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3.83/5 (sur 670 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Créteil , 1974
Biographie :

Estelle-Sarah Bulle est née en 1974 à Créteil, d’un père guadeloupéen et d’une mère ayant grandi à la frontière franco-belge.
Après des études à Paris et à Lyon, elle travaille pour des cabinets de Conseil puis pour différentes institutions culturelles.

Elle a reçu le prix "Stanislas du premier roman" pour son ouvrage "Là où les chiens aboient par la queue".

Bibliographie :
– Les étoiles les plus filantes
– Là où les chiens aboient par la queue
– Les fantômes d’Issa
– L’Embrasée

Source : Liana Levi
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Mais où sont passés les méchants dans la littérature jeunesse ? C'est la question que pose Charles Knappek, journaliste à Livres Hebdo, aux éditeurs spécialisés présents au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil. Depuis quelque temps, les gros ogres du passé ne rugissent plus dans les albums jeunesse. Partageant ce constat, les éditeurs remarquent une double tendance : d'une part, les auteurs et autrices jeunesse proposent des manuscrits qui comportent des personnages plus doux et des histoires sans drame ; d'autre part, les contes traditionnels ne se vendent plus. Faut-il s'inquiéter de cette disparition ? A-t-elle un impact sur les enfants ? Et quid de l'arrivée, tonitruante, de Mortelle Adèle dans ce paysage presque trop silencieux ?Lauren Malka nous emmène ensuite à Toulon, pour découvrir une jeune centenaire qui ne fait pas son âge : la librairie Charlemagne.Enfin, l'équipe de critiques de Livres Hebdo se réunit pour vous présenter quatre grands coups de coeur, parmi les quatre cents quatre-vingt-deux ouvrages de la rentrée littéraire de janvier 2024. Au programme des réjouissances : Irène de Manuel Vilas (traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon) aux éditions du Sous-sol ; Basses Terres d'Estelle-Sarah Bulle chez Liana Levi ; La Louisiane de Julia Malye chez Stock et Fabriquer une femme de Marie Darrieussecq chez POL.Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : décembre 2023 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres HebdoMerci à Léane Devis, des éditions du Ricochet et à Didier Teyras de la branche française de Mineditions pour leur participation, ainsi qu'à Laurence Thomas et Guillaume Leroux, responsables de la librairie Charlemagne et Vanessa Amiot, responsable de la communication.Crédits des archives :« La Belle et la Bête : l'attaque des loups » https://www.youtube.com/watch?v=s8EPzO626Fk 0:00 Où sont passés les méchants de la littérature jeunesse ? (https://app.ausha.co/app/show/137672/episodes/edit/3415184) 8:49 À la rencontre de la librairie Charlemagne qui fête ses 100 ans. (https://app.ausha.co/app/show/137672/episodes/edit/3415184) 17:05 Les avant-critiques de l'équipe de Livres Hebdo. (https://app.ausha.co/app/show/137672/episodes/edit/3415184)

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Citations et extraits (273) Voir plus Ajouter une citation
C'était le temps où nous regardions Dallas chaque samedi soir. Il n'y avait pratiquement aucun Noir à la télévision française, et absolument aucune Noire. Mais parfois, nous apercevions Sidney Poitier ou Ray Charles que ma mère adorait, des hommes bourrés de talent et sûrs d'eux, classieux, infiniment plus glamour que les Antillais que nous connaissions. Ils nous rendaient fiers, d'une fierté tout artificielle.

Page 94, Liana Levi, 2018.
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Hilaire traitait ses enfants comme il traitait ses animaux : un verre de tendresse, un seau d'autorité et un baril de « débrouyé zôt' ». Dans ce désert du bout du bourg, il n'y avait que nous et les boeufs. A une demi-heure à pied, sur le chemin principal qu'on ne pouvait pas appeler route, même avec les critères de l'époque, Morne-Galant somnolait, ramassé sur lui-même. Encore aujourd'hui, les Guadeloupéens disent de Morne-Galant: « Cé la chyen kajapé pa ké. » Je te le traduis puisque ton père ne t'a jamais parlé créole : « C'est là où les chiens aboient par la queue. »

