés d'humour et d'humanité. Au milieu de ce déchaînement de violence, de ces machinations sordides, de ces règlements de comptes entre mafieux, des luttes de pouvoir entre services avec la volonté de préserver des intérêts stratégiques au dépend de la vérité et de la justice, de ces meurtres suscités par la haine et la vengeance, l'auteur parvient à nous offrir un instant de poésie urbaine quand le soleil couchant du Manhattanhenge enflamme la 42e rue juste avant que la ville et ses habitants ne replongent dans la nuit. L'enquête d'une facture conventionnelle permet surtout d'explorer la psychologie des personnages et de porter un regard différent sur le quotidien sensément radieux mais plus souvent sans espoir de la vie new-yorkaise.
Le style de Roy Braverman, est toujours aussi imagé, puissant, bien construit, avec des protagonistes bien posés et plutôt complexes mais, l'ensemble est quelque peu embrouillé, moins efficient et moins prenant que la trilogie Hunter.

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L'inspecteur Donnelli et sa collègue Mankato enquêtent sur la mort très brutale d'une gamine, retrouvée dans une casse automobile. En parallèle, d'autres crimes semblent être liés de près à l'inspecteur qui va chercher à comprendre…

Le récit s'ouvre sur la découverte du corps d'une enfant, atrocement mutilée. J'avoue avoir eu du mal au début, je ne suis pourtant pas très sensible mais la dureté de cette première scène de crime donne le ton. Après la lecture de plusieurs polars nordiques calmes où on ne voit pas l'ombre d'une arme à feu, Manhattan Sunset nous plonge dans un tout autre univers. Je me suis sentie comme dans une série américaine , les flics dégainent à tout bout de champ, une nécessité dans certains coins de la ville où sévissent les pires ordures, les clans, les mafias de tous pays, le tout concentré dans une zone très restreinte. Je pense que c'est malheureusement une réalité bien présente pour les flics de grandes villes des Etats-Unis.

L'ambiance sombre est un peu sauvée par les personnages attachants et le côté fantastique avec le fantôme de Pfiffelman, le dernier co-équipier de Donnelli qui le hante et provoque des situations parfois cocasses. J'ai aussi aimé retourner à New York au travers des pages, cette ville indescriptible qui m'avait fascinée : belle, gigantesque, imposante, vibrante, grouillante, intrigante. L'auteur en parle très bien, entre fascination et déchéance et évoque notamment le Manhattanhenge, ce moment où le soleil, deux fois par an, se couche parfaitement aligné sur la 42ème rue, un petit moment de magie dans cet jungle de béton.

Pour en revenir au récit, ne vous attendez pas à des miracles, l'histoire est sombre, très dure, les gens tombent comme des mouches sous les tirs. J'ai trouvé malheureusement la fin un peu confuse, je ne sais pas si j'ai tout compris, les alliances et liens entre la mafia russe, les Lituaniens, FBI, MI-6 et les flics du NYPD m'ont un peu perdue.

En résumé, un polar addictif, prenant, très bien écrit mais un peu trop sombre à mon goût.
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Ce livre me fait penser à un bolide lancé à pleine vitesse dans les rues de New-York avec à son bord une sacré bande d'énergumènes qui possèdent tous leurs caractères bien trempés. le conducteur prendrait des virages serrés qui obligerait le lecteur à se maintenir fermement à sa ceinture mais étonnamment la folle course-poursuite entamé dès la montée dans le véhicule se verrait assagie par de pure moment de contemplation. C'est la promesse de ce polar au rythme effréné.

Ce nouveau polar de Roy Braverman parvient à aligner une galerie de personnages drôles, attachants et qui débitent les punchlines encore plus vite que les rappeurs de la côte Ouest. Les dialogues en forme de match de ping-pong sont l'une des forces du récit. Entrecoupé d'apartés gentiment ironique de l'auteur et parfois chargés de sous-entendus grivois ou social. Les échanges de se bureau de ce pauvre capitaine que personne ne respecte, et surtout pas ses hommes, donnent l'impression d'assister à une représentation de théâtre de boulevard. Les personnages ont une caractéristique commune, ils sont fort en gueule, ne se laisse pas marcher sur les pieds mais l'écriture de l'auteur les maintient souvent dans une forme de caricature qui n'a rien de bien méchante mais qui manque un peu d'originalité. Donnelli et son équipier fantôme occupent le premier plan évidemment. Leur tandem fonctionne bien même si j'aurais bien aimé que l'auteur insiste un peu plus sur la dégradation psychologique de son personnage. En l'occurrence leur duo fait office de ressort humoristique mais éclipse le mal-être de Donnelli. Mankato, la nouvelle coéquipière de Donnelli, qui ne s'en laisse pas compter par son équipier bourru tire son épingle du jeu parmi la foule de personnages introduit par l'auteur.

L'intrigue quant à elle souffre d'un aspect brouillon et fouillis. L'auteur est parvenu à maintenir une certaine unité de narration, notamment grâce au dynamisme de sa narration, mais il aurait gagné à recentrer son intrigue à un niveau plus local. New-York est une ville cosmopolite certes mais là entre la mafia lituanienne, le FBI, le MI6 et les barbouzes Russes on gagne en complexité ce que l'on perd en charme new-yorkais et c'est dommage. L'intrigue secondaire se révèle de nature efficace mais beaucoup trop classique pour être mémorable.

Enfin je ne peux terminer cette chronique sans évoquer l'instant de grâce du récit. Au milieu de ce déchaînement de violence, de ces enquêtes glauques dans des décharges automobiles, de ces règlements de comptes entre mafieux, de ces exécutions aveuglées par la haine, l'auteur offre un pur moment de poésie urbaine. Un moment de respiration et de sérénité au milieu d'une narration qui ne s'arrête jamais vraiment. Une pause bienfaitrice qui nous immerge dans une New-York féerique et onirique et qui donne à voir ce dont la plume de l'auteur est capable lorsqu'elle prend le temps de conter, et rien que pour ça, malgré les défauts de l'ouvrage, je ne regrette pas ma lecture.
Lien : https://culturevsnews.com/
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