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Critique de meeva


meeva
07 septembre 2014
Je venais de lire « Journal d'un vieux dégueulasse » quand je suis tombée sur ce livre à la librairie.
Alors pourquoi pas le lire ? Mais pourquoi aussi ?


Bukowski nous livre un carnet de route de sa tournée promotionnelle en Europe, en 1978. C'est ce qu'indique la quatrième de couverture.
L'expression « tournée promotionnelle » associée à Bukowski est intrigante, c'est déjà une bonne raison d'aller y fourrer son nez.


Au début, Bukowski raconte des choses très terre à terre, son quotidien lors de ce voyage avec sa compagne Linda Lee.
Et Bukowski, il boit, et il oublie la suite. le lendemain, il a la gueule de bois puis il picole et il oublie…
Quel arsouille ! Bon.


Quand il passe un après-midi avec la maman de Linda Lee, ils prennent des photos, se font quelques amitiés, quoi de plus normal ? Bien sûr, ils rencontrent d'autres gens, Linda Lee et lui, comme Carl Weissner, son traducteur allemand, ses « admirateurs » (ou pas) lors de sa lecture publique de ses poèmes…


En lisant ce genre d'ouvrage, j'attends d'être éclairée sur la personnalité de l'auteur et là, avec Bukowski, pas de problème, il ne cache rien. Il va pas nous la jouer autrement que comme il est réellement.

C'est-à-dire que, oui, on peut avoir l'impression d'avoir passé quelques heures ou quelques jours avec lui, à partager vraiment ce qu'il a dans le crâne, tout ce qu'il a dans le crâne, même ce qui ne sert à rien, même ce qui n'est pas beau, pas beau au sens esthétique, ce qui ne fleure pas forcément bon.
Et bien sûr dans sa tête, il a rien d'exceptionnel. Quoique…


Et on est touché, ou pas, par la sensibilité d'une personne.
Bukowski c'est une personne publique, qui affiche un j'm'en foutisme à toute épreuve. Oui, mais non.

Il est déstabilisé par des problèmes matériels, liés à son voyage, qui lui paraissent même parfois tout à fait insurmontables.
Lorsqu'ils doivent prendre le train pour Mannheim, et qu'ils n'arrivent pas à trouver les horaires, il est prêt à « tout laisser tomber » et c'est Linda Lee qui doit lui dire « Pas question. On s'accroche. »
Alors ça oui, ça fait écho en moi, quelle personnalité est prête à faire état de telles préoccupations ridicules ?


Bukowski vit sans se soucier de l'image qu'il donne de lui, il s'en fout du qu'en dira-t-on. D'autres sont comme lui.
Mais lui, c'est au point d'appliquer ce précepte aux autres. Chose plus rare tout de même.
Il regarde les gens qui évoluent autour de lui avec une absence de jugement à priori. C'est quelqu'un de fraternel et donc d'attachant.
Moi je dirais qu'il gagne à être connu, ça tombe bien !


Et au milieu de tout ce vide dans son esprit, de toute cette absence de pensées profondes, vous trouverez quelques réflexions (vous pouvez en trouver quelques-unes en citations) qui normalement vous laisseront sur le cul, de par leur lucidité éclairée !


A la fin, il y a quelques poèmes, mais là, je dois avouer que je suis passée complètement à côté.
Du coup, et ne voulant pas inciter qui que ce soit à boire, je dirais qu'un homme nu me suffirait pour l'effet aphrodisiaque (clin d'oeil à la remarquable critique de le_Bison).



Ambiance musicale…
« Je ne sais pas où je vais, oh ça je l'ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irai plus

Aujourd'hui je t'aime, oui mais demain, on ne peut jamais être sûr de rien
On va toujours seul sur la route, je continue coûte que coûte

Et puis une route en croise une autre et puis une autre et encore une autre
Pourvu que la tienne, oh mon amour, croise la mienne tous les jours

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l'ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irai plus

Et oui je suis une cigale, t'inquiète fourmi j'crêve pas la dalle
La musique c'est un bon gagne-pain, où que je sois, je ne manque de rien
Je chante toujours de quoi grailler, de quoi trinquer, de quoi causer

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l'ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irai plus »

(extrait de « Où je vais », La rue kétanou)
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