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3,75

sur 712 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De la fête au village à la fête au village , une année qui s'écoule, terne , morne ,sans grand changement , sans changement notable dans la vie des deux soeurs Jo et Céline .... Pas de grand changement , si ce n'est que Céline sera " maman " , et ce n'est même pas forcément un événement exceptionnel , sa propre mère l'ayant été avant elle et au même âge . Bien sûr , la différence est que Manuel , son père a , au risque de perdre la vie , assumé ses responsabilités en épousant Séverine , sa mère.
Manuel , il est maçon , il construit des maisons pour les autres sans pouvoir jamais espérer en posséder une à lui....Non , lui , il aime boire , " secouer " les ouvriers qu'il dirige , traficoter pour arrondir ses fins de mois , il a la main leste....Quant à Séverine, son épouse, elle travaille à la cantine , sans enthousiasme . Un couple sans histoire , sans grande ambition , sans grand espoir , un couple dont l'amour....Et deux filles , Jo et Céline , donc ,qui s'apprêtent à suivre scrupuleusement leurs traces .Le sort en serait - il jeté dès la naissance , d'une fête annuelle en fête annuelle ? Et que viennent faire Patrick et Said dans cet imbroglio familial ?
Ce roman est désespérant de noirceur, les personnages sont " prisonniers " de leur condition , on aimerait les voir échapper à ce sort qui les accable au lieu de les pousser à la révolte qu'on espère, en vain , jusqu'au bout.....
Ça vous prend aux tripes , comment dire , ça vous secoue , oui , c'est ça , ça vous secoue , au point de crier " mais ,bon sang , vivez , foncez vers autre chose ".......Une désespérante beauté exprimée d'une plume ferme et efficace .Une désespérante beauté dans la description d'émois d'ados en manque de socle et de repères familiaux .Une désespérante beauté traduite à travers des dialogues parfaitement adaptés à la situation de communication.Une désespérante beauté dans la description d'un foyer comme il en a existé , il en existe et il en existera encore sans doute malheureusement beaucoup , à moins que la petite Jolene......
En lisant cet ouvrage , j'ai pensé à deux très beaux films , " Dupont Lajoie" avec le regretté Jean Carmet et " l'été meurtrier " avec Adjani et Souchon . Pourquoi ? Allez savoir ...Une magie de la littérature sans doute et de son impact sur nos modestes personnes.
Et puis , je terminerai là- dessus , la fête annuelle au village...Le ciment d'une collectivité qui , n'ayant pas grand chose à vivre en commun , se fédérait autour de cet événement cyclique. Quelle belle idée .Et attention , polar noir...et s'il y avait une ou des victimes , hein , ce serait peut- être pas mal.....non?
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Troisième Brunet au compteur en un temps plutôt ramassé.
Le constat perdure.
C'est bon, diablement bon.

L'été circulaire ne vous fera pas voyager.
Focalisé sur un espace géographique plus que réduit, il mijotera tranquillou vos petites cellules grises jusqu'à la carbonisation finale.
Ping !
À table !

Livre désabusé sur une jeunesse qui l'est tout autant.
Livre désenchanté sur des adultes qui n'ont rien à lui envier.
Livre sur le racisme ordinaire initiateur de faits divers sordides.
Livre du morne quotidien connu par moult familles sans autre espérance que celle de vivre leur vie plutôt que la subir.

L'été circulaire ou l'art de narrer le médiocre en le sublimant d'une plume expressive au service d'un scénario sans failles.

Très très beaucoup bien, encore.
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La soirée commençait plutôt bien. Toute la famille, les parents, Manuel et Séverine, apprêtés et presque beaux, Céline, dans des fringues trop étroites contrairement à Johanna, désinvoltement vêtue, se rend, comme tous les ans, à la fête foraine. Des coups bus avec les copains, des flirts innocents, des tours de manège qui font tourner la tête sur fond de musique entêtante... Sauf que, cette année, dans son état qu'elle a caché à tout le monde, Céline n'a pas supporté le tout dans l'araignée, a fait un malaise avant de vomir sur les pieds de son ami, Enzo. de retour à la maison, Manuel a beau gifler, crier, menacer Céline, la jeune fille ne lâche rien. Surtout pas le prénom du futur père... Un coup dur pour Manuel et Séverine qui ont pourtant fait ce/comme ils pouvaient pour élever leurs deux filles...

