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Citations sur Grand-peur et misère du IIIe Reich (14)

Le SA. Mais où est ma bière ? On m'a sifflé ma bière !
Au chauffeur : C'est vous qui m'avez sifflé ma bière ?
Le chauffeur : Non, bien sûr que non ! Comment pouvez-vous penser ? Votre bière a disparu ?
La femme de chambre : Mais je t'ai servi ?
Le SA, à la cuisinière : C'est vous qui avez avalé ma bière !
Il rit aux éclats : Eh, du calme. Petit truc de la section locale ! Siffler sa bière sans se faire voir ni entendre.
Au travailleur : Vous vouliez dire quelque chose ?
Le travailleur : Vieux truc.
Le SA : Eh bien essayez !
Il lui verse à boire.
Le travailleur : Bien. Donc ici j'ai la bière - Il lève le verre bien haut- Et maintenant le truc.
Il boit la bière tranquillement et avec plaisir.
La cuisinière : Mais, ça se voit !
Le travailleur, s'essuyant la bouche. Ah oui ? Alors c'est loupé.
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Ce qu’ils ont de grand, c’est la gueule. Tout est propagande. Dans le genre, ils sont passés maîtres. Vous connaissez l’histoire de Goebbels et des deux poux ? Non ? Voilà : deux poux parient à celui qui ira le plus vite d’un coin de la bouche à l’autre. Lequel arrivera le premier ? Celui qui fera le tour par derrière la tête. C’est plus court.
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« D’ailleurs, je ne suis pas en colère. Si, je le suis. Pourquoi dirais-je toujours amen ? Qu’est-ce qu’il y a de mal dans la forme de mon nez et dans la couleur de mes cheveux ? Je dois quitter cette ville où je suis née, pour qu’ils n’aient pas à me donner ma ration de beurre. Quels hommes vous êtes, oui, toi aussi ! Vous inventez la théorie de quanta et vous vous laissez commander par des brutes qui vous donnent le monde à conquérir, mais qui vous retire le droit de choisir votre femme »

(La femme juive)
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(Breslau, 1933. Un appartement de petit bourgeois. Une femme et un homme, debout à la porte, écoutent. Ils sont très pâles.)

LA FEMME. Maintenant ils sont en bas.
L'HOMME. Pas encore.
LA FEMME. Ils ont cassé la rampe. Quand ils l'ont sorti de chez lui, ils le traînaient. Il était déjà sans connaissance.
L'HOMME. J'ai simplement dit que ce n'était pas chez nous qu'on écoutait à la radio les émissions étrangères.
LA FEMME. Tu n'as dit que ça.
L'HOMME. Je n'ai rien dit d'autre.
LA FEMME. Ne me regarde pas comme ça. Si tu n'as rien dit d'autre, tu n'as rien dit d'autre.
L'HOMME. C'est aussi mon avis.
LA FEMME. Pourquoi ne vas-tu pas à la police déclarer qu'il n'y avait pas de réunion chez eux le samedi ?
(Un temps.)
L'HOMME. Je n'irai pas à la police. Ils l'ont traité d'une façon... De vraies brutes !
LA FEMME. Il ne l'a pas volé. Pourquoi s'occupe-t-il de politique ?
L'HOMME. Mais ils n'avaient pas besoin de lui déchirer sa veste.
LA FEMME. Sa veste n'a rien à faire là-dedans.
L'HOMME. Ils n'avaient pas besoin de la déchirer.