Pages 9-10, Liana Levi, 2018.
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Les Antillais et les Noirs américains partageaient une même expérience minoritaire et une part d'histoire commune, mais la France et les États-Unis ne modelaient pas du tout les individus de la même façon. Il y avait indéniablement moins de violence à subir en France mais en revanche, les Antillais n'avaient aucun modèle auquel s'identifier.
Quel héros aurions-nous pu avoir ? Gaston Monnerville ? Absent de la mémoire nationale, lui qui dirigea dix ans le Sénat et faillit être président. Louis Delgrès ? Rappel cinglant que la Révolution a rapidement trahi ses propres valeurs. Camille Mortenol ? Relégué dans la poussière des siècles malgré sa force et son courage. Gerty Archimède ? Trop femme et trop communiste pour être célébrée. Quelques écrivains et sportifs noirs apparaissaient de temps en temps à la télé, très peu. Aucun chef d'entreprise n'avait cette couleur de peau, aucun banquier, aucun « capitaine d'industrie », aucun trader, aucun chercheur, aucun président d'université, aucune « figure du grand banditisme », aucun évêque, aucun directeur d'une prestigieuse institution culturelle. Nous étions pourtant à l'affût; c'était devenu un réflexe. Quand on apercevait un Noir à la télévision française, on s'exclamait en riant: « Qu'est-ce qu'il fait perdu là, celui-là ? » La France se renvoyait à elle-même l'image d'un peuple lisse, sans spécificités ethniques. Au cours de ces années quatre-vingt, la notion d'égalité des chances commençait sérieusement à perdre de sa force, notamment face aux réalités vécues par les premières générations d'enfants d'immigrés, nés en France, diplômés, chômeurs. Mon père défilait de Nation à République contre les privatisations des banques, des usines automobiles, du téléphone et de la télévision. Partout, l'État se retirait comme une vague sur la grève. Heureusement, Yannick Noah avait gagné Roland Garros, ce qui nous remontait le moral. Les Antillais persistaient à vouloir s'intégrer au paysage national et même à célébrer avec ferveur les valeurs de la patrie, mais nous sentions bien que quelque chose n'était pas en accord avec les promesses de la République.

Pages 94-95, Liana Levi, 2018.
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Tu dis que chez les Antillais, il n’y a pas de solidarité. Mais si tu mets dix personnes dans une salle d’attente, tu crois qu’ils vont finir par former une grande et belle famille ? La Guadeloupe, c’est comme une salle d’attente où on a fourré des Nègres qui n’avaient rien à faire ensemble. Ces Nègres ne savent pas trop où se mettre, ils attendent l’arrivée du Blanc ou ils cherchent la sortie.
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Saute encore vingt ans, et alors là ça a été la goinfrerie, la grande fête à Lafarge, qui s’était installé au port*sur ordre de de Gaulle pour cimenter sur place. Dans les années soixante-dix, toutes les maisons se mirent à arborer des piliers avec des barres de fer griffant le ciel comme des promesses : c’était l’étage à venir de la maison pour les enfants. Et comme ce n’était jamais fini, on attendait pour peindre. Le béton grisaillait partout sous le soleil. Même au fin fond de la campagne, tu dirais dans les Grands Fonds, ça bétonnait, bétonnait, c’était comme une démangeaison de faire comme La-France.
*Point-à-Pitre,Guadeloupe
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Tu ne voyais jamais un grand patron noir, malgré toute la vieille citoyenneté française qu’on nous avait donné à ronger depuis des siècles, et c’était peut-être tant mieux, parce qu’il n’y a rien de plus terrible qu’un chien créole qui se gonfle le poil pour se faire passer pour un loup. 
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Conserver est un réflexe de gens bien nés, soucieux de transmettre, de génération en génération, la trace lumineuse de leur lignée.
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Je peux te raconter, moi aussi, ce que c'était la Guadeloupe. Quelques éblouissements, et puis rien que des blessures.
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Hilaire traitait ses enfants comme il traitait ses animaux : un verre de tendresse, un seau d'autorité et un baril de " débrouyé zôt".
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Je dirais qu’en métropole, nous sommes devenus noirs vers 1980, à partir du moment où avoir du boulot n’est plus allé de soi. Avant ça, le plein-emploi et la jeunesse soudaient les gens, ceux qui n’avaient pas grand chose, dans une même vigueur et des rêves communs. Bien sûr que le racisme existait, mais pas suffisamment pour gâcher la fête.
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