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Citations sur Le mariage d'amour a-t-il échoué ? (14)

A la fin des années 60, un tiers des femmes étaient vierges à la veille de leur mariage; à la fin des années 80, elles ne sont plus qu'une sur dix.
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Construire un couple sur la seule base du coeur,c'est bâtir sur du sable.
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Les réformateurs du mariage depuis les Lumières insisteront sur trois points : privilégier les sentiments sur l’obligation, en finir avec le tabou de la virginité et faciliter la séparation des époux mal accordés. C’est Balzac qui, obsédé par l’adultère féminin – « ce mot […] qui traîne à sa suite un lugubre cortège, les Larmes, la Honte, la Haine, la Terreur… » et la vision de millions de maris « minotaurisés » (c’est-à-dire cocufiés, dotés de cornes) – plaidera pour la liberté sensuelle des jeunes gens, seule à même de remédier à une foule de maux :

« Rendons à la jeunesse les passions, les coquetteries, l’amour et ses terreurs, l’amour et ses douceurs. A cette saison printanière de la vie, nulle faute n’est irréparable… et l’amour y sera justifié par d’utiles comparaisons. Dans ce changement de nos mœurs périra d’elle-même la honteuse plaie des filles publiques. »

Balzac développe ici un argumentaire qui deviendra classique au XIX e siècle et sera défendu également par Fourier, Stendhal, Hugo : la chasteté obligatoire des jeunes filles génère le double fléau des amours tarifées et des aventures extraconjugales, avec le spectre terrifiant de la bâtardise (dans la Rome antique, seules les femmes enceintes pouvaient se montrer infidèles sans problème, car cela ne remettait pas en cause la lignée, c’est-à-dire la pureté spermatique). Les hommes affamés recourent aux maisons closes, les épouses déçues par le manque d’assiduité des maris s’abandonnent aux galants de passage, tapis en embuscade. Léon Blum, dans un livre qui fit scandale lors de sa parution en 1907, approfondit avec talent la proposition balzacienne : il dépeint côte à côte la vierge

« dans son lit triste, tendant inutilement ses bras au rêve d’amour dont une imagination exaltée exagère encore la violence ou la douceur, et la prostituée dépêchant sur son lit de travail, avec un ennui hâtif sa tâche trop de fois répétée ».

Et comme ces deux misères se conditionnent, la vierge et la prostituée, celle-ci presque toujours une ouvrière, doivent être sauvées ensemble :

« A l’une, il faut faire oublier que l’amour existe, à l’autre qu’il existe dans la vie autre chose que l’amour. »

A la première, on interdit l’entrée dans la vie sexuelle, à l’autre on défend d’en sortir. Et Blum de plaider, d’une plume inspirée, pour le libre vagabondage des jeunes filles, aptes à vivre leurs fantaisies érotiques avec qui bon leur semble avant que « la maturité matrimoniale » ne les dispose à convoler en justes noces.

Les femmes ont un corps et ce corps a besoin d’exulter tout comme celui des hommes : il faudra plus d’un siècle après Balzac pour que les sociétés occidentales, marquées entre-temps par la révolution freudienne, admettent la réalité de l’Eros féminin, contrevenant au préjugé antérieur qui prêchait la pureté par terreur de la lubricité.
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Le sentiment est une machine à détruire le semblable, parce qu'il fait des élus et des exclus.
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On ne peut rien bâtir sans passion, on ne peut rien bâtir de durable sur la seule passion.
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De même qu’un mariage d’affaires peut se muer en mariage d’amour, un mariage d’amour doit se teinter, s’il veut persévérer, de quelque raison
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Nous avons le droit de commettre des erreurs et de les réparer,nous avons le droit de "rater,rater encore,rater mieux"(Samuel Beckett).
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Diderot stigmatise l'accouplement non consenti entre époux (que notre code a rebaptisé viol conjugal): "J'ai vu une femme honnête,frissonnante d'horreur à l'approche de son époux,je l'ai vue se plonger dans son bain et ne jamais se croire assez lavée de la souillure du devoir" (1772).
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nous vénérons [l' amour parfait] à la façon d’une divinité, qu’il est devenu, comme le bonheur, l’alpha et l’oméga de nos sociétés occidentales. Posez un idéal, vous engendrez immédiatement des millions d’inadaptés incapables de se hisser à cette altitude et qui se croient déficients.
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De même que les gens se rendent malheureux de ne pas être heureux,ils s'inquiètent de ne jamais connaître "l'amour fou" (André Breton),expression terrible qui célèbre non le coeur mais la transe:toute affection qui n'est pas folle n'est pas digne d'être vécue.
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