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Critique de gavarneur


Évidemment, (China)ski, le narrateur est (Bukow)ski, l'auteur : poète, ivrogne, obsédé, ancien postier etc.
Évidemment, malgré la déclaration liminaire « Ce roman est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec une ou des personnes vivantes ou mortes serait purement accidentelle » , Chinaski n'est pas Bukowski, ce n'est pas lui qui joue avec les nerfs du lecteur ; et le lecteur, même malin, n'est pas autorisé à lire les pensées de l'auteur, plus malin.
Évidemment, arrivé à mon âge sans avoir lu plus que des extraits de poèmes de Bukowski, je connaissais sa réputation. Tombé sur ce livre sur un marché en Bigorre (ah la Bigorre!), j'ai voulu essayer quand même (ce « quand même » montre que « sa réputation » n'a pas de sens, ou peut avoir trop de sens, selon que parle un lecteur ou un amateur de scandale public).
Évidemment, feuilletant plusieurs fois le livre, je suis toujours tombé sur des scènes de sexe (Le livre s'ouvre seul aux feuillets souvent lus ! (L'aiglon Acte I, scène 8)), avec des expressions répétitives et crues, en particulier enfourcher.
Évidemment, Colimasson a raison, qui écrit dans sa critique « Imaginez la version féminine de Bukowski : une vieillissante de cinquante piges, le ventre qui dégouline au-dessus d'une vieille culotte dégueulasse, des mamelles flasques, l'oeil vitreux, les cheveux filasses et l'haleine à gerber. […] Quant à savoir si elle baise des gamins de trente ans de moins qu'elle minimum, c'est exclu[...]. » Mais ça m'a rappelé une BD d'un auteur que je n'aimais pas (genre Lautier) où un homme se rend compte au petit matin que c'est avec le sosie de Marguerite Duras qu'il a passé la nuit.
Toutes évidences mises de côté, à reculons et par curiosité, j'ai fini par commencer* le livre : « J'avais cinquante ans et je n'avais pas couché avec une femme depuis quatre ans », et j'ai terminé à regret à la page 352 « j'étais un brave type [...] », même s'il y en avait eu 704 j'aurais sans doute voulu que ça dure encore. Deux mois après, je ne suis toujours pas sûr de savoir pourquoi j'aime ça.
Le plus probable est que Chinaski est un homme (un vrai, pas une caricature), ce qui veut dire que Bukowski est un sacré auteur.
Chinaski est un sacré baiseur (et vantard, avec ça), mais qui reconnaît ses faiblesses. Chinaski est un sacré poivrot, mais qui recommande parfois la tempérance. Chinaski passe d'une admiratrice à l'autre, ne sait pas leur résister, mais voudrait tomber amoureux pour de vrai. Et plus on avance, plus Chinaski est humain, poète aussi peut-être, en tous cas sensible à la douleur des autres plus qu'à la sienne. Et donc Bukowski, son semblable, son frère peut-être, est un personnage qu'on peut détester, mais un auteur que j'ai aimé.

*Expression un peu tordue, j'avoue.
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