Loin de la carte postale du Lubéron qui, pourtant, regorge de jolis villages tels que Gordes, Cavaillon ou L'Isle-sur-la-Sorgue, Marion Brunet nous emmène dans un lotissement pavillonnaire, comme il en existe beaucoup, là où la famille trime à longueur de journée. Un père maçon qui, pour arrondir les fins de mois, trafique ; une épouse cantinière, devenue mère bien trop jeune qui s'occupe de loin en loin de ses deux filles ; une soeur aînée qui aime jouer de ses charmes et enfin une cadette, plus raisonnable mais qui suit volontiers son ainée. Face au silence de la mère, le père, lui, a la main parfois lourde. Et ce soir-là encore plus que de raison lorsqu'il découvre que sa fille est enceinte. À 16 ans ! D'un été à l'autre, l'on suit ainsi la vie de cette famille où cohabitent une jeunesse désenchantée et des parents désabusés, presque résignés. Sur fond de racisme ordinaire, ce roman, âpre et désespérément noir, à l'atmosphère lourde, démontre que Marion Brunet excelle aussi dans les romans pour adultes. Une peinture sociale, juste et intelligente, de la classe populaire servie par une plume pertinente et sensible.
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Voilà un roman agréable à lire et qui vaut bien un cours de sociologie pour les lycéens ou encore les jeunes étudiants.
Le regard de Marion Brunet sur la société est cruel et je dirais même déprimant de par sa justesse. Oui, il est bien difficile d'échapper à son destin social !
Johanna et Céline, deux soeurs de 15 et 16 ans sont proches tout en étant bien différentes. Elles seront toujours là l'une pour l'autre et ont une complicité touchante.
La grossesse de Céline va bouleverser leur quotidien, celui de leur parent (Manue et Séverine) et également celui du quartier qui va porter un regard jugeant sur cette grossesse.
Marion Brunet nous décrit avec une plume âpre, incisive les notions de reproduction sociale, de vengeance, d'adolescence, de séduction...
C'est un roman noir très bien mené qui nous emporte. Les thèmes abordés sont nombreux et il serait sans doute intéressant d'en faire une lecture partagée avec des adolescents.
Merci Zilliz, c'est grâce à toi que ce livre s'est retrouvé entre mes petites mains ! :-)
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Et tournent les manèges!
Et tournent les vies qui reproduisent les mêmes désespérances, les mêmes frustrations, les identiques effets.
Certains, trop rares, briseront cette chaîne qui les retient au piquet central et les contraint à tourner en rond... Peut-être Jo (quinze ans)? Certainement pas Céline (seize ans) qui va mettre au monde un enfant. Et au suivant!
Et tournent les existences, dans ces mares putrides qui clapotent d'alcool et de racisme ordinaire. Qui remuent les idées reçues, simple et pré-mâchées.
Et tournent (mal), et tournent (court) certaines jeunesses victimes de la fatalité ou de la frustration d'un autre, Manuel, qui circuite, impuissant, puis court-circuite.
Et tourne la cuillère, dans cette marmite vauclusienne où cuit une tambouille insipide que relève à peine un célèbre festival offrant une étroite échappée à Jo.
Rien ne brille, sous ce soleil d'été... Hors chez ceux qui, bien nés et biens pourvus, profitent des charmes provençaux au gré de fêtes nocturnes dans des villas de rêve (avec piscine, le rêve...).
C'est le manège...désenchanté. Ce cercle vicieux et fermé qu'offre Marion Brunet que je découvre avec cet Été circulaire aux trop rares instants de grâce. Ce cirque des rêves effondrés à la musique tonitruante qui couvre une parole éteinte ou qui ne veut pas venir.
Assez peu "policier", ce livre, au final. Juste noir et sans joie. Plein de regret.
Plein de ce temps qui passe et emprisonne...

