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Citations sur Brigade mondaine, tome 62 : Le démon du peep-show (10)

- Nom, prénom ? reprit Corentin sèchement.
- Lady Sultana, tu sais bien, roucoula son vis-à-vis.
L'inspecteur divisionnaire Corentin passa une main fatiguée sur ses paupières.
- J'ai dit : nom, prénom, murmura-t-il, se contenant à la volonté.
- A Bruxelles, on m'appelle Medusa. A Marseille, la Princesse, reprit la voix haut perchée.
Boris écrasa sa cigarette dans le cendrier. Lady Sultana comprit brusquement qu'il était possible qu'il lui arrive assez vite des bricoles si elle continuait comme ça.
- Maurice Cheminot, avoua-t-elle piteusement. Comme un cheminot. Voilà.
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La musique des baffes crachait maintenant une succession de tangos-béguines de Ramuntcho Matta. Avalanche de congas sourdes et profondes, stridences des guitares, paroles de Brion Gysin, l'un des "papes" de la beat generation des années 50...
"Junk is no good baby. No good baby is junk. No junk baby is good. Good junk is no baby. Baby junk is no good. No good, no good..."
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Après avoir pendant des dizaines d'années abrité les emmentals et les chavignols d'un fromager de Pigalle, la cave en question était devenue dans les années 70 un café-théâtre porno où les "acteurs" s'enfilaient à longueur de soirée dans des postures que la morale de l'époque commençait de ne même plus avoir le courage de réprouver. Puis le café-théâtre s'était transformé en restaurant thaïlandais, en boîte pour rockers, en discothèque spécialisée dans la salsa, en sous-sol pour expos d'avant-garde d'une boutique high-tech de prêt-à-porter, et enfin de nouveau en boîte de nuit. Mais cette fois réservée aux prêtresses de ce culte minoritaire mais agissant que certaines femmes rendent avec ferveur à leur propre sexe...
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Cet élégant quinquagénaire d'un milieu social plus éloigné de celui d'où sortait le porte-flingue que la galaxie d'Andromède de la planète terre était plus démuni devant l'adversité qu'un garçon de cinq ans. Mystère, abîme de mystère des meneurs d'hommes qui jonglent avec les courbes de profit, savent se battre dans la jungle de la guerre économique internationale, et s'effondrent au premier malheur venu d'un univers qu'ils ne connaissent pas !
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On trouvait de tout dans le supermarché sexuel d'Antoine Sotelo. Un obsédé vraiment bien frappé pouvait y satisfaire chacun de ses désirs. Des livres et des revues pornos aux godemichés alignés en rang serrés comme des ogives nucléaires. Des panoplies pour fétichistes ou sados-masos aux cassettes vidéos avec des titres extrêmement raffinés du genre La Chatte sur un doigt brûlant ou L'arrière-train sifflera trois fois.
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Antoine Sotelo pencha vers les documents éparpillés sur son bureau un regard ténébreux qui, quarante ans avant, avait fait chavirer énormément de coeurs sensibles et féminins, dans les boîtes d'Oran, du temps où l'Algérie était encore provisoirement un morceau de la France. Depuis, le temps avait passé, Sotelo avait soixante ans bien sonnés, l'Algérie était algérienne depuis belle lurette, il avait attrapé pas mal de rides, un rhumatisme commençait à lui déformer les mains méchamment malgré la kyrielle de spécialistes consultés à travers le monde entier et, en somme, les choses avaient bien changé à tous les points de vue. Les deux seuls domaines dans lesquels rien n'avait bougé, c'était son accent pied-noir à couper au couteau, et la virginité immaculée de son casier judiciaire. Sotelo était de l'espèce rare qui passe perpétuellement entre les gouttes, même sous les plus grosses averses. Bien entendu, des armadas de policiers de toutes catégories s'étaient intéressées à lui, depuis une quarantaine d'années qu'il exerçait des talents raffinés qui allaient du chantage à la prostitution de haut vol, en passant par les salles de jeux clandestines et des escroqueries plus compliquées comme la fabrication de fausses cartes de crédit et autres accessoires nés de la révolution informatique.
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La dernière caresse un peu spéciale de sa femme devait remonter à leur voyage de noces. Une croisière dans les Caraïbes.
Depuis, Karen avait de toute évidence complètement oublié que sa bouche pouvait servir à toute autre chose qu'à manger.
Là-bas, juste avant la place Pigalle, une enseigne lumineuse rouge aux lettres immenses dégringolant le long de la façade d'un immeuble, éteignait tous les autres néons alentour. Même celui de Conforama, qui le précédait. Les lettres s'égrainaient, écarlates et gigantesques. On pouvait lire : "SEX-SERVICE".
C'est vers ça que Lievin accélérait le pas, de nouveau. Comme un bateau démâté en pleine tempête vers la lueur d'un phare, à l'horizon.
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Lui, ça ne lui était jamais arrivé, que la police fasse appel à lui en trente ans de taxi. Et en un sens, ça le frustrait énormément. Il était comme tout le monde : avide de jouer un rôle.
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L'Américain avec lequel il avait déjeuné, un type de la Gulf and Western de New York, avait insisté pour boire du pineau blanc avec les huîtres puis avec le foie gras. C'était merveilleux, le pineau des Charentes, mais ça avait donné à Chevalier l'impression de traîner pendant toute la journée un boulet de quinze tonnes accroché à l'endroit où, ordinairement, il avait l'estomac.
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Puis sa conscience explosa en confettis minuscules qui allaient s'éparpillant et diminuant au fond des ténèbres. Il se replia et tomba vers le sol lentement, se balançant avec une grâce de feuille morte.
- Tu y serais allé fort que ça ne m'étonnerait pas de toi, fit une voix méridionale au-dessus de Lievin.
- Chef, glapit une voix plus aiguë qui avait tous les accents de l'indignation, je vous jure que j'y suis allé mollo.
- Bébé, grogna à nouveau la voix méridionale, quand tu y vas mollo, ça repeuple les cimetières, je te connais.
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