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Entre "Toxic" et "la ruche", Burns ne s'est manifestement pas fait soigner. Et c'est tant mieux pour le lecteur qui est venu prendre sa dose de bizarre.

Dans la ligne directe du précédent, "la ruche" propose encore une fois un récit halluciné à la narration éclatée. Les correspondances entre monde réel et monde onirique se multiplient, invitant le lecteur dans une sorte de je narratif à la fois inconfortable et fascinant.
Dans ce 2ème volet, le lecteur ne trouvera pas vraiment de réponses. La structure narrative est tellement fragmentée qu'on ne sait plus toujours replacer une séquence dans la chronologie. le lecteur est perdu mais cette sensation de perte de repères, ce vertige, c'est bien ce qu'on vient chercher dans les oeuvres de Burns.

On sort de "la ruche" avec une impression tenace de malaise mais aussi l'envie irrépressible de se jeter sur le 3ème tome de la série. En route pour un nouveau cauchemar avec "Calavera" !

Challenge B.D 2017
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C'est la seule oeuvre de Charles Burns qui se trouve dans mon réseau de bibliothèque et j'avoue avoir été frustré de découvrir que ce n'était que la partie centrale d'un triptyque. du coup, ma vision est sans doute tronquée et c'est un sentiment d'étrangeté qui en résulte. le dessin est un peu rétro, avec un aspect de gravure, le trait épais, des aplats de couleurs naturelles, intenses et profondes. On passe d'une histoire à l'autre, comme dans des univers parallèles, des univers de cauchemars, d'angoisse. On ne sait jamais vraiment où cela nous mène, et pourtant la fascination opère, suffisamment pour avoir envie d'en découvrir plus.
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Très, très étrange bande-dessinée de Charles Burns, créateur du génial et ténébreux "Black Hole".
J'avoue que là, je suis vraiment déstabilisée...
L'histoire ne va pas vraiment quelque part, oscillant entre rêves, cauchemars, mondes parallèles... On ne sait plus très bien ce qu'il se passe non plus, tout étant très mystérieux, et apparemment sans lien avec ce qui précède...
Je crois qu'il y a une suite à cette b.d.
Je n'en suis même pas sûre !
The Hive... La Ruche...
Il faut sans doute que je fasse une relecture de ce livre. Lu en version anglaise, ce n'est pas le texte qui me pose problème, mais l'absence de texte parfois... car il y en a peu, trop peu pour aider à la compréhension de ce qu'on voit.
Un vrai mystère que cette ruche...
Je vais y retourner, mais pas pour butiner, car on ne butine pas dans ce genre de ruche, on travaille...

- même ma critique est mystérieuse et légèrement (doux euphémisme) hermétique...
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Impression ou réalité ? Avec le temps et les publications, Charles Burns semble vouloir se montrer de plus en plus obscur. Les prophètes de l'an 0 s'exprimaient par allégories orales, ceux du troisième millénaire utilisent le biais de la bande dessinée. Si Charles Burns n'a tout de même pas pour ambition de délivrer les fondements d'une nouvelle religion, les moyens qu'il emploie pour nous raconter ses histoires sont aussi alambiqués que s'il cherchait à nous transmettre le message crypté de la transmutation.