— Scène 2, « La Délation »
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Vient dans les rangs le paysan, il n’a pas l’air du tout content.
Le prix du blé, une misère.
Mais lui, pour repaitre sa truie, il le paie, le lait, à quel prix.
Le paysan est en colère.
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Le S.A : Je ne me ferais pas prier : toujours d'attaque pour bourrer le canon à saucisses. (La cuisinière apporte un plateau.) Oui, il faut savoir se taire! Surprendre l'adversaire, toujours! Tomber sur lui du côté où il croit le ciel sans nuages! Regardez le Führer, quand il prépare un coup! Impénétrable! Vous ne savez absolument rien d'avance. Peut-être bien que lui même ne sait rien d'avance. Et puis ça éclate. Des choses fantastiques. C'est ce qui fait qu'on tremble devant nous. (Il a noué sa serviette. Levant couteau et fourchettes, il s'informe:) Anna! Les patrons ne vont pas rappliquer au moins? Que je ne sois pas là, assis, la gueule pleine de rémoulade. (En exagérant, comme si il avait la bouche pleine:) Heil Hitler!


"La croix blanche"
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LE PÈRE. C’est un Judas que tu m’as mis au monde ! Il est là, assis à la table, et il écoute tout, en avalant la soupe que nous lui donnons, et ce que nous disons, nous ses parents, il en prend note, le mouchard !
LA MÈRE. Tu n’as pas le droit de parler ainsi. (Un temps.) Tu penses que nous devons prendre des dispositions, préparer quelque chose ?
LE PÈRE. Tu crois qu’ils vont venir tout de suite avec lui ?
LA MÈRE. C’est quand même possible ?
LE PÈRE. Je devrais peut-être mettre ma croix de fer ?
LA MÈRE. Mais bien sûr que oui. Charles ! (Il va chercher la croix de fer qu’il épingle avec des mains tremblantes.) Mais pourtant on n’a rien à te reprocher à l’école ?
LE PÈRE. Comment veux-tu que je le sache ? Je suis prêt à enseigner tout ce qu’ils veulent, mais qu’est-ce qu’ils veulent ? Si seulement je le savais ! […]
LA MÈRE. Et le portrait d’Hitler, si nous l’accrochions au-dessus de ton bureau ? Cela fera mieux.
LE PÈRE. Oui, fais-le. (La mère va pour le faire.) Mais si le petit allait dire que nous l’avons changé de place, on en conclurait que nous avons mauvaise conscience. (La mère raccroche le portrait à l’ancienne place.) On n’a pas ouvert la porte ?
[…]
(On entend la porte s’ouvrir. Le père et la mère, interdits, sont debout l’un contre l’autre dans un coin de la pièce. La porte s’ouvre et le garçon entre, un petit sac en papier à la main. Un temps.)
LE GARÇON. Mais qu’est-ce que vous avez ?
LA MÈRE. Où étais-tu ? (Le petit garçon montre son petit sac de chocolateries.) Tu as acheté du chocolat, c’est tout ce que tu as fait ?
LE GARÇON. Qu’est-ce que j’aurai fait d’autre ? Il n’y a rien de secret.

— Scène 10, « Le Mouchard »
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Le S.A. : […] Tu es prudent, tu es prudent, et tout d’un coup tu te retrouves au service volontaire du travail.
L’ouvrier : Et si tu es imprudent ?
Le S.A. : Tu t’y retrouves aussi, je le reconnais. Mais comme volontaire justement. C’est beau d’être volontaire de cette façon, non ?
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LE TROISIÈME ASSISTANT, qui rédige la fiche du malade : Origine de la maladie, monsieur le professeur ?
LE CHIRURGIEN : Qu’est-ce qui est indiqué ?
LA SUPÉRIEURE : Comme origine de la maladie, il est indiqué : chute dans les escaliers.
LE CHIRURGIEN, dictant : Chute dans les escaliers. Pourquoi ses mains sont-elles liées ?
LA SUPÉRIEURE : Le malade a déjà par deux fois arraché son pansement, monsieur le professeur.
LE CHIRURGIEN : Pourquoi ?
LE PREMIER MALADE, à mi-voix : D’où vient le malade, et où retournera-t-il ? […]
UN DES ASSISTANTS, à un autre : Ouvrier. Vient du camp de concentration d’Oranienburg.
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Là où il y a des hommes, il y a des imperfections.
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