Citations sur Shakespeare n'a jamais fait ça (92)
je ne suis pas un homme de réflexion, je fonctionne aux sentiments et mes sentiments vont aux estropiés, aux torturés, aux damnés, aux égarés, non par compassion mais par fraternité, parce que je suis l’un des leurs, perdu, paumé, indécent, minable, apeuré, lâche, injuste, avec de brefs éclairs de gentillesse ; salement atteint et conscient de l’être, cette lucidité ne m’est d’aucun secours, au lieu de me guérir elle me plombe.
Cette fille aimait tout ce qui m'ennuyait, et tout ce que j'aimais l'ennuyait.Nous étions le couple parfait:ce qui sauvait notre relation,c'était cette distance à la fois tolérable et intolérable entre nous.On se retrouvait chaque jour-et chaque nuit-sans avoir rien résolu et avec zéro chance de résoudre quoi que ce soit.La perfection.
Rien de tel qu’une bonne bouteille pour se sentir à la maison, où que l’on soit ;
Comment un type qui ne s’intéresse à presque rien peut-il écrire sur quoi que ce soit ? Eh bien, j’y arrive. J’écris sur tout le reste, tout le temps : un chien errant dans la rue, une femme qui assassine son mari, les pensées et les sentiments d’un violeur à l’instant où il mord dans son hamburger ; la vie à l’usine, la vie dans les rues et dans les chambres des pauvres, des invalides et des fous, toutes ces conneries, j’écris beaucoup de conneries dans le genre…
Serena était assise à côté de moi. Elle était du genre puritaine mais on s'entendait bien. Elle savait deux ou trois trucs sur mon compte-elle savait que, malgré toutes les histoires dégueulasses que j'écris, je suis un prude sous ma fourrure de violeur de service.
Je lisais, parlais au public entre les poèmes, et buvais beaucoup de vin parce que c’était gratuit. Être payé pour boire, c’était encore plus miraculeux que d’être payé pour baiser. J’ai continué à lire et à boire.
Tout ce que la plupart des gens demandent, c'est trois bons repas par jour et un peu de baise et, sur la plus grande partie de la planète, au cas par cas, ces désirs élémentaires ne sont pas satisfaits. Et moi, le prolo inculte, bientôt soixante berges, assis dans le train de Paris avec une femme sublime, j'angoissais, je flippais, je maudissais mon sort. Quel petit crapaud, quel têtard j'étais devenu ! Et merde, quoi, je voulais le beurre et l'argent du beurre.
Les catins ont quelque chose de romantique et de terrible et, bien entendu, c’est toujours un bon sujet pour un écrivain. De mon temps, j’avais essayé d’en sauver une ou deux. Ainsi que de transformer une nymphomane en quelque chose d’autre. Et une lesbienne en femme. Évidemment, ces tentatives avaient échouées. Pourquoi on s’embête avec ça ? Tout ce que j’essaie de faire aujourd’hui, c’est me sauver moi-même.
Il m’a fallu cinquante-six ans pour trouver Linda et ça valait la peine d’attendre. Un homme doit passer par beaucoup de femmes avant de tomber sur la bonne mais, avec un peu de chance, il y arrive. S’arrêter à la première ou à la deuxième femme de sa vie est un aveu d’ignorance ; un homme n’a encore aucune idée de ce qu’est une femme. Il doit se taper tout le parcours, c’est-à-dire non seulement coucher avec des femmes, les baiser une ou deux fois, mais vivre avec des femmes pendant des mois, des années.
Une femme qui veut vendre son corps n’est sans doute pas très différente d’un violoniste jouant son concerto sur scène – on survit comme on peut, la mort nous attend au tournant mais il n’y a pas de mal à la faire patienter.