La Ruche est le deuxième volume d'une série qui avait commencé avec Toxic. Doug se trouvait alors empêtré dans une situation dont il ne se souvenait plus de rien et nous, pas plus avancés que lui, ne pouvions pas faire grand-chose pour l'aider à élucider ce mystère qui l'avait amené à se trouver plongé dans un univers parallèle sordide, peuplé de nains à la face écrasé, de lézards impulsifs et braillards, de gestatrices alitées et de nourriture anthropomorphe. Bien contents d'ouvrir la Ruche dans l'espoir d'éclaircir notre champ de vision, il faudra peu de temps pour réaliser que cette fois encore, Charles Burns n'a pas envie d'éclairer notre lanterne. L'univers qu'il a inventé lui convient et la part de mystère qu'il a réussi à instaurer ne semble pas devoir être morcelée de sitôt. Pour tout dire, la Ruche nous embrouillera encore davantage que Toxic, emmêlant les différents niveaux de lectures et strates chronologiques. le vaisseau temporel dans lequel nous embarquons s'appelle « mémoire » et, de souvenirs en souvenirs, Doug se souvient de sa dernière petite amie en date, de son passé avec Sarah, ce grand amour même à qui il avait pu se confier sur la déchéance mystérieuse et cruelle de son père. Un seul lien unit ces différentes strates : la lecture de bandes dessinées à l'eau de rose, support de connivence implicite entre Doug et les jeunes femmes qu'il aime.


La Ruche est une lecture atmosphérique agréable si on accepte de ne pas tout comprendre –comme souvent avec Charles Burns. D'ailleurs, pour peu que l'on commence à connaître l'auteur, on devrait savoir que celui-ci se plaît dans l'énigme et le mystère. N'est-ce pas pour ses dessins glauques et ses atmosphères maladives qu'on se réjouit de chacune de ses nouvelles publications ? Pour le reste, il suffit de laisser sa rationalité de côté, et de se dire que si l'on n'a rien compris, c'est que Charles Burns a fait du bon boulot. Une question se pose toutefois : jusqu'à quand supportera-t-on la frustration qui découle de ce sentiment de passer à côté d'une intrigue qui aurait pu être géniale, si elle ne se complaisait pas autant dans l'occulte ?
Lien : http://colimasson.over-blog...
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La ruche, deuxième tome de la trilogie prévue par Burns.
Doug revient et continue ses aller-retour entre deux mondes dont l'un évoque un mauvais trip. C'est probablement dans la ruche qu'il trouvera la réponse, lui qui cherche à se souvenir du moment où sa vie a changé.
Une bande dessinée à l'eau de rose dans une bande dessinée à son exact opposé.
Une femme confidente dont on ignore le nom et une ex petite amie, elle-même dotée d'un ex. (qui devrait jouer un rôle?)
Un graphisme impeccable, des lignes nettes empruntant à la ligne claire et un univers cauchemardesque aussi déroutant qu'un livre de Burroughs.
C'est créatif, inventif et beau.
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Voici bien un auteur qui me met mal à l'aise. J'ai souvent du dégoût à le lire, n'apprécie pas ses livres, traîne à les finir, et pourtant, en cela, les trouve intéressant. Ce qu'il provoque est digne d'un artiste qui chamboule. Je respecte cet aspect des choses, même si je n'y adhère pas. Je ne le lis que dans de bonnes périodes, l'associer à une fragilité de l'existence serait suicidaire.

Je cherche toujours à comprendre ce qui me gène et retourne régulièrement à son oeuvre dans cette optique un peu masochiste. A force, je me suis dit que voilà sûrement l'objectif de Charles Burns, car chacune de ses bandes dessinées traite de ce même tourment : la quête de soi.

Ainsi donc, comme une analyse dans un canapé clouté, sa lecture n'est pas confortable, mais l'on s'y colle, un peu peureux, un peu curieux de la réception que l'on va faire de ces rêveries glauques et morbides. La ruche nous laisse sur mille questions pour ce qui est de l'intrigue, impression que la saga sera longue, et je crains le pire. Mais j'irai, certainement, quand j'aurai repris des forces, de la vigueur à sourire, et l'espoir des dénicheurs de petites culottes.
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N°707 - Décembre 2013.
LA RUCHEArthur Loustalot – JC Lattès

Pour moi, cet auteur m'était inconnu mais son nom ne l'était pas. Jacques Loustalot , connu sous le surnom du « Major », était l'ami flamboyant et délirant de Boris Vian. Il mourut accidentellement (ou volontairement) à l'âge de 23 ans !

