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Critique de Lamifranz


LE « Da Vinci Code » (quand les choses arrivent à un certain niveau d'importance ou de notoriété - dans certains milieux c'est la même chose – on met un article majuscule !) est le type même de ces romans « boute-feu » dont on se demande si le « coup » littéraire ne l'emporte pas sur la qualité réelle de l'ouvrage.
Sorti en 2003, « Da Vinci Code » a fait un raz-de-marée éditorial sur toute la planète. Il faut dire que le sujet s'y prêtait admirablement : un brûlot ésotérico-historique qui remet en compte les fondements de la religion chrétienne, réécrit l'histoire et met en évidence ce qui existe depuis toujours mais qui aujourd'hui se produit au grand jour : la théorie du complot. L'habileté de Dan Brown est telle qu'il met le doute à la fois sur ses intentions et sur le contenu de son récit : Histoire ou fiction ?
L'histoire, la voici :
Jacques Saunière, conservateur du Musée du Louvre est assassiné. En mourant il demande qu'on contacte Robert Langdon, un symbologue américain. Sa petite fille fait également appel à l'Américain pour comprendre ce qui est arrivé à son grand-père. S'ensuit un jeu de piste ésotérique où l'on croise les grands mystères (et les grandes mystifications) qui ont jalonné l'Histoire en général et l'Histoire du Christianisme en particulier. Nos enquêteurs mettent le doigt sur un duel terrible entre deux puissances, au sujet d'un secret de nature à bouleverser les fondements de la civilisation occidentale : le secret : Jésus et Marie-Madeleine aurait eu un enfant et donc une descendance secrète. Les deux puissances : le mystérieux prieuré de Sion, dépositaire du secret, dont Jacques Saunière était le dernier grand-maître (avant lui Leonard de Vinci, avait tenu la fonction, et avait laissé dans son oeuvre une multitude d'indices, mais chut !) ; l'autre puissance, c'est l'Opus Déi, bras armé de l'Eglise Catholique, qui a tout intérêt à ce que le secret ne soit pas divulgué (et tous les moyens sont bons) …
Dan Brown nous dit que tout ça est authentique. Mais il est bien difficile de faire la part du vrai et du faux. du moins à la lecture. Car de nombreux livres « décodant » le « Da Vinci Code » ont mis en évidence les inexactitudes historiques, les rapprochements « téléphonés », les extrapolations fantaisistes de faits plus ou moins avérés, l'exploitation systématique de théories fumeuses et souvent infondées…
Alors où est le vrai, où est le faux ? le lecteur lambda que je suis ne se pose pas la question : pour moi, le « Da Vinci Code » est un ouvrage de pure fiction, qui brode sur des thèmes polémiques et clivants dans un but plus commercial que littéraire, et je ne me casse pas la tête à chercher plus loin : le thriller est réussi, le jeu de piste passionnant, le rythme soutenu, et le tout passablement bien écrit.
Historiquement les preuves de l'existence de Jésus sont infimes chez les historiens « profanes » : 99% de ce que l'on sait de lui nous vient des écrits chrétiens (encore ceux-ci ont-ils fait un grand ménage en ne gardant que quatre évangiles et en condamnant des dizaines de textes réputés non-canoniques). Donc, le fait que Jésus ait pu fauter avec Marie-Madeleine ne me gêne pas du tout, surtout comme il dit qu'il était homme autant que dieu.
« Da Vinci Code » est la deuxième aventure de Robert Langdon, la première étant « Anges et démons » (2000), il sera suivi de « le Symbole perdu » (2009), « Inferno » (2013) et « Origine » (2017). Tous à lire avec la même réserve : ne pas tout prendre au pied de la lettre et savourer son plaisir.
Les films inspirés par ces aventures (avec Tom Hanks) sont intéressants, mais ne restituent pas le climat de mystère dans lequel baignent les romans.

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