De dix heures du matin à dix heures du soir, j'ai fait apparemment beaucoup de choses. Une fois couché, une seule me semble utile : en vue des labours, j'ai dépiqué et mis en nourrice les six poireaux survivants du potager
une rencontre avec un oiseau, une fleur, un insecte, ça suffit. Il faut juste prendre son temps et utiliser ses sens pour découvrir son bonheur du jour
Sarlat : S’enfoncer dans les ruelles, le passage Henri de Ségogne, l’impasse des violettes, la rue du Présidial ou celle de la Salamandre, ce n’est pas seulement changer brusquement d’époque, mais retrouver au fond de soi une nostalgie que l’on ignorait peut-être pour la vie lente, discrète de nos ancêtres.
La peur constante dans tout ce que j'écris d'en avoir trop dit, ou pas assez, pour me faire comprendre.
Du corps, nous dit-on, naît l'esprit. Mais cela, malgré tout ce qu'ils ont pu dire et écrire de siècle en siècle, ils ne sont jamais parvenus à l'expliquer. Pourquoi ne pas supposer le contraire, que de l'esprit, un jour, naquit le corps ? Aussitôt, tout s'éclaircirait. Mais, pour la pensée de l'Occident, ce ne sont que billevesées. Dommage !
Ce corps ne serait que l'émanation de l'esprit, la manifestation tangible de son désir d'exister, de sortir de son intériorité pour aller voir, entendre, toucher, sentir, goûter le monde.
On se porte, bien ou mal. Un jour, on ne se supporte plus, on se dépose. J'ai fait un cauchemar : j'étais en vie, je n'avais plus envie.
Qu'est-ce donc que cette personne à laquelle nous tenons tant ? La 'persona" était le masque porté par les acteurs sur le théâtre pour se faire entendre des spectateurs, un porte-voix (de 'per-sonare', sonner, résonner à travers). C'est le personnage derrière lequel nous nous abritons. Mais dessous, qu'y-a-t-il ? Un amalgame confus, homogénéisé par tassement, de manies et de préjugés, de souvenirs et de rancunes, et, au fond, le bourbier des espoirs déçus, des fantasmes insatisfaits, dont les bulles, de temps en temps, viennent crever à la surface.