Reste ce roman qui respecte à sa manière l'unité de lieu, mais pas celle de temps. On y apprend qu'Alice vit dans un appartement avec ses filles, Marion, Claire et Louise. Il n'y a pas d'homme puisque le père est parti et Alice n'a jamais réussi à admettre ce départ, cette fuite, s'enfonce chaque jour davantage dans une dépression dont elle ne sortira pas. Avec de nombreux analepses, l'auteur recompose pour son lecteur cette atmosphère délétère, les disputes du couple, les coups portés par le père, les blessures, les départs et les retours pour tenter d'exorciser ce mal qui rongeait cette famille, les promesses, les trahisons, les compromissions. le père est présenté comme le bourreau, c'est lui qui bat sa femme, même devant ses enfants, lui qui se rend coupable d'adultère. Pour combattre cette ambiance malsaine il y a les pleurs, les mots, l'alcool et les médicaments comme des bouées de sauvetage improbables. Les filles font ce qu'elles peuvent pour aider leur mère, tentent de recoller les morceaux dans une famille qui part à vau-l'eau, mais toujours en vain. Elles vivent aussi mal que leur mère l'absence du père et tentent de se le cacher mais parfois cela déborde. le père est seulement évoqué, mais pas à son avantage. Alice qui supporte tout et ce depuis longtemps, se laisse de plus en plus aller songe à la mort comme une délivrance.

Le décor est à la mesure de la déprime d'Alice. L'appartement est sombre, les portes sont closes, les pièces étriquées, pourtant et contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre, par dérision sans doute, l'activité qui y règne n'est pas celle d'une ruche

Quand je lis un roman, il y a l'histoire, évidemment. J'aime qu'elle m'intéresse, qu'elle m'instruise, qu'elle me dépayse, mais elle peut aussi être le reflet de la réalité quotidienne. On parle beaucoup de nos jours de famille recomposée, c'est même devenu à la mode et présentée comme quelque chose de normal, parfois de joyeux et aussi comme la solution à l'inconstance qui bien souvent gouverne la relation entre les hommes et les femmes. Tant mieux pour ceux qui en profitent. Ici c'est plutôt une famille décomposée qui nous est présentée et dont le quotidien contribue à augmenter la déliquescence malgré les efforts un peu désespérés des filles d'Alice. C'est la réalité de notre monde où deux mariages sur trois se terminent par une séparation. Ce roman peut donc être considéré comme le miroir de notre société qui rappelle que la vie est injuste et que c'est toujours les enfants qui souffrent de la séparation de leurs parents....Ce n'est malheureusement pas une nouveauté mais cela peut effectivement être rappelé. Quand je choisis de lire un roman, j'attends de l'auteur qu'il s'exprime agréablement, que son texte ne ressemble pas à un article de presse qui relate un événement factuel, bref qu'il serve notre belle et riche langue française, qu'il en respecte la syntaxe, qu'il s'attache mon attention et mon intérêt de préférence dès le début. On peut dire que la façon d'écrire se veut être la transcription d'une ambiance, que le texte est là pour instiller un rythme dans l'action ou pour, au contraire montrer une décrépitude... Pour autant, à titre personnel, j'aime quand un auteur, qui avant tout est un créateur, se sert de l'outil qu'est la langue pour faire passer un message, mais le fait de telle manière que ma lecture se transforme en plaisir. Ici, la phrase est hachée, minimaliste, parfois désarticulée, comme si les mots ainsi torturés trahissaient à eux seuls tout le drame de cette situation. J'ai pourtant poursuivi ma lecture jusqu'à la fin, mais je n'ai guère aimé le style.


