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Critique de magielivres


Le premier livre, que j'ai lu de cette autrice, "Là où les chiens aboient par la queue", j'avais beaucoup aimé, donc c'est tout naturellement que j'ai plongé dans Basses terres de Estelle-Sarah Bulle. Un moment très agréable à la Guadeloupe, au milieu de la fratrie Bévaro, les secrets de famille, la langue créole, la colonisation. Un passé doux-amer.

En piochant au hasard, c'est mon deuxième livre où l'histoire se déroule sur ces îles. J'ai eu l'impression d'une continuité. Plus d'esclavage mais ce sont toujours les Béké qui dominent, des bananeraies immenses, beaucoup de main d'oeuvre, mais payé au lance pierre ou pas du tout. Les femmes sont obligées de se soumettre au patron pour ne pas perdre leur travail et le résultat, des métisses encore une fois, pas reconnus et mal vu par les autres. "La famille Vincent, étaient l'alpha et l'oméga de la vie sur l'île. Une présence à la fois familière et menaçante, déroulée en archipels de familles discrètes et bancales, aux racines fichées dans la terre grâce au négoce, mais étrangères aux palpitations profondes de l'île."

Deux époques sont essentielles dans cette histoire, 1967 et 1976, Eucate qui fait partie des Bévaro, vit près du volcan de la soufrière et n'a jamais voulu quitter sa case, même quand tout le monde fut évacué en urgence, une éruption était attendue, Haroun Tazieff et Claude Allègre, n'étaient pas du même avis, complexe d'ego. Personne ne savait quoi faire et personne n'était d'accord. Pour Tazieff, dédaigneux, c'est à peine un volcan, un tumulus plein de petits halètements, "une montagnette à la mesure des Antilles, ce chapelet de rochers cousus sur un doigt d'océan", rien à voir avec le Krakatoa ou l'Etna.

Trois générations de Bévaro nous est conté, que de rires, de chagrins, de souffrances, d'amour, d'aventures, en compagnie de la grand-mère Eucate, sa petite-fille, Anastasie, Ange, Daniel, Berthe, Elias, leur père. Une histoire magnifiquement racontée, on ne se perd pas, on n'a pas envie de les quitter. Tout est bien décrit autant les personnages, que la nature, leur façon de vivre, leur langue est tellement ensoleillée que c'est un régal.
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