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Série de romans que je lis avec, chaque fois, deux soeurs. Est-ce une mode ou un hasard ?
Cette fois, elles habitent dans aux alentours d'Avignon dans une ville de province où les jeunes sont blasés, les parents beaufs, le chômage, l'ennui, l'alcool, les poings, comme partout quoi lorsqu'on est jeune et qu'on pense qu'ailleurs cela sera mieux et qu'on ne deviendra surtout pas comme eux. Eh bien cela commence mal ! Céline, comme sa mère, tombera enceinte ado. Même à sa soeur de 15 ans, un an de moins qu'elle, les deux pourtant complices, elle refuse de dire qui est le géniteur. Dur coup pour les parents, comment affronter le regard des voisins ? La suspicion ira jusqu'à un point de non-retour. Lu grâce à la critique de Sociolitte pour un polar bien maîtrisé, bien construit.
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Dans le Luberon, les étés se suivent et se ressemblent. Comme chaque année, il y a ceux qui passent et ceux qui restent. Une fois la cohue touristique terminée, dix mois d'« entre soi » débutent. Dans le village, tout le monde se connait, se jauge et se juge. C'est un territoire périphérique parmi d'autres où les autochtones vivent reclus. La fête foraine est un rendez-vous annuel qui marque le début de l'été. Les forains installent leurs manèges sur la place de la mairie qui tremble sous les basses d'une dance music lancée à plein volume. Les riverains se croisent, se saluent ou s'ignorent. Parmi eux, Céline, seize ans, se distingue par sa beauté scandaleuse qui aimante les garçons du lycée. Sa soeur Johanna n'a qu'un an de moins, mais elle se distingue par ses yeux vairons et son corps filiforme. Jo ne semble pas être à sa place dans cette famille et rêve d'un autre horizon. Elle sent une menace planer dans l'air brûlant, elle devine que l'été qui commence sera différent des autres.

« L'été circulaire » est à la croisée du roman d'initiation et du polar sociétal. Marion Brunet dresse le portrait d'adolescents pour qui ce nouvel été signe le passage de l'enfance au monde adulte. Les premiers émois, l'éveil de la sensualité, les interdits à dépasser, un besoin de révolte à exprimer… Mais dans ce milieu populaire, la vie se consume à toute vitesse, on entre tôt dans la vie active, on devient parent jeune et à quarante ans, on n'est plus que fatigue et résignation. L'auteure rend avec beaucoup de justesse l'existence de ces Français « d'en bas », leurs rapports à l'alcool, à la violence, au racisme, leurs fins de mois difficiles et leur désir confus de revanche contre leur condition. Un roman amoral qui nous rappelle combien il est utopique de vouloir échapper aux mâchoires de la reproduction sociale comme à celles du destin…
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C'est l'histoire d'un fait divers.
De jeunes parents d'adolescentes, aigris, vivotent dans leur pavillon. Pas d'avenir, beaucoup de regrets, des idées courtes et le refus de voir ses enfants prendre le même chemin.
Mais la rage et la rancoeur sont mauvaises conseillères. Elles vont emmener les personnages au bord du précipice.
Difficile de parler de ce thriller sans en dévoiler les tenants et les aboutissants. Disons que l'autrice sculpte ses personnages avec des angles à vif, que si elle ne les excuse pas elle n'oublie pas de mettre en avant les failles de chacun des personnages ce qui les rend humains. Une atmosphère poisseuse rendue avec brio avec un style au couteau.
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Un été presque ordinaire

« Les filles avaient des atouts, comme au tarot, et on aurait pu croire que si elles jouaient les bonnes cartes au moment adéquat, il y avait moyen de gagner la partie. Mais aucune d'elles – ni Jo ni sa soeur Céline – n'ont jamais gagné aucune partie. »