©Hervé GAUTIER – Décembre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Cette saga qui marque le retour de l'auteur du cultissime de "Black Hole" est clairement influencé par l'oeuvre d'Hergé et de William S. Burroughs. de la couverture du tome précédent, ouvertement inspiré de « L'Étoile mystérieuse », à cette première scène de l'autre côté du miroir, visiblement tirée de l'album « le Trésor de Rackham le rouge », en passant par ce personnage à la silhouette caractéristique, flanqué d'une houppette qui l'est tout autant et au nom d'artiste éloquent (Nit Nit, Tintin à l'envers), les références au petit protégé de Moulinsart sont d'ailleurs légion. Pour son premier livre en couleurs, l'auteur s'approprie d'ailleurs également ce style ligne clair familier des tintinophiles, mais ne manquera pas de prendre le lecteur à contre-pied par la suite. Car, si aventure de Tintin il y a, ce sera dans la Quatrième Dimension ! Il devient en effet vite évident qu'en suivant les pas de Doug, Burns a bel et bien l'intention de nous emmener dans son monde à lui, d'évoluer vers un style visuel plus sombre et d'user de la puissance évocatrice de son dessin pour livrer des personnages plus inquiétants et d'ainsi dégager un sentiment de malaise profond au fil des planches.

« La Ruche » poursuit donc le trip halluciné de ce personnage complètement déboussolé. Il y a tout d'abord la version tintinesque de Doug qui poursuit son périple dans un univers onirique suffocant. Abandonné au pied de la Ruche en fin de tome précédent, il se retrouve maintenant à l'intérieur, employé par une créature verte, et se lie d'amitié avec l'une des femmes sur le point d'accoucher d'on ne veut pas trop savoir quoi. Dans la réalité, l'auteur se concentre principalement sur la relation entre Doug et Sarah, deux adolescents qui se découvrent et se livrent au fil des pages.

Construisant son récit sous forme d'ellipses, multipliant les allers-retours et proposant une narration très fragmentée, l'auteur s'amuse à brouiller les pistes et accompagne brillamment les errances de ce héros à la dérive. Passant d'un personnage alité et drogué aux souvenirs enfumés d'une relation avec une fille aux goûts artistiques glauques, sans oublier les flashs psychédéliques au sein d'un monde peuplé de créatures étranges, l'album entremêle habilement le quotidien, les rêves, les cauchemars, les fantasmes et les hallucinations de Doug. Burns prend un malin plaisir à faire disparaître les frontières entre fiction, réalité, passé et présent, comme en témoigne cette scène où Doug feuillette une bande dessinée des aventures de Nitnit, son alter ego tintinesque. Les différentes versions de Doug se superposent avec brio et l'auteur ajoute encore une nouvelle couche en insérant une référence aux vieux romance comics des années 50/60, qu'il s'amuse à mettre en images dans le style de l'époque. Ce nouvel écho à la vie de Doug s'ajoute aux différents niveaux de lecture de cette saga qui intrigue tout en conservant une fluidité déconcertante.

Progressivement Charles Burns livre les pièces de ce puzzle narratif étonnant. D'abord déroutant, avant de devenir prenant, le récit se joue des repères spatio-temporels et permet à Burns d'aborder des thèmes qui lui sont chers, tels que la prise de drogues, le désir, les névroses, l'avortement et les découvertes sexuelles qui caractérisent le mal-être adolescent dans l'Amérique ultra codifiée des années soixante-dix.

Oscillant entre rêve et réalité, ce deuxième volet abandonne son héros en compagnie d'une tête de mort et cela tombe bien car la conclusion de cette trilogie s'intitulera « Calavera ». En attendant, le lecteur, complètement étourdi et légèrement frustré d'être sorti de cet univers envoûtant avant la fin, devra s'armer de patience avant de pouvoir vivre la fin de ce nouveau trip artificiel proposé par ce génie graphiste au style souvent imité mais jamais égalé.

Retrouvez ce comics dans mon Top de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Narration plus conventionnelle que dans le tome précédent, hommage à Hergé et Burroughs, thèmes habituels de Charles Burns : adolescence, drogue, amour et sexualité... peut-être relire Black Hole plutôt...
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