Voilà un formidable roman construit comme une tragédie grecque, à la fois formidable analyse de l'âme humaine et thriller implacable. Marian Brunet réussit dès les premières pages, avec une scène-choc, à ferrer son lecteur. Dès lors, il ne lâchera plus cette histoire. Nous sommes près de Cavaillon dans un modeste pavillon où vivent Johanna, dite Jo (15 ans) et sa soeur Céline (16 ans) avec un père maçon et une mère au foyer. Quand Céline annonce qu'elle est enceinte, son père la gifle violemment. D'emblée on comprend que la violence est ici comme une seconde nature, que le bon a choisi de céder la place à la brute et au truand. « Chez eux, se souvient Johanna, une main au cul c'était un truc sympa, une façon d'apprécier la chose, de dire « t'as de l'avenir » – à mi-chemin entre une caresse et une tape sur la croupe d'une jument. »
Ici on tente de suivre des études tout en se disant qu'elles sont faites pour les autres, on attend les estivants pour partager avec eux les vacances faute de pouvoir rêver d'autres horizons. le passe-temps favori, outre boire et fumer, ce sont les bals qui animent les soirées estivales. On y retrouve les voisins, les collègues et on y fait quelquefois des rencontres. « Céline a toujours aimé ça, reine de la fête, adulée des garçons – toutes bandes confondues. Même quand elle était plus jeune, il y avait des coins d'ombre où se laisser glisser contre le corps d'un petit ami, jouer à ne pas aller plus loin mais s'arrêter tout au bord. Eux rêvaient de ses doigts aux ongles roses sur leur petit pénis dressé; elle serrait amoureusement de grosses peluches gagnées à la carabine en espérant des mots d'amour. Et s'il fallait se laisser tâter maladroitement les seins pour obtenir de pauvres Je t'aime balbutiants et autres dérivés sans imagination, elle était prête. » Et voilà comment la jeune fille s'est retrouvée enceinte. Et voilà pourquoi son père n'envisage qu'une solution : qu'elle dise qui est le père et qu'elle l'épouse. Sauf que Céline ne veut rien dire, faisant ainsi monter la tension et laisser fleurir les hypothèses.
Car il faut laver l'affront, trouver le responsable, le faire avouer. Toutes les fréquentations de Céline sont passées au crible. Jo est questionnée et voudrait bien pouvoir aider son père, mais « la vérité, c'est qu'elle n'en sait vraiment rien, de qui a mis sa soeur enceinte. En faisant le compte à rebours, trois mois en arrière, elle voit pas. Difficile de savoir, avec sa soeur. du temps a passé, depuis les tripotages derrière les autos-tamponneuses. Elle est belle, Céline, mais faut pas croire que pour certains, elle est autre chose qu'une pute. »
La colère du père ne va cesser de grandir et, se mêlant d'effluves racistes, va se diriger contre un jeune d'origine maghrébine, cible idéale pour asseoir son besoin de vengeance. Il y a du Dupont-Lajoie dans cet homme-là.
Et à mesure que l'été avance, que la chaleur écrase le Lubéron, que l'on s'amuse en allant plonger dans les piscines des maisons encore inoccupées où en s'incrustant dans les fêtes des nantis, le drame va se nouer.
La chronique sociale se transforme alors brutalement en une tragédie aux rebondissements multiples que Marion Brunet orchestre avec maestria. Voilà sans aucun doute l'un des livres à emporter avec vous pour les vacances!
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Un roman sombre et même franchement noir dont l'action, pourtant, se déroule sous les lumières et les couleurs de Provence, dans le Vaucluse. le Lubéron dont on idéalise les somptueuses villas, n'est pas loin. Mais c'est dans un lotissement banal de la périphérie de Cavaillon que nous entraîne Marion Brunet.

Là vit une famille ordinaire, résignée, sans grandes ambitions ni centres d'intérêt. Manuel et Séverine, un couple apparemment sans histoire, avec chacun un travail peu épanouissant, vivent chichement. Ils se sont mariés très jeunes par la force des choses... Deux filles, deux adolescentes, insouciantes, jouissant d'une grande liberté. L'ainée Céline, (16 ans) belle et sexy fait tourner la tête des garçons. La cadette, Johanna dite Jo (15 ans) est plutôt rebelle, plus responsable, plus cérébrale. Elle s'intéresse au théâtre et au festival d'Avignon tout proche.

La famille mène une "petite" vie faite de lassitude, d'ennui, de morosité. Pas de voyages, pas de vacances, pas d'activités culturelles. Comme seules distractions, les bières avec les voisins ou les amis. Chaque année, au début de l'été, la fête foraine, ses attractions enivrantes et ses manèges vertigineux sur une musique assourdissante, la même depuis 10 ans.
C'est à cette occasion, que les parents découvrent la grossesse de Céline, qui taira l'identité du géniteur. Stupeur... Céline est enceinte à 16 ans, comme le fut Séverine 17 ans plus tôt. Une jeunesse gâchée, des responsabilités d'adulte avant l'âge ; il semble que le cycle se perpétue comme une fatalité. Au regard des autres et à l'hypocrisie, se mêlent la haine, la jalousie, le ressentiment et le racisme. Tout cela se terminera en drame.

Ce livre a été qualifié de polar, de thriller. C'est plutôt un roman social, dérangeant mais très abouti. La tension va crescendo et Marion Brunet décrit avec réalisme cet univers de "petites gens", sans perspective ni révolte pour s'en sortir. Son style d'écriture est fluide, précis parfois un peu cru.

D'une fête foraine estivale à la suivante, pendant un an des événements heureux, malheureux, dramatiques se sont succédés. Un lueur d'espoir, de rébellion ou d'évolution est elle envisageable ? Peut être viendra-t-elle de Jo ou pourquoi pas de la petite Jolene...

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